Toyota Camry 2013: Vendu tel quel

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2013

Plusieurs personnes croient se dégager de toute responsabilité lorsqu’elles écrivent la note « Vendu tel quel » au bas d’un contrat de vente d’une automobile usagée. Pourtant, il n’en est rien et la garantie légale s’applique. La note « Vendu tel quel » pourrait par contre s’appliquer parfaitement à la Toyota Camry. Pas de clinquant ou de faux-fuyants. La voiture a l’air sobre et elle l’est. Elle n’a pas que l’air confortable, elle l’est. On l’imagine mal derrière une remorqueuse, ça tombe bien puisqu’elle y sera rarement.

Au moment de la sortie du Guide de l’auto 2012, on attendait une nouvelle génération de la populaire berline intermédiaire. On l’imaginait avec des lignes nettement plus dynamiques, des moteurs ultrapuissants, un comportement routier incisif… Ben non, ce n’est pas ce qui est arrivé! Même que la nouvelle Camry demeure sobre, quasiment générique. D’ailleurs, quand on y regarde de plus près, on se rend compte qu’elle tient encore beaucoup de sa génitrice. Les parties avant et arrière sont toutes nouvelles mais là semble s’arrêter l’imagination des designers de Toyota. Même que les dimensions de la Camry actuelle et de l’ancienne sont identiques! L’avantage de cette non-métamorphose est que la valeur de revente des Toyota d’avant 2012 restera très élevée.

Dans l’habitacle, les changements sont moins importants qu’il n’y paraît à première vue. Par exemple, les jauges devant le conducteur, la disposition de plusieurs boutons et commandes et celle des différents espaces de rangement sont demeurées les mêmes. Remarquez que ce n’est pas un reproche. L’ensemble est peut-être déprimant mais, au moins, tout est au bon endroit et facile à comprendre et à manipuler. Personnellement, je trouve que le volant actuel, avec ses gros boutons, est moins esthétique mais comme lesdits boutons sont plus intuitifs qu’avant, je n’en ferai pas un plat.
Les sièges sont confortables, autant à l’avant qu’à l’arrière et l’espace ne fait pas défaut. Même remarque pour le coffre (au niveau de l’espace, pas du confort!) dont l’ouverture est grande. Il est possible de l’agrandir davantage en faisant basculer les dossiers de la banquette arrière, par contre, le passage ainsi créé n’est pas très grand.

Par petits pas

Au niveau de la mécanique, les ingénieurs ne se sont pas plus éclatés que les designers… C’est le statu quo ou presque. On retrouve donc le quatre cylindres de 2,5 litres développant 178 chevaux, huit de plus qu’avant. Très moderne, ce moteur livre des performances surprenantes, au point de se demander quel est l’intérêt du V6! Ce dernier, un 3,5 litres fait dans les 268 chevaux, ce qui est plus que le client en demande. Cependant, ce moteur amène plus que des chevaux. Il rend la voiture plus silencieuse et rend la conduite plus douce. Bref, si vous êtes prêt à investir les deux ou trois mille dollars supplémentaires et au moins un litre de plus tous les cent kilomètres, pourquoi bouder votre plaisir? Je persiste quand même à croire que le quatre cylindres fait parfaitement le travail. Quant à la consommation, elle se situe dans la bonne moyenne, toutefois, certaines coréennes (Hyundai Sonata et Kia Optima pour ne pas les nommer) font désormais un peu mieux.

Et l’hybride?
Il ne faudrait pas oublier la version hybride, de retour cette année. Grosse folie, la cylindrée du moteur à essence est passée de 2,4 à 2,5 litres. Combiné au moteur électrique, la puissance est de 200 chevaux, ce qui me semble un compromis fort acceptable entre le quatre cylindres et le six cylindres ordinaires. La consommation annoncée de ce moteur est très faible et, d’après de récents tests, pas impossible à reproduire… mais ça prend de la patience.

Le V6 et le quatre cylindres sont mariés à une transmission automatique à six rapports au fonctionnement si transparent qu’on l’oublie. Même si le passage des rapports pourrait être plus rapide, il y a bien peu à redire. Ironiquement, lorsqu’on passe le levier de « D » à « M » (mode Manuel), la transmission tombe sur le cinquième rapport. Le moteur passe ainsi, à 100 km/h, de 1 900 tr/min à 3 000! Comme subtilité, on a déjà fait mieux. À noter que la manuelle n’est plus offerte depuis l’année dernière, trop peu populaire qu’elle était. La transmission de l’hybride est une CVT.
À l’avant comme à l’arrière, les suspensions font appel à des jambes de force MacPherson et celles des versions SE, pour le quatre ou le six cylindres, s’avèrent plus sportives. Ce qui nous amène à penser que certaines personnes chez Toyota n’ont pas tellement le sens de la sémantique. Car une Camry sportive se comporte comme une Ferrari… avec trois pneus à plat! Entendons-nous bien. La Camry s’accroche avec ténacité dans les courbes, mieux que la génération précédente. Mais le roulis ainsi engendré et la direction qui ne pèche pas par excès de précision et de feedback n’inspirent pas une confiance parfaite.

Il faut cependant avouer que l’acheteur type d’une Camry est beaucoup plus attiré par le confort, la fiabilité et la consommation raisonnable que par une conduite à la limite de l’adhérence! La qualité de la finition est toujours relevée, même si certains plastiques me sont apparus un peu cheaps. Quant à la visibilité, elle est excellente tout le tour.

La Camry n’est pas une voiture exceptionnelle. Mais elle est exactement ce qu’elle donne l’impression d’être. À acheter tel que vu.

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