Véhicules électriques : Ottawa galvanise la transition avec de nouveaux crédits

Pour galvaniser la vente de véhicules zéro émission (VZE) et interdire la vente de véhicules à essence d’ici 2035, Ottawa lance de nouveaux incitatifs pour convaincre le secteur privé de produire et vendre davantage de VZE, en plus d’encourager l’installation de bornes de recharge. 

Au cœur du nouveau plan dévoilé mardi se trouve un programme de « crédit d’action précoce » qui incitera les entreprises à accélérer la mise en vente de ces véhicules dès 2024 et 2025. Celles qui dépassent leur cible recevront des crédits excédentaires, tandis que celles qui traînent de la patte « généreront un déficit », a déclaré une fonctionnaire d’Environnement et Changement climatique Canada (ECCC).

Tous les crédits ne peuvent être utilisés que jusqu’en 2034, puisqu’en 2035, tous les nouveaux véhicules légers mis en vente au Canada devront être électriques.

Par ailleurs, les entreprises pourront toucher un crédit de 20 000 $ pour leurs projets de recharge rapide, pourvu que les bornes soient rendues compatibles avec toutes les marques et modèles et qu’elles aient une puissance de recharge de 150 kilowatts.

Photo: Dominic Boucher

Les cibles d’Ottawa restent inchangées à celles déjà annoncées par le passé. Le gouvernement souhaite que les véhicules zéro émission (VZE) représentent 20% des ventes d’ici 2026, 60% d’ici 2030 avant d’atteindre 100% d’ici 2035.

La pente à remonter reste abrupte : au dernier trimestre, la vente des VZE au Canada représentait 12,5% des ventes, bien qu’il s’agit d’une augmentation par rapport aux 10% lors du trimestre précédent.

Le fédéral estime – selon diverses études – que le prix des véhicules électriques devrait atteindre la parité avec les véhicules à essence d’ici la fin des années 2020. Le parc de VZE usagés doit aussi s’agrandir entretemps, créant un marché plus accessible.

Fort d’incitatifs déjà en place, le Québec est la deuxième province où les ventes sont les plus élevées, à 22,8%, après la Colombie-Britannique (26,4%).

Photo: Dominic Boucher

Ce qu'ils ont dit

« Il y a un désir croissant chez un grand nombre de Canadiens de passer à un mode de transport plus propre, car il s’agit d’une solution gagnante sur les plans de l’épargne, de la santé et de l’environnement. La mise en place d’une norme sur la disponibilité des véhicules électriques concrétise un engagement clé de notre plan climatique. L’augmentation du nombre de véhicules électriques sur les routes est un autre exemple de mesures que nous prenons pour lutter contre les changements climatiques, tout en contribuant à rendre le coût de la vie plus abordable. Et les investissements que nous effectuons pour faire du Canada un acteur majeur dans la chaîne mondiale de fabrication de véhicules électriques et d’approvisionnement des batteries montrent que nous saisissons les possibilités économiques offertes par la nouvelle économie à faibles émissions de carbone. »

– Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique

« La norme fédérale sur la disponibilité des VE est une victoire pour les Canadiens. Tout le monde y gagne en ayant plus de choix, moins d'attente et de meilleurs prix. L'économie canadienne et l'écosystème des VE gagnent également, car cette norme vise à ce que les VE fabriqués au Canada soient disponibles pour tous les Canadiens. Elle assurera également la prévisibilité du marché pour les entreprises canadiennes, sans oublier l'infrastructure de recharge publique et résidentielle. Notre environnement sera aussi gagnant, car le fait d'avoir moins de véhicules à essence sur les routes signifie moins d'émissions de GES, un air plus propre et une meilleure santé pour les Canadiens. »

– Daniel Breton, président-directeur général de Mobilité électrique Canada

« Aujourd’hui, nous devons déterminer si le gouvernement a mis en place des moyens réalistes pour atteindre des objectifs de ventes de VZÉ extrêmement ambitieux qui entraîneront des conséquences majeures pour les constructeurs automobiles. Ces conséquences seront appliquées, que l’infrastructure appropriée soit en place ou non, que les subventions d’achat soient maintenues ou non et que la demande du marché soit présente ou non. Ces conséquences seront appliquées sans égard pour les limites d’approvisionnement de matières premières et de la chaîne logistique internationale subies par les constructeurs ni pour les limites de production de VZÉ des usines. Le contexte économique et géopolitique actuel rendra l’adoption des véhicules zéro émission par les consommateurs non seulement compliquée, mais également irrégulière. Au bout du compte, les constructeurs automobiles devront payer les conséquences de facteurs sur lesquels ils n’ont aucun contrôle. »

– David Adams, président et chef de la direction des Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada

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