Land Rover Defender - Retour aux sources… ou presque

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

Si Land Rover est aujourd’hui perçue comme une marque de luxe, ses débuts se sont plutôt déroulés dans la terre et la boue. Avec l’iconique Defender, le constructeur s’est bâti une réputation de robustesse et de capacités hors route exceptionnelles. Désirant rendre hommage à son passé et offrir un véhicule plus robuste que les autres produits de sa gamme, Land Rover lance, cette année, une nouvelle génération du Defender. Et contrairement à l’ancien, celui-là est bel et bien vendu en Amérique du Nord !

Rival direct du Mercedes-Benz Classe G, le nouveau Defender détonne du reste de la famille Land Rover par une allure beaucoup plus carrée ainsi que par une présentation intérieure misant davantage sur l’aspect pratique. Et que dire des aptitudes à affronter les terrains plus escarpés qui peuvent anéantir celles d’un Jeep Wrangler… à condition de changer les pneus d’origine un peu trop civilisés ! 

Quelques clins d’œil au passé

Malgré le riche héritage du Defender, les designers de Land Rover ne se sont pas gênés pour réinventer le modèle avec l’avènement de cette nouvelle génération. Alors que le nouveau Ford Bronco adopte un design fortement inspiré du modèle d’origine, ce Defender 2021 a une personnalité qui lui est propre. Certains auraient aimé une présentation plus classique, mais il faudra y mettre une croix. Land Rover a même décidé de bouder le bon vieux châssis sur échelle au profit d’une structure monocoque qui, dit-on, assure une rigidité en torsion trois fois plus élevée.

Cela dit, le constructeur ne renie pas ses origines non plus. Le Defender arbore quelques éléments stylistiques qui rappellent le modèle d’antan, comme ces vitres ovales intégrées dans le toit. On a également pris l’audacieuse décision de conserver à son égard une variante à deux portes. Celle-ci arrivera chez les concessionnaires un peu plus tard, néanmoins elle promet des performances hors route encore meilleures grâce à un empattement plus court. À ce sujet, mentionnons que les appellations « 90 », pour le modèle à deux portes, et « 110 », pour celui à quatre portes, représentent un autre hommage au passé. Les anciens Defender utilisaient cette nomenclature pour représenter la longueur de leur empattement en pouces.

Une fois à bord, toute comparaison avec le Defender d’antan devient futile. La présentation intérieure demeure également très différente de celle des autres produits Land Rover. À ce propos, on préfère les commandes physiques du Defender aux écrans tactiles du reste de la gamme.

Ironiquement, il s’agit aussi du premier véhicule de la gamme Land Rover à accueillir un nouveau système d’infodivertissement qui se retrouvera éventuellement à bord des autres modèles. Celui-ci nous a épatés par la qualité de son affichage ainsi que par les innombrables angles de caméra qui permettent d’éviter les obstacles en conduite hors route… ou dans un stationnement de centre commercial. Notons également qu’une suspension pneumatique permet de choisir entre trois gardes au sol différentes selon le type de terrain que vous devez emprunter.

Du hors route en ville?

Si le Land Rover Defender semble conçu pour gravir l’Everest, la réalité est que l’énorme majorité de ses acheteurs n’emprunteront jamais un chemin de gravelle. Ce produit de luxe sera utilisé principalement en ville, là où justement on a pu en faire l’essai. Dans les rues montréalaises parsemées de nids-de-poule, le Defender se démarquait par un confort notable, mais aussi par une insonorisation irréprochable.

Le modèle mis à l’essai était équipé d’une motorisation à six cylindres turbocompressée munie d’un système d’hybridation légère. Avec ses 395 chevaux, cette version ne manquait assurément pas de nerfs. Le temps de réponse du moteur est rapide et sa sonorité, loin d’être déplaisante. La pédale de frein surprend par une réponse presque trop nerveuse à laquelle on doit s’habituer. Une variante plus abordable du Defender fait appel à un moteur à quatre cylindres de 2 litres, lui aussi turbocompressé. Cela dit, aucune version diesel ne se trouve au menu. C’est pourtant le genre de véhicule qui pourrait bénéficier d’une telle mécanique.

Si son prix de départ de 65 300 $ peut sembler intéressant, le Land Rover Defender doit être configuré avec prudence. Les options sont nombreuses et onéreuses pour plusieurs d’entre elles. Le modèle essayé dans le cadre de cet essai affichait d’ailleurs une facture de plus de 90 000 $. Avec cette nouvelle interprétation du Defender, Land Rover nous présente un véhicule qui met l’accent sur les performances hors route au détriment du luxe habituellement associé à ses produits. Reste à voir si la fiabilité sera à la hauteur, une lacune trop souvent reprochée aux produits Land Rover.

Feu vert

  • Intégration technologique épatante
  • Design évocateur
  • Capacités hors route exceptionnelles

Feu rouge

  • Pas de variante diesel
  • Prix élevé des options
  • Fiabilité à prouver

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