Kia PV5 2027 : plus qu'un outil
Qu’il s’agisse des marchés d’Europe, d’Asie ou d’Amérique du Sud, les offres en matière de fourgons utilitaires ont toujours été généreuses. Des grands modèles façon Mercedes-Benz Sprinter aux voitures compactes à hayon auxquelles on retranche glaces et banquette arrière pour en faire de petits véhicules de livraison, le choix est vaste.
Chez nous, il n’en est rien. L’obsolète « chicken tax » américaine qui complexifie la commercialisation de véhicules utilitaires fabriqués en dehors des États-Unis bloque l’accès à d’innombrables modèles, expliquant d’ailleurs l’abandon ces dernières années des Chevrolet City Express, Ford Transit Connect, Nissan NV200 et Ram ProMaster City. L’éventail de fourgons compacts a été anéanti alors que la clientèle en redemandait.
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Inutile de vous dire que, de ce fait, General Motors fait des affaires d’or avec ses fourgons Chevrolet Express et GMC Savana, pratiquement identiques depuis 1996 et avec lesquels les profits sont mirobolants. Or, si les États-Unis sont aux prises avec de gros enjeux d’importation, il en va autrement au Canada, où cette fameuse taxe de 25% ne s’applique pas et où l’offre est appelée à se différencier de plus en plus de celle des Américains.

C’est dans ce contexte que Kia choisit de frapper un grand coup en osant commercialiser chez nous un fourgon auquel les Américains n’auront pas droit. Le PV5 est un modèle compact, pratiquement 200 mm plus court que le défunt Ford Transit Connect, avec un volume utilitaire avoisinant les 4 000 litres et qui a l’avantage d’être 100% électrique.
Un avantage?
Oh que oui! Parce qu’en y pensant bien, l’utilisation quotidienne d’un fourgon à vocation commerciale est faite du matin au soir – disons, de 7h à 18h. Après ces heures, l’entreprise a tout le temps nécessaire pour ravitailler son véhicule, si bien sûr le besoin s’y présente. Parce qu’avec une autonomie estimée à 356 km (416 km selon la norme WLTP), le Kia PV5 pourrait être utilisé en milieu urbain pendant deux, voire trois jours, sans besoin de recharge.
Voilà une solution géniale pour la livraison courte distance (entreprise de messagerie, restauration, fleuriste, etc…), mais également une formule sensationnelle pour ceux qui recherchent un véhicule-outil polyvalent et capable de se rendre là où l’espace est plus restreint. Un électricien, un peintre en bâtiment ou l’exploitant d’une cantine mobile n’a pas toujours la possibilité de garer son gros Ford Transit partout où il va. Par surcroît, le coût d’acquisition comme d’exploitation de ces véhicules représente de plus en plus un enjeu.

Kia amorcera dans les prochains mois la commercialisation de son fourgon PV5, qui sera offert à l’international en diverses formules : utilitaire, mais aussi tourisme, taxi/limousine d’aéroport et transport adapté pour personne à mobilité réduite. Ces dernières versions bouderont hélas le marché canadien, où Kia souhaite davantage mettre de l’emphase sur la Carnival.
Évidemment, le constructeur ne ferme pas la porte à de futures opportunités, mais il se montre prudent en souhaitant d’abord répondre à ce besoin criant d’un fourgon plus compact dont les acheteurs sont actuellement privés. Je me permets toutefois de souligner qu’à la seule publication d’une photo de la PV5 sur mes réseaux sociaux, pas moins de quatre personnes m’ont écrit concernant la possibilité d’obtenir un modèle pour transport adapté ou comme taxi. Kia Canada, on prend des notes?

Le PV5 arrivera chez nous au quatrième trimestre de 2026 en tant que modèle 2027. Mesurant 4 695 mm de longueur (équivalent à la taille d’un Sportage), il sera doté de la plus grosse des trois batteries proposées à l’international, soit de 71,2 kWh. Ce fourgon proposant une capacité de charge de 690 kg (1 500 lb) repose sur la plateforme E-GMP.S, une variante utilitaire de celle qui sert à la Kia EV6 et à tous ces modèles électriques qui ont suivi.
Les exemplaires canadiens seront évidemment dotés d’un port NACS (pour l’accès aux Superchargeurs de Tesla) et pourront, selon les affirmations du constructeur, être rechargés de 10 à 80% en seulement 30 minutes via une borne rapide à courant continu.

