Subaru Forester 2014: Le party, il est dans notre tête

Points forts
  • Style passe-partout indémodable
  • Confort étonnant
  • Consommation très correcte
  • Rouage intégral inspire la confiance
  • Insonorisation réussie
Points faibles
  • Style passe-partout ordinaire
  • Puissance du 2,5 plutôt juste
  • Système audio déconcertant
  • Direction déteste être brusquée
  • Système EyeSight intéressant mais dispendieux (2500$)
Évaluation complète

Entièrement renouvelé pour 2014, le Subaru Forester demeure l’un des véhicules les plus sérieux à être construit sur la planète. Les ingénieurs et les designers auraient pu profiter de cette nouvelle génération pour mettre un peu le party dans le Forester mais non. Tout est conforme à ce à quoi ce VUS nous a habitués. Les lignes extérieures sont plus modernes qu’avant, certes, mais elles ne sont toujours pas excitantes. L’habitacle a été renouvelé, cependant on aurait aimé un peu plus de vie.

« On aurait aimé »? Non. L’AUTEUR de cet article aurait aimé. Car l’acheteur traditionnel de Subaru n’aime sans doute pas être déstabilisé et le Forester, même nouveau, ne le déstabilisera assurément pas. Ce qui, en soi, est loin d’être une mauvaise nouvelle. Toujours est-il que je me suis retrouvé au volant d’un Forester 2,5i Limited pendant trois semaines, le temps de mes vacances. Et croyez-le ou non, j’ai adoré mon expérience! Des vacances comme ça, j’en prendrais bien d’autres…

Au terme de ces trois semaines, une conclusion s’impose. Le Forester est le véhicule parfait pour trois adultes en voyage à travers les Maritimes. Il a englouti sans peine valises, glacière, manteaux, et autres cossins obligatoires lorsqu’on s’éloigne de la maison. Le seuil du coffre est suffisamment bas pour que le transport d’objets lourds soit aisé. Le cache-bagage est facile à manipuler et les dossiers s’abaissent de façon 60/40 grâce à des clenches situées dans le coffre. Sous le plancher, on retrouve de bons bacs de rangement. Dans une ère où l’on s’attend à ce que tout ce qui se fait soit terminé avant d’avoir commencé, le hayon à commande électrique était désespérément trop lent. Du moins pour moi.

Confort étonnant

Durant mes vacances, cette période bénie où le travail devient une notion abstraite, j’ai parcouru 3 176 km, la moitié du temps au volant, l’autre moitié sur le siège du passager avant ou sur le siège arrière. Le confort n’a jamais été un problème, même après plusieurs heures de route consécutives. J’aurais toutefois aimé que les dossiers arrière s’inclinent, ce qui aurait facilité les petits roupillons. Et, tant qu’à y être, un siège passager avant qui s’ajuste en hauteur.

À l’avant, l’environnement se veut très convivial. Les plastiques sont désormais de bien meilleure qualité et l’assemblage ne peut être pris en défaut. Les espaces de rangement sont nombreux et la visibilité tout le tour n’est pas parfaite, surtout vers l’arrière, mais elle est au-dessus de la moyenne. Les boutons du chauffage et les diverses commandes sont simples à manipuler et à comprendre. Le toit ouvrant est immense; on ne l’a utilisé qu’une fois, juste pour voir s’il fonctionnait. Il fonctionnait!

Surtout, ne me parlez pas de la radio…

Alors, comment expliquer que tous les efforts des designers pour en arriver à un résultat pratiquement exemplaire d’ergonomie soient bêtement annihilés par un système audio Harman/Kardon d’une infinie complexité? Ayant travaillé de nombreuses années dans le secteur manufacturier, je ne peux expliquer cet accroc à la logique que par une erreur d’un préposé aux achats qui, au lieu de commander 40 Harman/Kardon FF715US pour des tests, s’est trompé dans sa quantité et s’est retrouvé avec 4 000 000 unités dont il faut maintenant se débarrasser. Je ne vois pas d’autres raisons. Soulignons que la qualité sonore est très relevée. Soulignons aussi que les autres versions moins équipées reçoivent un système moins complexe. Quant au GPS, j’ai trouvé l’écran très encombré de toutes sortes d’icônes, ce qui nuit parfois à la compréhension.

Notre exemplaire était doté du EyeSight, un système d’aide à la conduite. Deux caméras lisent constamment la route et interagissent avec les freins ABS et le contrôle de la traction dans le but d’éviter les accidents. Même si l’on ne peut pas être contre la vertu, j’ai trouvé ce dispositif un peu trop intrusif. Chaque fois que la voiture chevauche le moindrement une des deux lignes sur la chaussée, un avertissement sonore se fait entendre. Savoir qu’un ordinateur conduit mieux que moi, c’est très déprimant… Heureusement, il est possible de désactiver cette fonction sans désactiver le reste. Je n’ai pas trouvé le EyeSight plus évolué que celui d’autres manufacturiers, cependant, il est évident que dans cinq ou dix ans, même la voiture la plus basique sera équipée d’un tel système. Aussi bien s’y faire tout de suite.

Priorités de vacances

Le Forester prêté par Subaru renfermait un quatre cylindres de 2,5 litres de 170 chevaux et 174 lb-pi associé à une boite CVT simulant six rapports. Ce duo ne fait pas de miracles au chapitre des performances (il faut un petit vent de dos pour faire le 0-100 en moins de 10 secondes), mais il devrait satisfaire la plupart des utilisateurs. D’ailleurs, il n’y a eu qu’une ou deux fois où j’aurais aimé avoir un peu plus de pep sous le pied droit. En vacances, on est plus relaxe qu’en temps normal! Pour plus de punch, il est possible d’opter pour un 2,0 litres turbo. Cependant, la partie avant du véhicule n’est pas la même et personnellement, je la trouve moins belle. Contrairement à ce qu’on serait porté à croire, les accélérations ne sont pas trop bruyantes, gracieuseté d’une bonne insonorisation.

Durant mes 3 176 km, j’ai mis 270,77 litres d’essence régulière pour une moyenne de 8,5 l/100 km. L’ordinateur de bord était plus optimiste avec un 8,2. Peu importe, je trouve cette consommation très, très raisonnable compte tenu du poids transporté, du profil montagneux de la Gaspésie et de notre vitesse toujours de 15 à 20 % illégale.

À deux, ça va moins vite

En vacances familiales, il est préférable pour le mariage du journaliste automobile de ne pas titiller les limites de son véhicule. Je n’ai donc pas titillé les limites du Forester. Une petite randonnée seul à bord a toutefois démontré que la direction, correcte en conduite normale, devient moins précise lorsqu’elle est brusquée. D’ailleurs, même si elle avait été empruntée à une Porsche Cayman, on sent que les sièges retiennent si peu que les courbes ne seraient pas négociées plus rapidement! Bien que notre Forester ait été équipé du X-Mode, un système qui rehausse les capacités en hors route, nous n’avons jamais eu à nous en servir. Si mes vacances avaient été en hiver, par contre…

Le 3 septembre en avant-midi, je remettais les clés de « mon » Subaru Forester. Un constat s’impose : ce n’est pas le plus excitant des VUS, mais pour une personne qui privilégie une relation à long terme plutôt qu’un coup de cœur qui ne durera que quelques années (ou pire quelques mois), le Forester est plein de bon sens!

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