Acura MDX, la bète du Mont-Royal

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2005

Connaissez-vous vraiment quelqu'un qui s'imagine encore que les véhicules utilitaires sport sont utilisés hors route ? Si c'est le cas, assurez-vous de faire soigner votre ami et de le ramener dans le vrai monde. Même si tous les gros VUS ont des équipements haut de gamme qui leur permettraient presque de franchir le cap de l'Himalaya, le pourcentage de ces véhicules qui franchiront vraiment la frontière entre le bitume et la steppe sauvage est infime. Ce qui n'empêche cependant pas les manufacturiers de concevoir de véritables bêtes de la toundra, version Westmount.

Du nombre, il faut évidemment compter sur la Acura MDX, un utilitaire de grande taille dont les caractéristiques hors route sont discrètes mais efficaces. En revanche, c'est en ville, sur le bon vieil asphalte et lorsqu'il s'attaque aux vilains nids-de-poule, que l'utilitaire nippon rend les plus grands services.

Lancé d'abord en 2001 au plus fort de la vague des VUS, le MDX est depuis un véritable «work-in-progress ». Chaque année, on lui apporte quelques modifications, parfois mécaniques, parfois esthétiques, mais toujours relativement superficielles. Et on ne prévoit pas de refonte complète avant encore quelques années. Ce qui constitue somme toute une bonne nouvelle puisque le MDX figure toujours dans le peloton de tête de sa catégorie et ce, malgré l'arrivée de joueurs de plus en plus sophistiqués au cours des dernières années.

À l'intérieur comme à l'extérieur, la Acura MDX brille par son aspect haut de gamme. La silhouette de ce VUS n'a pas changé, ou si peu, depuis son lancement mais elle demeure toujours d'actualité. Je dirais même que la ligne supérieure du hayon arrière a inspiré quelques compétiteurs qui n'ont pas hésité à en reprendre certains éléments. Bien sûr, il faut aimer le look un peu balourd propre à ce genre de voiture.

Dans l'habitacle, le design est discret et efficace, avec une touche de luxe appréciée. Les sièges de cuir du conducteur et du passager avant offrent un support de grande qualité et profitent d'ajustements électriques multiples qui facilitent grandement la recherche de la position de conduite idéale.

À l'arrière cependant, on pourrait certainement améliorer le sort des passagers qui doivent souffrir un peu pour accéder à leur place (les portières arrière n'ouvrent que dans un angle de 50 degrés, ce qui est un peu insuffisant) et la banquette elle-même a une assise trop courte.

Dans la troisième rangée (car la MDX est aussi une sept passagers), il faut presque dire adieu à l'espace pour les jambes, même si la tête profite d'un vaste dégagement.

Pour faire oublier tout cela, on installe un système de divertissement multimédia (c'est-à-dire un écran avec lecteur de DVD) et plus personne ne proteste. Pour ce faire, il faut opter pour l'ensemble technologique qui comprend le système de repérage par satellite qui ajoute quelques dollars à la facture.

Une fois inclinée, la troisième banquette cède sa place à un espace de chargement de grandes dimensions. Toujours pratique si on se lance à l'assaut de l'Himalaya, ou plus prosaïquement si on veut transporter des bagages en quantité.

Sur la route et plus loin encore?

En matière de comportement routier, la MDX est simplement efficace. Le moteur de 3,5 litres permet d'utiliser avec bonheur les quelque 265 chevaux, surtout en raison de la grande précision de la transmission automatique à 5 rapports, la seule disponible. En reprise aussi, la voiture réussit à se déplacer avec une certaine prestance, malgré son poids relativement imposant.

Mais en matière de plaisir de conduite, il y aurait encore à faire. La direction, bien que précise, manque un peu d'esprit de communication et ne transmet au conducteur que l'essentiel. En fait, le confort est tellement présent quand on conduit une MDX qu'on se croirait au volant de son divan de salon, ce qui n'est pas peu dire !

Ceux qui ont l'esprit d'aventure pourront toujours se risquer (s'ils ont des nerfs d'acier) à l'extérieur des sentiers battus puisque la MDX possède quelques-unes des caractéristiques nécessaires. Elle fera notamment bonne figure avec son rouage intégral VTM-4 : sur pavé sec, il agira comme une traction, alors qu'en cas de besoin son système sophistiqué préviendra le glissement et effectuera le transfert de couple aux quatre roues.

Évidemment, pas question de se lancer dans de longues expéditions. Le manque de protection sous la caisse, l'absence de système de gestion de descente et une suspension non ajustable le rendent surtout utile pour l'escalade du mont Royal.

Avec un équipement de série très complet, et un confort plus que remarquable, la MDX continue d'être un des phares de sa catégorie. Surtout que l'on maintient le prix parmi les plus bas de son espèce.

Bien que conçu et fabriqué en Amérique du Nord depuis sa naissance, l'Acura MDX est un véhicule typiquement japonais, avec les bons et les moins bons côtés que cela implique. Heureusement, les bons l'emportent : sa fiche technique étoffée, son équipement bien garni et son confort digne d'une berline de luxe permettent de faire oublier sa conduite aseptisée et avouons-le, presque ennuyeuse.

Et ne vous en faites pas pour la conduite hors route, vous pourrez toujours vous amuser dans les trous du mont Royal !

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