Porsche 911 Carrera S, un grand travail ingénierie

Points forts
  • Consommation améliorée
  • Performances grisantes
  • Style rehaussé
  • Système de sonorisation haut de gamme
Points faibles
  • Prix et quantité des options
  • Places arrières peu pratiques
Évaluation complète

Difficile de rester insensible au charme de la Porsche 911, véritable icône de l’automobile dont la première génération a été introduite il y a déjà 50 ans. Voilà un exploit peu commun, surtout pour une voiture de sport. On comprend alors qu’avec un tel héritage, il n’est pas facile pour Porsche d’introduire de nouvelles générations. Il faut conserver les acquis tout en apportant assez de nouveautés, histoire de maintenir la compétitivité du modèle. On sait fort bien que tous les changements seront scrutés à la loupe et que la clientèle de Porsche peut être intraitable si l’on ose trop s’éloigner des prémices du modèle.

Cette année, nous avons eu droit à l’arrivée de la septième génération de la 911 et ce sont les Carrera et Carrera S (coupé et cabriolet) qui sont les premières à être proposées. Toutes les plateformes à traction intégrale − incluant les modèles Turbo − sont sous la désignation 997, soit l’ancienne génération. Comme c’est toujours le cas, on croit qu’il est impossible de rehausser les performances de la voiture, mais chaque fois, Porsche réalise un tour de force et réussit à nous surprendre. Le constructeur de Stuttgart clame haut et fort que cette nouvelle 911, nom de code 991, est la plus accomplie des Porsche jamais produites.

Une transformation un peu plus radicale

Chez Porsche, chaque refonte peut être qualifiée d’évolution plutôt que de révolution. Pour le commun des mortels, il faut porter une grande attention afin d’identifier les changements extérieurs. Même si l’on retrouve toujours la ligne de toit arrondie et les phares ronds à l’avant, la voiture ne conserve que 5 % des éléments de la précédente génération. La nouvelle 911 est plus longue, plus large et plus basse. À l’avant, les ailes élargies renfoncent le style plus trapu de la voiture alors que les prises d’air sont beaucoup plus imposantes. Sur les côtés, les miroirs ont été déplacés vers le coin le plus haut de la porte, nous rappelant le style de la Carrera GT. Difficile de ne pas être emballé par les roues de 20 pouces optionnelles qui deviennent rapidement le principal centre d’attraction. À l’arrière, on note l’aileron un peu plus large tandis que les feux portent sans doute les changements les plus notables. Ils sont plus étroits et leur forme rappelle celle des Aston Martin.

À l’intérieur, quiconque a passé un peu de temps à bord de la Panamera remarquera plusieurs similitudes, surtout en ce qui a trait à la console centrale qui, comme celle de la Panamera et du Cayenne, regroupe toute une série de commandes, imitant le style d’un avion de chasse. Le tout est non seulement réussi visuellement, mais beaucoup plus ergonomique. Comme c’est approprié dans le cas d’une voiture sport, on retrouve au centre de l’instrumentation un large compte-tour alors que l’indicateur de vitesse, nettement plus petit, est situé juste à gauche. Heureusement, il y a un second indicateur de vitesse numérique, juste au bas du compte-tour, plus lisible et pratique. Du reste, le cadran de droite contient un écran numérique et vous permet d’afficher selon vos besoins plusieurs informations, notamment les indications du système de navigation.

Bien entendu, la 911 n’est pas le véhicule le plus approprié lorsque vient le temps des activités en famille. L’espace de chargement se limite au coffre avant, qui est tout de même assez profond, mais pas très large. Toutefois, la 911 a un avantage par rapport à la Boxster et à la Cayman: elle dispose de deux sièges à l’arrière, assez petits, mais qui peuvent malgré tout recevoir deux enfants ou des bagages supplémentaires.

Plus de puissance, moins d’essence

Sous le capot, ou plutôt sur l’essieu arrière, la Carrera 2012 dispose d’un moteur six cylindres de 3,4 litres en remplacement du précédent de 3,6 litres. Malgré sa cylindrée réduite, ce moteur développe 350 chevaux, soit cinq de plus que l’ancien six cylindres. Jumelée à la première boite manuelle à sept rapports au monde, la Carrera de base franchit le 0-100 km/h en environ 4,6 secondes, 4,2 lorsqu’équipée de la boite séquentielle PDK  optionnelle et de l’ensemble Sport Chrono. On a donc réussi à conserver pour cette version des performances plus que raisonnables, mais le plus gros du travail a été accompli au chapitre de l’économie de carburant, la nouvelle marotte des constructeurs. Ne vous étonnez pas non plus si vous n’entendez plus votre moteur ronronner durant un feu rouge, Porsche a intégré avec la boite PDK un système Start/Stop qui coupe automatiquement le moteur à l’arrêt, toujours au nom de l’économie de carburant.

La Carrera S n’est pas en reste avec son six cylindres de 3,8 litres, modernisé cette année et bien entendu plus puissant également. Il développe 400 chevaux par rapport à 385 précédemment tout en étant plus économe. Ce moteur peut être couplé aux mêmes choix de transmissions que le modèle de base alors que le 0-100 km/h s’effectue sous les quatre secondes.

Sur la route

C’est lorsque l’on prend le volant de la 911 que l’on découvre jusqu’à quel point l’ingénierie de la voiture est poussée. On est tout d’abord séduit par la puissance accrue de la 911 Carrera S et de son moteur qui, en accélération, émet une sonorité peu commune, perceptible de loin. Les 400 chevaux du moteur vous clouent littéralement au siège, au grand plaisir du conducteur et du passager. S’engager sur une route ou une autoroute devient soudainement une véritable partie de plaisir. Ajoutez une panoplie de systèmes électroniques destinés à maximiser les performances et vous obtenez un bolide capable de livrer sur piste des performances dignes d’une voiture de course.

L’empattement plus large favorise une meilleure stabilité à haute vitesse, ce n’était pas véritablement un problème avant, mais la chose la plus difficile à bord de la 911 est de contenir nos élans d’enthousiasme, lesquels pourraient bien nous coûter quelques points d’inaptitude... Voilà une voiture que l’on peut véritablement exploiter sur les autobahn, certainement pas sur les routes du Québec, à moins que vous ne visitiez les circuits de temps à autre.

La 911 Carerra 2012 se pilote du bout des doigts, notamment en raison de son volant sport qui procure un contrôle accru. La vision à bord est excellente, les sièges offrent un support adéquat et le large repose-pied permet de bien s’ancrer au siège. Tous ces éléments ont été soigneusement étudiés par les ingénieurs afin de maximiser l’expérience au volant. Cette année, la 911 Carrera reçoit une direction électro mécanique, plus légère, qui répond différemment selon la vitesse, facilitant les manœuvres à basse vitesse. On est rarement emballé par ce type de direction dans une voiture sport, mais dans le cas de la 911, elle nous a semblé assez transparente.

Il existe certainement des voitures de sport plus « extraverties » ou plus exclusives − on voit tellement de 911 sur nos routes −, mais il faut avouer que peu de constructeurs peuvent se vanter d’offrir des modèles aussi fiables et se targuer d’être supportés par un réseau de concessionnaires aussi étendu. La 911 est non seulement une voiture capable de grandes performances, mais elle peut également être agréable en conduite de tous les jours.

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