Toyota Sienna, l'ennui de la perfection

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Aussi bien vous l’avouer, j’ai toujours eu de la difficulté à écrire sur cette Toyota ultrafamiliale. Elle fait partie de ces véhicules qui sont tellement bien équilibrés qu’il est difficile de les critiquer. Et cette excellence sous bien des rapports fait que les pages du calepin sont presque vierges ! Cette fourgonnette ne soulève aucune passion, mais également aucune critique, sauf celle de ne pas en soulever. Cela dit, je vais tenter de mon mieux de vous donner un compte-rendu le plus honnête possible de mes contacts, et ils ont été nombreux, avec cette nippone conçue sous le signe de l’efficacité.

Il faut en premier lieu rendre hommage aux stylistes qui ont accompli un bon travail en réussissant à dessiner une fourgonnette qui n’a pas l’air d’un véhicule funéraire ou qui est totalement dépouillée de personnalité, comme la Ford Freestar par exemple. Mais il faut également ajouter que cette excellence du dessin est plutôt subtile. Il m’a d’ailleurs fallu quelques mois pour réaliser la subtilité de la silhouette avec sa partie arrière qui s’affine en hauteur. La prochaine fois que vous croiserez une Sienna, surtout si elle est blanche, vous serez en mesure de faire cette constatation. Il faut également souligner que cette catégorie plafonne depuis quelques années au chapitre des ventes et personne n’investit beaucoup dans les nouveaux modèles. Il faudra l’arrivée des nouvelles fourgonnettes de Chrysler pour que ça bouge de nouveau. En attendant, cette Sienna devrait bien vieillir sur le plan visuel. Par contre, une petite flèche en passant, ce style est tellement épuré que ça manque de punch.

Une belle diversité

Qu’est-ce qui ressemble le plus à une fourgonnette qu’une autre fourgonnette en fait de présentation et d’aménagement ? Pour les départager les unes des autres, il faut compter le nombre de porte-verres, la possibilité de transformer l’habitacle en cinéma-maison et les multiples configurations des sièges. Et comme toutes proposent un équipement presque similaire, il faut se tourner vers la planche de bord et la qualité de la fabrication. La Sienna est dotée d’une planche de bord élégante et pratique en plus de pouvoir offrir un levier de vitesse qui n’est pas accroché sur la colonne de direction ou sur le plancher. Comme c’est la tendance en Europe, ce levier est ancré au bas du tableau de bord, sur une petite excroissance qui est le prolongement de la console verticale. Cela permet ainsi d’avoir un espace pour circuler entre les deux sièges avant. La disposition des commandes a été jugée très bonne par les personnes de grande taille, mais critiquée par les autres pour ses boutons difficiles à rejoindre. Mais personne ne se plaindra des cadrans indicateurs électroluminescents qui sont de consultation facile. La position de conduite est bonne en raison du volant télescopique et inclinable, tandis que le siège du conducteur est confortable mais son support latéral pourrait être meilleur.

Tout près d’une dizaine de modèles tous plus équipés les uns que les autres sont au catalogue. Je vous fais grâce de toute la nomenclature pour vous souligner qu’il est toutefois possible de commander un modèle à traction intégrale sans devoir se résigner à acheter le modèle le plus cher de la gamme Le modèle de base , le CE, peut être commandé avec une intégrale. Ce n’est pas donné à environ 37 000 $, mais c’est toujours mieux que de devoir acheter le modèle haut de gamme avec un intérieur en cuir vendu à plus de 50 000 $.

Sans histoire

La fiche technique de cette grosse fourgonnette est ce qu’il y a de plus simple. Il y a un seul moteur, qui est nouveau pour 2007. Il s’agit du V6 3,5 litres d’une puissance de 260 chevaux qui est couplé à une boîte automatique à cinq rapports. Autant le moteur par son silence et la transmission par sa douceur font oublier leur présence. Et ils sont bien adaptés à la personnalité de la Sienna qui est de tout bien faire sans effort. Tandis que le conducteur tente de ne pas s’endormir au volant, les occupants prennent la vie du bon côté en étant assis sur des sièges confortables mais qui manquent quelque peu de support. À propos des sièges, la rangée du centre peut être constituée d’une banquette trois places ou de deux sièges capitaines. Ceux-ci sont amovibles, mais les enlever ou les remettre tient de la séance de musculation. Un détail en passant, les glaces des portes coulissantes peuvent s’abaisser, mais pas jusqu’en bas. Et si vous voulez offrir le système DVD aux occupants des places arrière, vous devrez débourser pas mal puisque seulement les modèles plus cossus le proposent en option.

Comme mentionné plus haut, la conduite d’une Sienna est sans histoire, particulièrement sur la grand-route. Les kilomètres filent sans que rien ne vienne troubler le confort de l’habitacle. L’insonorisation poussée, la souplesse de la suspension et la direction engourdie vous donnent l’impression de piloter un nuage ou presque. Du moins, jusqu’à la première courbe raide alors que vous vous rendez compte que votre nuage affiche un roulis prononcé et un sous-virage marqué. Et la version intégrale ou la traction se comportent de la même manière, sauf que l’intégrale est un peu plus neutre en virage. Bref, cette fourgonnette n’est pas dépourvue de qualités. Et il le faut étant donné que son prix peut atteindre des sommets élevés. Il y des concurrentes plus sportives comme la Odyssey, mais aucune autre ne peut offrir une traction intégrale et un tel niveau de polyvalence.

feu vert

Confortable
Mécanique fiable
Bonne valeur de revente
Traction intégrale
Habitacle polyvalent

feu rouge

Direction engourdie
Pneus "Run Flat"
Roulis en virage
Options onéreuses

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