Acura TSX, aussi douée que discrête

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

L'an dernier, l'Acura TL a eu droit à tous les hommages. Tous les chroniqueurs ont craqué pour cette intermédiaire. Sa silhouette, son moteur V6 de 270 chevaux et sa tenue de route hors norme l'ont placée à l'avant-scène. Pourtant, quelques mois plus tôt, cette division de Honda dévoilait une autre berline presque aussi douée, sinon plus, et celle-ci est restée quelque peu dans l'ombre. Pourtant, la TSX aurait dû avoir droit aux mêmes accolades, mais pas nécessairement pour les mêmes raisons.

La TL en impose par sa taille, son moteur plus puissant et un équipement de série très complet. Plus petite, plus discrète et propulsée par un moteur quatre cylindres, la TSX n'a pas tous les éléments pour se démarquer d'un simple coup d'?il. Mais il suffit de la conduire pendant quelques kilomètres pour se convaincre qu'il s'agit d'une voiture de grande classe.

Origines européennes

Pas besoin d'élaborer trop longtemps sur le fait que les conducteurs européens préfèrent la tenue de route, la maniabilité et une conduite inspirante. Toutes des qualités qui sont indissociables de la TSX. Et la raison est bien simple, c'est que cette Acura est apparue initialement sur le marché européen en tant que la Honda Accord de ce continent. Comme vous le savez sans doute, ce constructeur produit des modèles spécifiques pour chaque marché et la Accord destinée au Vieux Continent est plus courte, plus étroite et aussi plus légère que son homologue américaine. Une autre différence, et elle est majeure celle-ci, c'est que la TSX ne propose qu'un seul moteur, un quatre cylindres de 2,4 litres d'une puissance de 200 chevaux. D'ailleurs, lors du dévoilement de la TSX, plusieurs ont reproché à Acura de ne pas avoir ajouté un moteur en V au catalogue, mais ces personnes n'ont rien compris. Cette nouvelle venue se voulait ludique sur la route tout en consommant assez peu de carburant. D'ailleurs, en conduisant une version dotée de la boîte manuelle et en adoptant un style de conduite nullement économique, j'ai obtenu une consommation de 11,9 litres aux 100 km. Ce qui n'est pas mal.

Il ne faut pas non plus conclure que plus une voiture est puissante, meilleure elle est. Pour les connaisseurs, ce ne sont pas les statistiques d'accélérations qui comptent, mais bien celles portant sur la répartition du poids et la capacité de la voiture à enchaîner les virages. Et c'est justement le cas avec la TSX. Il est également important de souligner qu'une Audi A4 avec un moteur quatre cylindres ne propose que 170 chevaux tandis que la BMW 325i est propulsée par un moteur de 172 chevaux. Alors !

Sobriété plus

Ce n'est pas la première fois que les stylistes de Honda, oups ! Acura !, sont accusés de dessiner des voitures dont la silhouette et l'habitacle sont d'une sobriété extrême. La TSX est sans doute l'archétype de cette tendance alors que ses lignes n'ont jamais fait tourner les regards, et ce, aussi bien lors de son lancement en Californie l'an dernier que lors de mes deux essais routiers effectués au Québec. Il est pourtant difficile de critiquer les lignes, celles-ci étant tellement sobres que la voiture en devient anonyme. Il faut se rabattre sur la calandre avant et la prise d'air intégrée dans le pare-chocs pour avoir une idée sur l'identité et le caractère de la voiture. À l'arrière, c'est la sagesse au cube avec d'étroits feux qui tentent de ne pas rompre l'harmonie visuelle d'une paroi arrière très large dans laquelle le rebord du couvercle du coffre se fond dans le pare-chocs.

La même philosophie de design a été utilisée dans l'habitacle alors que le tableau de bord est d'une grande discrétion. Seuls les éléments essentiels sont en évidence. Sur certains modèles, des appliques en bois sont offertes, mais mieux vaut choisir celles en métal de couleur titane, beaucoup plus élégantes. Mais le plus important c'est de savoir que les sièges baquets avant offrent un excellent support latéral. Et peu importe votre profil anatomique, vous les trouverez confortables. Tout comme la position de conduite qui est parfaite en raison du volant réglable en profondeur comme en hauteur.

Conduite plus

Il suffit de rouler moins d'un kilomètre avec une TSX à transmission manuelle pour être enchanté. Ce n'est pas que les accélérations rabattent votre nuque vers l'arrière et laissent de longues traces de caoutchouc sur la chaussée, mais on demeure impressionné par la facilité avec laquelle le moteur monte en régime, gracieuseté d'un levier de vitesses qui passe les rapports comme par magie. La direction est nerveuse, précise et les dimensions un peu plus petites que celle de la Accord permettent à sa petite soeur Acura de jouer au chat et à la souris avec les entraves de la circulation.

Là où cette berline brille, c'est lorsqu'on roule sur une route sinueuse et qu'on décide de prendre du plaisir à la conduite. Le moteur VTEC à calage des soupapes continuellement variable permet de toujours avoir une puissance optimisée, peu importe le régime du moteur. Il est donc facile d'enchaîner les lacets d'une route serpentant vers le sommet d'une montagne. Et puisque les freins sont puissants et bien modulés, il est facile de faire l'effort inverse. Malheureusement, cochez la boîte automatique à l'achat et vous vous priverez d'une bonne partie de l'agrément de conduite. La tenue de route est toujours la même, mais cette boîte automatique enlève quelque peu de fougue au moteur, vous empêchant ainsi de profiter au maximum des qualités du châssis.

Et, j'allais oublier, la TSX, est également une bonne berline familiale pour les déplacements de tous les jours !

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