Hyundai Tiburon, sportive vieillissante

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

C’est fou comme les gens ont la rigolade facile quand on leur parle des Pony et Stellar, deux modèles Hyundai qui ont marqué l’arrivée de la bannière coréenne au Canada, et dont la réputation reposait davantage sur leur manque de fiabilité que sur leurs performances. Puis, la rigolade a fait place à l’indifférence et, plus récemment à l’admiration. Tout cela parce que, depuis plusieurs années, Hyundai a appris et fabrique dorénavant des modèles aux lignes mieux découpées, aux performances plus remarquables, et surtout à la fiabilité grandissante. Il y a pourtant un modèle Hyundai qui a toujours fait l’unanimité, et c’est le Tiburon.

Coupés sport avant-gardistes à leur création, largement inspirés des sportives italiennes, les premiers modèles Tiburon avaient un air quasi menaçant. Un remodelage en 2003 a permis à Hyundai de frapper encore plus dans le mille en proposant une voiture aux courbes adoucies et surtout, un aileron qui perdait alors ses dimensions d’aile d’avion. Le succès est tel d’ailleurs que durant quelques années, la Tiburon est devenue le véhicule le plus volé au Canada, victime d’un trop fort pouvoir d’attraction.

La réussite est d’autant plus grande que Hyundai réussit à offrir tout cela à un prix résolument abordable (la plus chère se vendant moins de 29 000 $, sans les options bien entendu). Voilà probablement l’endroit où réside le succès de cette petite voiture qui non seulement attire ceux qui aiment les configurations sportives, mais aussi ceux qui préfèrent personnaliser leur voiture.

Malheureusement, il faut aussi se rendre à l’évidence, la Tiburon a vieilli, et ne réussit peut-être plus à se distinguer autant dans la masse de petites voitures sportives désormais sur le marché. Il faudra cependant s’en contenter puisque cette année rien, ou si peu, ne sera modifié sur le modèle Tiburon.

Places virtuelles

À l’intérieur, comme dans beaucoup de coupés, tout est question d’espace. Un espace qui, bien que limité, est cependant suffisant pour le conducteur, son passager et quelques petits bagages dans le coffre. Comme dans la plupart des voitures sportives, l’espace pour les passagers arrière est plus virtuel que réel, mais peut dépanner à l’occasion. Les dossiers qui s’abaissent permettent toutefois d’agrandir un peu la capacité de chargement.

Mais soyons honnêtes, qui achète une sportive pour amener les enfants, la belle-mère et les bagages ? Ce sont plutôt les performances qui nous attireront du côté de ces petites voitures à l’allure de bolides.

Plaisir sans excès

De ce point de vue aussi, la Tiburon se démarque. On ne parle évidemment pas ici de puissance explosive comme le feraient les grandes sportives, mais de résultats plus que respectables.

Les vitesses de pointe sont intéressantes, les démarrages rapides et les reprises douces et vives, du moins avec le moteur 6 cylindres dont était équipée la Tuscani d’essai. Ses 172 chevaux peuvent sembler bien peu, mais offrent cependant un rapport poids-puissance plus que raisonnable. Signalons-le, la sportive Hyundai est aussi livrable avec un moteur quatre cylindres de 2,0 litres de 138 chevaux, que l’on peut affirmer un peu moins éblouissant.

Il faut aussi admettre que les six vitesses de la transmission manuelle (uniquement sur la Tuscani) permettent une grande souplesse dans les manœuvres, et ce, peu importe la vitesse de croisière. Tous les modèles sont cependant vendus avec une transmission automatique de type « Shiftronic » qui relève davantage du gadget que de l’outil indispensable.

Conduite avec un peu d’excès, la Tiburon mord la route et amorce les virages sans aucune hésitation, malgré un léger sous-virage largement causé par le poids du moteur sur le train avant. Les freins, à disque aux quatre roues, fournissent suffisamment de puissance pour agir promptement. Leur capacité de freinage intervient toutefois assez progressivement pour ne pas provoquer de réactions trop brusques, et pour faciliter la maîtrise jusqu’à l’arrêt.

Les suspensions indépendantes agissent avec souplesse, surtout dans les versions d’entrée de gamme puisqu’elles sont calibrées en mode confort. Quand on opte pour la Tuscani, on opte aussi pour le mode sport, ce qui rend leur action moins agréable en usage quotidien, mais plus performante en conduite sportive. Une faiblesse toutefois compensée par des sièges en cuir bien garnis, offrant un support latéral exceptionnel et qui moulent bien les passagers.

Le seul petit inconvénient de la Tiburon, c’est peut-être son côté sécuritaire. La Tuscani est munie d’un ensemble d’équipement de sécurité fort intéressant, incluant les freins ABS et des coussins gonflables latéraux. Mais sur les modèles d’entrée de gamme, malgré un équipement de série relativement complet, certaines de ces particularités ne sont même pas en option. Comme si la préoccupation pour la sécurité ne venait qu’avec les plus puissants modèles…

Feu vert

Design toujours agréable
Moteur 6 cylindres puissant et souple
Conduite sportive intéressante
Transmission 6 rapports bien conçue

Feu rouge

Équipement de sécurité absent sur certains modèles
Espace arrière minuscule
Suspension rigide (Tuscani)
Sous-virage prononcé

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