Toyota Tundra, plus haut, plus fort

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

En Asie, au Japon particulièrement, on fait toute une culture du « particulièrement petit ». On accorde de l'importance à tous les petits détails. Les présents que l'on offre sont petits. Les oeuvres d'art miniatures ont la cote. Partout, dans tous les aspects du commerce, l'heure est à la miniaturisation, et cela fait définitivement partie de la culture japonaise. Imaginez alors la réaction des ingénieurs japonais quand ils ont finalement pris conscience de la taille des camionnettes nord-américaines. Face à un pick-up de grande taille, les pauvres sont demeurés songeurs.

Mais comme David qui a affronté Goliath, les ingénieurs de Toyota ont rapidement trouvé le moyen de s'armer contre les grandes tailles, et ont imaginé des modèles 2005 aux dimensions plus imposantes, et aux caractéristiques plus proches de ce que les nord-américains que nous sommes souhaitent de la part de leur camionnette, le véhicule le plus vendu en Amérique du Nord.

Qu'est-ce qui explique cette popularité ? Le double usage de ce genre de véhicule est une bonne base de compréhension. Parce que les camionnettes sont d'abord un outil de travail, on les propose surtout aux gens d'affaires. Mais de plus en plus, l'élaboration des produits sur le marché permet d'envisager l'usage de ces camionnettes comme véhicule de tous les jours.

C'est donc pour faire sa marque dans un marché plutôt lucratif, et qui influence aussi la crédibilité même de la marque, que Toyota a décidé de remodeler sa gamme de pick-up. On a par exemple procédé à une révision complète du petit Tacoma, mais on s'est aussi attaqué directement au plus grand, et désormais plus puissant, Tundra.

Le Tundra, c'est le grand frère dans la gamme. Celui que l'on associait davantage à Averell Dalton dans le passé qu'à un véritable grand frère protecteur. Cette époque risque fort d'être révolue puisque le nouveau Tundra propose une foule d'améliorations mécaniques susceptibles de l'aider à mieux remplir sa mission.

Le plus important changement demeure l'accroissement de la puissance, chez Toyota, on proposait auparavant des camionnettes de faible puissance, ce qui explique sans doute pourquoi peu de propriétaires en faisaient un usage commercial. Cette fois, plus d'hésitation possible. Le nouveau Tundra 4x2 reçoit un nouveau V6 de 4,0 litres de 245 chevaux et de 283 lb-pi de couple, mais c'est le nouveau V8 qui de 4,7 litres met à profit la technologie

VVT-i (le système de calage intelligent pour développer 282 chevaux et un impressionnant 328 lb-pi de couple à 3400 tr/min.

Tout cela, avec une douceur inégalée. Poussé dans ses derniers retranchements, le nouveau Tundra se déplace sans coup férir, laissant derrière lui un petit sillon sonore du plus bel effet. En fait, le grondement même du moteur est une affirmation du nouveau muscle qui se cache sous la silhouette trapue du Tundra.

La transmission automatique à 5 rapports à commande électronique, développée spécifiquement pour le Tundra, réagit elle aussi au quart de tour, et s'adapte avec rapidité aux différents changements de régime.

Pour transmettre cette puissance, des versions deux et quatre roues motrices sont disponibles. Dans ce dernier cas, il s'agit d'un rouage à quatre roues motrices temporaires que l'on peut activer ou désactiver d'une simple pression sur un bouton, même en pleine circulation.

Ce qui étonne du Tundra, c'est la nouvelle douceur avec laquelle il réagit à toutes les sollicitations. Lui qui auparavant semblait surpris par les demandes du conducteur réagit désormais promptement, et avec souplesse. Et c'est toujours avec bonheur que l'on sent qu'il reste encore assez de puissance sous la pédale pour nous sortir du pétrin.

Sur la route, le comportement du camion est à l'image de ces changements. Il s'incruste avec puissance sur la route, maintient aisément le cap grâce à une direction plus précise et surtout plus communicative que la compétition, et absorbe assez bien les différents hasards de nos routes. J'ai même eu l'occasion de le tester sur une route gravelée après la pluie, et jamais le Tundra n'a eu la moindre réaction négative. On le sentait vraiment dans son élément. Pour assurer un bon maintien, on a construit la camionnette de forte taille sur des longerons monopièces forgés d'acier à haute résistance, assurant une rigidité exceptionnelle et capable de supporter une charge plus lourde.

Une gamme complète

Comme la plupart de ses rivaux, le Tundra est offert avec de multiples possibilités de configuration. Outre les deux ou quatre roues motrices, le Tundra est proposé avec un choix de deux moteurs et de trois cabines, en plus d'un important nombre de groupes d'équipements différents.

Le choix dépend évidemment de l'usage. Il peut aller de l'intérieur simple du 4x2 à cabine classique, au luxueux arrangement du 4x4 V8 auquel on ajoute, outre les équipements standards, des fauteuils capitaines, des commandes audio montées au volant, des roues en alliage de 17 pouces et un bloc central multifonction. Malheureusement, le tableau de bord oblige le conducteur à quelques mouvements pour manipuler les commandes, situées trop loin pour être pratiques.

Quant aux passagers arrière, ils devront avoir la taille d'un enfant de 5 ans pour espérer avoir un minimum de confort.

Mais peu importe la quantité d'équipement qui se retrouve à l'intérieur, le Tundra n'a plus rien du timide pick-up que Toyota tentait d'imposer au sommet de sa gamme. Au contraire, il devrait devenir le phare de toute la gamme de camionnettes du constructeur japonais.

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