Toyota Corolla 2014: Moins drabe

Points forts
  • Transmission CVT innovante
  • Direction précise
  • Phares DEL de série
  • Consommation en baisse (modèle Eco)
  • Intérieur engageant
Points faibles
  • Moteur sonore à haut régime
  • Puissance modeste
  • Modifications timides
  • Transmission automatique à 4 rapports (CE)
Évaluation complète

Pauvre Corolla! Ce que je l’ai admonestée sur toutes les tribunes cette chère compagne de monsieur et madame Tout-le-Monde! Que ce soit à la radio, dans mes livres, dans les journaux et même à l’émission télévisée Tout le monde en parle, je n’ai eu de cesse de la traiter d’ennuyeuse, de soporifique et, disons-le, de voiture plate à mourir. Si tout ce vitriol ne l’a jamais affectée, c’est que cette compacte bien-aimée des acheteurs répond à l’injure avec une fiabilité qui, pour l’ensemble des consommateurs, est le premier critère de choix. Comme je me plaisais à le répéter, l’ennui que l’on ressent au volant de la Corolla risque de durer longtemps tellement cette voiture est increvable. Et c’est ce qui a incité des centaines de milliers de Canadiens à confier leurs déplacements quotidiens aux bons soins de la Toyota Corolla.

Rapide… sur la chaine d’assemblage

Les chiffres sont d’ailleurs d’une rare éloquence pour cette petite voiture sans prétention, ce qui commence par le titre de best-seller planétaire avec plus de 40 millions d’unités vendues depuis sa première apparition sur le marché en 1966. Elle devance à ce chapitre la Beetle de VW, l’ancienne et la nouvelle combinée. Commercialisée dans 154 pays, la Corolla est assemblée sur 16 sites différents, mondialement, dont l’un des plus productifs est celui de Cambridge en Ontario où une nouvelle Corolla sort de la chaine chaque 55 secondes. Admettons-le, s’il y a une chose que l’on ne peut enlever à cette voiture, c’est son incroyable palmarès. Mais, pour revenir à mon propos du début, le succès est rarement synonyme de passion.

Et cela, je n’ai pas eu peur de le répéter au chef ingénieur Shinichi Yasui, responsable de la nouvelle Corolla qui en est à son 11e renouvellement en 47 ans. Ce monsieur n’a qu’un but dans la vie et c’est celui d’améliorer – lentement, mais sûrement – la voiture qui permet à Toyota de dominer le vaste marché de l’automobile. Mon interlocuteur n’a pas paru indigné que je lui demande ce qu’il avait fait pour que la Corolla sorte de son cocon et devienne un peu plus dynamique, sinon attachante. J’ai cru comprendre d’ailleurs qu’il avait déjà entendu des remarques semblables à la mienne. Ses réponses nous ramènent à des solutions pour le moins classiques et dénotent un respect de la tradition. Simplicité oblige.

Une CVT atypique

Comme toutes les voitures de facture récente, la dernière Corolla se distingue par une coque d’une plus grande rigidité et un tarage différent des éléments suspenseurs. Ces retouches, combinées à un empattement allongé tendent à améliorer le comportement routier et je dirais que l’essai subséquent à mon entretien avec M. Yasui a permis de constater de légers progrès à ce chapitre. La direction à assistance électrique contribue aussi à la précision de la conduite. Ce dont M. Corolla semble le plus fier toutefois est la nouvelle transmission CVTi S atypique qui réussit à faire oublier cet effet de bande élastique, si décrié tant par la gent journalistique que par les utilisateurs. Elle va même jusqu’à dupliquer des changements de rapports (7) d’une transmission automatique normale. Impeccable.

Puisqu’il est question de boite de vitesse, mentionnons que la Corolla la moins chère, la CE, se contente d’une antique transmission automatique à 4 rapports et qu’elle peut néanmoins bénéficier d’une boite automatique à 6 rapports. Si l’on monte en grade et en prix, bien sûr, on a droit à la CVT susmentionnée ou à une transmission manuelle à 6 rapports avec, svp, des palettes au volant comme sur les sportives de haut rang. L’effet n’est toutefois pas le même, est-il nécessaire de le préciser. Et cela malgré le dérisoire becquet arrière et les roues de 17 pouces.

Plus « éco » mais plus chère

Tout se paye de nos jours, même l’économie et Toyota n’a pas craint de placer son nouveau modèle « Eco » au sommet de la gamme à un prix de départ de 20 250 $ alors que la S se négocie à partir de 19 215 $. Le modèle le plus convoité demeurera, dixit Toyota, le LE offert à 19 500 $, tandis que la version d’accès à la gamme, la CE, peut s’acheter pour seulement 15 995 $. À sa décharge, le modèle « Eco » s’amène avec une version appelée « Valvematic » du moteur 4 cylindres de 1,8 litre produisant 140 ch et bénéficiant d’une technique de calage de la distribution qui diminue la consommation tout en améliorant le rendement. Des pneus à faible résistance de roulement sont aussi au programme, ce qui permet à Toyota d’avancer une consommation moyenne de 5,7 litres aux cent kilomètres.

La nouvelle Corolla s’identifie à plusieurs détails, dont le plus visible est sans doute ces phares très effilés à diodes luminescentes qui sont de série dans les quatre versions offertes, tout comme les rétroviseurs latéraux jumelés aux clignotants. Il faudra toutefois payer un supplément pour ces petites douceurs que sont la caméra de marche arrière, le lancement du moteur par bouton poussoir (Smart Key) ou l’écran à fonctions multiples.  

Si la dernière Corolla se contente d’une silhouette qui passe généralement inaperçue, sa présentation intérieure est d’une originalité réjouissante avec une instrumentation à éclairage bleuté reposante à l’œil, des sièges chauffants confortables et une ergonomie qui ne risque pas de dérouter les utilisateurs. L’espace arrière étonne avec un plancher où la bosse centrale est moins haute et des dossiers de sièges avant amincis procurant un dégagement pour les jambes supérieur par exemple à ce que l’on trouve dans une Audi A4. Finalement, 8 coussins gonflables sont aux aguets en cas d’accident.

Le tour de l’ile

Tant il est vrai que l’on ne brise pas une combinaison gagnante, la nouvelle Corolla reste fidèle à sa vocation première de voiture durable, économique, confortable et facile à conduire. Les habitués apprécieront les changements et se plairont dans cet environnement remanié. C’est du moins ce que j’ai pu constater pendant mon tour de l’ile d’Orléans où Toyota avait choisi de faire le lancement de la nouvelle venue. Le moteur devient assez grognon à haut régime seulement et la Corolla 2014 adopte un comportement routier un petit peu plus stimulant. Est-ce suffisant pour que l’on parle d’agrément de conduite et que je range mon catalogue de moqueries? J’attendrai une plus longue fréquentation avant de me prononcer.

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