Un outil de plaisir?
Naturellement, le Kia PV5 n’est pas une EV6 GT, mais croyez-moi, vous seriez étonné de constater à quel point il est amusant. Agile, nerveux et affichant un cercle de braquage équivalent à celui d’une voiture sous-compacte, il fait vite oublier tous les fourgons précédemment commercialisés. Silencieux, il propose une position de conduite des plus confortables de même qu’une étonnante maniabilité. Bien sûr, les 120 kW (161 chevaux) générés par son moteur électrique ne procurent pas de foudroyantes accélérations, mais le couple initial et la réactivité sont tels que vous aurez l’impression d’un go-kart capable de se faufiler partout, rapidement.
C’est dans la grande région de Séoul, en Corée de Sud, que Kia nous a conviés à le mettre à l’essai. Une occasion de conduire dans un trafic dense, mais aussi d’en découvrir les vertus sur l’autoroute, puisque le tracé prévu allait nous mener à l’usine dernier cri de Hwaseong, là où il est assemblé au rythme d’un exemplaire à chaque quatre minutes. L’endroit est situé en bord de mer où le PV5 peut ainsi prendre le chemin de sa destination par paquebot, directement depuis son lieu d’assemblage, comme c’est aussi le cas pour les Sorento, K5, K8 et EV6 qui y sont aussi fabriqués.

L’expérience de conduite s’est avérée non seulement impressionnante, mais aussi fort concluante en termes d’autonomie. Depuis l’hôtel où nous logions jusqu’au retour, nous avons parcouru 215 km. L’ordinateur de bord affichait à ce terme une consommation énergétique de seulement 15,7 kWh par 100 km, de même qu’une autonomie restante de 253 km. Certes, les conditions de route étaient idéales, mais cela démontre que le PV5 sera capable de faire face aux conditions climatiques sévères du Québec sans présenter de contraintes en matière d’autonomie. Il faut dire que son coefficient aérodynamique de 0,29 constitue un réel avantage pour la maximiser, notamment face au Volkswagen ID. Buzz offert en version cargo sur d’autres marchés.
Autre avantage? Celui d’une réparabilité à moindre coût grâce à la création de pièces de carrosserie fabriquées en section. Cela permettra à l’acheteur qui abîme un coin de pare-chocs de ne remplacer qu’une section de ce dernier plutôt qu’une pièce entière. Il en va de même pour les bas de caisse et les jonctions de portière – des pièces texturées et non peintes, coûtant une parcelle du prix de celui d’une pièce complète et nécessitant des travaux de carrosserie.

Original au chapitre du design, le PV5 possède également des phares à DEL bien dissimulés et donc moins vulnérables aux chocs. Entre ceux-ci, un port de recharge facilitera le ravitaillement par son emplacement, bien que son volet s’ouvre latéralement et non vers le haut.
Chargement sans effort
Si la recharge du Kia PV5 n'est pas source de stress, il en sera de même pour cette facilité à le… charger! Parce qu’en plus d’offrir un volume utilitaire gigantesque, on lui greffe des battants arrière bien conçus de même qu’un plancher de coffre dont le seuil est aussi bas que 419 mm. L’effort nécessaire pour y glisser des objets est donc minime, ce qui se révèle pratique dans le cadre d’une utilisation quotidienne.

À bord, de nombreuses commodités sont aussi de mise : espaces de rangement multiples, caméra de recul grand-angle, instrumentation numérique sur écran de 7,5 pouces et écran multimédia de 12,9 pouces on ne peut plus facile à consulter. Ce dernier se démarque par un système exploitant Android Automotive, qui permettra tout de même la disponibilité d’Apple CarPlay. L’assistance de conduite sur autoroute, le régulateur de vitesse intelligent et les feux de route automatiques seront également offerts, bien qu’on n’ait aucune information sur l’équipement qui sera livré de série au Canada.
Pas plus d’information concernant le prix du Kia PV5 2027, mais mon petit doigt m’indique un point de départ pouvant osciller entre 55 000 $ et 60 000 $. Considérant sa polyvalence, sa technologie connue et rassurante, mais aussi son coût énergétique symbolique, il s’agirait d’une formule gagnante pour des milliers d’entreprises. Et bonne nouvelle : Kia semble laisser entendre que sa disponibilité ne sera pas problématique, ce qui est contraire à celle de la Carnival.
Rendez-vous l’an prochain pour l’essai d’un PV5 aux spécifications canadiennes!






