Mazda RX-8, la voiture sport réinventée

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2003

L'année 2003 est celle du grand retour pour deux voitures sport japonaises légendaires. Alors que Nissan fait revivre son mémorable coupé 240Z de 1970, Mazda, de son côté, ressuscite la célèbre RX-7 à moteur rotatif qui avait connu son heure de gloire en 1978. Si les nouvelles Nissan 350Z et Mazda RX-8 affichent un prix et des performances assez similaires, la ressemblance entre ces deux voitures s'arrête là. En effet, Mazda reste fidèle au moteur rotatif tout en innovant de faÇon spectaculaire avec la carrosserie de sa RX-8. Habile croisement entre un coupé et une berline, celle-ci pousse l'audace jusqu'à offrir quatre portes, dont deux à l'arrière qui s'ouvrent à contresens. Motorisation unique, quatre places, portes arrière suicide? que faut-il de plus pour proclamer que la RX-8 n'est rien de moins que la voiture de sport réinventée ?

Disparue du marché nord-américain en 1995, la seule voiture au monde dotée d'un moteur rotatif ne risque surtout pas de rater sa rentrée. Car, en plus de ses caractéristiques techniques inédites, elle adopte une carrosserie dont l'architecture est unique dans la production automobile actuelle. Avec ses quatre portes sans pilier central, la RX-8 a tout ce qu'il faut pour faire parler d'elle.

Un coup d'audace

Mazda, qui n'en est pas à son premier coup d'audace, a réalisé une sorte d'hybride entre un coupé sport et une berline en dotant ce nouveau modèle de deux portes arrière suicide. Ne me demandez surtout pas d'où vient cette appellation bizarre puisqu'il existe pas moins de 50 explications différentes sur l'origine de ce terme associé la plupart du temps aux voitures anciennes.

Ce qu'il faut retenir, c'est que ces portes en aluminium s'ouvrent par l'avant dans le sens contraire des portes conventionnelles. Comme Mazda s'est aussi débarrassée du pilier central, leur ouverture (jumelée à celle des portières avant) dégage un espace considérable qui facilite l'accès au véhicule. En revanche, une telle architecture peut avoir de graves conséquences sur l'aspect sécuritaire de la voiture et particulièrement sur sa résistance à un impact latéral. Chez Mazda, on nous assure que toutes les précautions ont été prises pour protéger les occupants de la voiture. La RX-8 bénéficie d'un sous-châssis, d'une poutre spéciale et de divers renforts destinés à assurer à la carrosserie une rigidité supérieure à celle de plusieurs berlines de taille intermédiaire. Ces renforcements ont également des effets bénéfiques sur la solidité de la caisse qui ne bronche absolument pas sur mauvaise route. La RX-8 a d'ailleurs été construite en prévision de la production d'une version cabriolet. Quant au coupé quatre portes, il se distingue par son immense prise d'air sous la calandre, ses extracteurs de chaleur derrière les ailes avant et un porte-à-faux très court à l'arrière.

Moteur « central avant »

En plus de pouvoir accueillir quatre adultes et une bonne partie de leurs bagages (deux sacs de golf, notamment), cette Mazda hérite de la toute dernière génération d'un moteur à pistons rotatifs ayant fait l'objet de nombreux perfectionnements au fil des ans. Connu sous le nom de RENESIS, ce birotor à aspiration normale est notamment plus petit et plus léger que l'ancien 13B-REW de la dernière RX-7. Sa hauteur, par exemple, n'est que de 33,8 cm, soit la même que celle de la transmission manuelle à 6 rapports qui équipe la RX-8.

Toujours par rapport à la RX-7 de 1994, cela a permis d'abaisser la position du moteur de 4 cm tout en le repoussant vers l'arrière de 6 cm. Il se retrouve ainsi en position centrale avant comme dans la Nissan 350Z et contribue à une parfaite répartition des masses avec 50 % du poids sur le train avant et 50 % sur l'arrière. Développant 250 chevaux à 8 500 tr/min, le moteur achemine sa puissance aux roues arrière motrices par l'entremise d'un arbre de transmission en fibre de carbone, un autre facteur qui a de saines répercussions sur le poids de la voiture.

La suspension avant est identique à celle de l'ancienne RX-7 mais, pour l'arrière, on a eu recours à un système multibras tout nouveau identique à celui de la Porsche 911. Il a l'avantage d'offrir un excellent compromis entre le confort et la tenue de route. Le châssis se complète de larges freins ventilés de 17 pouces logés dans des jantes de 18 pouces dotées de pneus P225/ZR4518. Précisons enfin que la direction à crémaillère bénéficie d'une assistance électrique qui diminue la consommation en éliminant le système par courroie qui gruge, ne serait-ce que très légèrement, la puissance du moteur.

Espace et couleur

L'intérieur de la Mazda RX-8 est un bel exemple de modernisme. Très aéré, l'habitacle se distingue par sa présentation bicolore qui fait appel au noir et à la couleur extérieure pour l'habillage des sièges et diverses garnitures. Comme dans plusieurs voitures sport depuis l'Audi TT, l'aluminium est à l'honneur, principalement autour des instruments, des buses de ventilation et sur la console centrale. Une petite touche d'originalité : la présence d'un triangle métallique en forme de rotor sur le levier de vitesses, sur les seuils de porte et sur les appuie-tête.

Capable d'accueillir confortablement quatre adultes et gratifiés de performances respectables (dont un 0-100 km/h en 6,8 secondes), cette Mazda RX-8 pourrait bien révolutionner le monde de l'automobile en devenant la première voiture sport familiale. Nous n'avons pas pu conduire la RX-8 avant d'aller sous presse et son prix n'avait pas encore été fixé, mais il y a tout lieu de croire que Mazda a littéralement réinventé la voiture sport.

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