Le Blogue de Jacques Duval: Le prestige s'étiole...

Messieurs les riches, il ne vous reste plus que trois concessionnaires automobiles où vous pouvez aller sans avoir à vous mêler à la plèbe. Car les marques qui autrefois exhalaient un certain panache par l’opulence des voitures offertes ne sont plus très nombreuses. Selon mon dernier décompte, il n’en reste que trois : Rolls-Royce, Bentley et Jaguar. J’exclus ici les salles d’exposition de Ferrari, Lamborghini, Bentley et Aston Martin qui sont une sorte de cénacle où Monsieur-Tout-le-monde ne mettra jamais les pieds. Toutes les autres, que ce soit BMW, Lexus ou encore plus Mercedes, attirent maintenant une clientèle très diversifiée allant du simple vendeur au richissime industriel. Somme toute, si vous croyez que vos millions vous donnent le droit de lever le nez sur le peuple, il n’est plus certain que vous puissiez entrer chez un concessionnaire Mercedes en pensant y être reçu comme le roi d’Arabie. Peu à peu, le prestige s’étiole...

Ainsi, le vendeur qui vous expliquera les avantages d’une Classe S à 110 000 $ pourrait tout aussi bien vous vendre une CLA à moins de 30 000 $ ou même une smart à un prix encore plus bas. Soit dit en passant, la marque allemande, à elle seule, est passée de 4 à plus de 25 modèles depuis les débuts du Guide de l’auto en 1967, une expansion étourdissante.

Même chose chez BMW où l’on ne croisait avant que des richards un peu intellos, désireux de rehausser leur statut social. Les séries 3,6,7 sont toujours là, mais elles côtoient désormais les séries 1 à moins de 40 000 $. Bref, n’importe quel loustic peut s’en acheter une.

Personnellement, je trouve un peu dommage que l’industrie automobile ait sacrifié ses icônes au nom du profit et des désidératas du marché. J’éprouvais un certain plaisir à fréquenter des salles d’exposition où je n’avais pas d’affaires. J’avais l’impression d’accéder à une faveur spéciale ou à un plaisir défendu!

Souvenez-vous de cette histoire éculée du bon vieil habitant qui se présente chez un marchand de Rolls-Royce et à qui personne ne daigne parler en étant convaincu que le bonhomme en haillons n’a pas un sou qui vaille. Notre homme sacre son camp et va s’acheter une splendide Cadillac Eldorado décapotable avec laquelle il retourne chez le vendeur Rolls pour lui dire de manger, vous savez quoi.     

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