Volvo C30, Volvo P1800 ES ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

Oui, les designers de la C30 auraient très bien pu garder le nom de ce coupé des années 70 pour la nouvelle venue de la famille. La mode est effectivement au « redesign » de modèles passés qui ont connu du succès. La P1800 ES 1971 de Volvo étant de ceux-là, et en l’absence d’un petit coupé à hayon dans la gamme des produits actuels, il était logique de reprendre le design ludique de la 1800 et de le remettre au goût du jour. Le résultat est surprenant, surtout en version T5. D’ailleurs, le look de cette C30 fait tourner les têtes sur son passage, 40 ans après sa devancière.

On ne peut évidemment passer sous silence le design extérieur de la voiture qui a été conçu par un Québécois (on en a tellement parlé dans les médias), Simon Lamarre. L’originalité des lignes ne laisse personne indifférent et la partie arrière est celle qui anime le plus de discussions. Offerte en version de base, c’est plutôt la version T5 qui affiche un caractère résolument sportif avec ses roues surdimensionnées, son body kit et sa couleur monochrome. C’est du moins cette version qui a charmé le public lors de sa présentation en avant-première au Salon de l’auto de Détroit en 2006, puis à celui de Genève et au Mondial de l’automobile à Paris.

Version de base: patience !

C’est toutefois du point de vue de la mécanique et de la tenue de route que la C30 déçoit quelque peu. Ce constat est encore plus vrai lorsque l’on prend le volant de la version de base. Évidemment, avec un look aussi aguicheur, on se serait attendu à un comportement beaucoup plus sportif, et ce, même sur la version de base. En fait, la conduite est plutôt bourgeoise et un peu trop civilisée. On a l’impression d’avoir affaire à une voiture plus lourde qu’elle ne l’est en réalité. Le moteur d’entrée de gamme s’avère trop peu puissant et empêche le conducteur de bien exploiter la voiture. Les accélérations ne sont pas des plus spectaculaires, mais encore une fois, on s’attendait à un peu mieux pour ce genre de voiture. Plus les kilomètres passent et plus on s’acclimate à la conduite douce de la C30. C’est alors que l’on comprend que le petit coupé n’a pas été conçu pour concurrencer les Mini ou GTi de ce monde, mais plutôt pour offrir un modèle compact manquant à une clientèle fidèle qui le demandait depuis longtemps. La voiture se révèle évidemment très sécuritaire, mais il manque un certain dynamisme qui devrait faire partie de l’équipement de base.

Heureusement, une version plus ludique est offerte pour ceux qui désirent assortir le comportement au design. On est toutefois à des annéeslumière de ressentir un quelconque frisson en pilotant la voiture, mais pour les amateurs de conduite sportive, le moteur turbocompressé est une option à privilégier. Bien que la configuration de la suspension soit la même sur les deux modèles, celle de la T5 nous a paru plus ferme. Parions cependant que les roues de 17 pouces optionnelles y sont pour beaucoup dans l’amélioration de la tenue de route. Disposant de tout près de 227 chevaux (soixante de plus que le moteur de base !), la T5 permet des accélérations et des reprises qui s’inscrivent dans la bonne moyenne, une amélioration notable par rapport à la version de base. Le couple est également plus généreux, ce qui permet une meilleure distribution de la puissance. La boîte manuelle à cinq rapports est un charme à utiliser alors que le levier se manie avec précision et souplesse.

Les freins sont d’une puissance rassurante et même en freinage d’urgence, la C30 garde le cap. On peut aussi équiper la T5 d’une suspension plus sportive, de roues de 18 pouces, de phares bi-xénon de même que d’une boîte manuelle à six rapports.

Philosophie respectée

Autant en version de base qu’en livrée T5, l’habitacle de cette petite Volvo est bien fidèle à la marque. On retrouve un intérieur similaire aux S40 et V50 qui se distingue par son modernisme et une présentation avant-gardiste. La console flottante suscite l’intérêt de tous, alors que le rangement disponible derrière provoque la colère lorsque vient le temps de récupérer les menus objets. Les sièges avant, qui font la réputation de Volvo, sont à la hauteur de nos attentes. Seule la version T5 hérite du cuir en option. Quant aux sièges arrière, ils sont bizarrement rabattables en configuration 45/45. Si on compte bien, ça fait 90.

Où est le 10 % manquant ? On conclut alors que les sièges arrière n’occupent pas toute la largeur de la voiture contrairement à la majorité des modèles sur le marché. On aura donc droit à deux places à l’arrière, conférant au véhicule une configuration s’apparentant plutôt à un 2+2. Pour ce qui est de la sécurité, Volvo est passé maître dans l’art de protéger les passagers de ses voitures. Vous serez donc ravi de savoir qu’une panoplie de systèmes veille sur vous, notamment les DSTC, IDIS, SIPS, WHIPS et BLIS, le dernier vous avertissant de la présence de voitures dans l’angle mort.

La C30 est tout de même une belle réussite dans son ensemble. Il est vrai que la voiture n’a pas été développée dans le but d’en faire un coupé sportif et à cet égard, il faut avouer que le pari est gagné. On a affaire à une voiture honnête qui se devait de faire partie de la famille. Avec un prix de départ avoisinant les 30 000 $, cette Volvo n’est cependant pas pour ceux qui recherchent le meilleur rapport plaisir/prix. On est d’ailleurs étonné de constater que pleinement équipée, la voiture atteint un prix qui oscille autour des 48 000 $. Des voitures comme la Mini ou la GTi en ont beaucoup plus à offrir à un meilleur prix.

FEU VERT

Design provocateur
Dimensions intéressantes
Sécurité des passagers assurée
Châssis solide

FEU ROUGE

Comportement décevant (version de base)
Options chères
Cache-bagage absent
Consommation élevée

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