Maybach, mésadaptée aux temps modernes ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2009

Force est d’admettre que depuis la renaissance de Maybach en 2002, les ventes n’ont pas atteint un niveau espéré et le propriétaire de la marque, Mercedes-Benz, tente toujours de percer dans le créneau sélect des véhicules de très grand luxe. Même si, dans le monde des gens riches et célèbres, on ne peut s’attendre à des chiffres de ventes similaires à ceux des voitures sous-compactes, le nombre d’unités vendues chez Maybach est de loin inférieur aux ventes de ses proches concurrents.

Il faut avouer que ce n’est pas facile, pour un nouveau constructeur, de s’imposer dans ce club très distingué. Alors que Bentley et Rolls-Royce profitent d’une renommée reconnue depuis des décennies, Mercedes-Benz a voulu tirer profit de Maybach, une marque de luxe qui a connu ses heures de gloire durant les années 20 et 30. Cependant, peu de gens connaissent le passé prestigieux de cette marque et l’effet escompté n’a pas été au rendez-vous. Il fallait donc, pour le constructeur, créer une nouvelle image de marque et de nos jours, ce n’est pas si simple.

Trop classique ?

Alors que Bentley profite d’un bon succès avec son coupé Continental GT, on peut se demander si le succès en ce moment ne réside pas justement dans un mélange de luxe et de sportivité. D’ailleurs, Rolls-Royce s’apprête à lancer un nouveau modèle, plus petit, qui rivalisera directement avec la Continental GT. Peut-être que les modèles de Maybach ne correspondent pas aux demandes du marché et qu’un renouveau permettrait au constructeur d’accaparer une nouvelle part de marché. De plus, le style des Maybach 57 et 62 est fortement calqué par la Classe S, ce qui dénature un peu l’exclusivité d’un tel véhi cule. À l’inverse, Rolls-Royce est tout sauf une BMW de Série 7 grand luxe !

Quoi qu’il en soit, on retrouve toujours cette année les Maybach 57 et 62, deux voitures similaires se distinguant principalement par leurs dimen sions. Sous le capot, elles disposent d’un moteur V12 de 6,0 litres développant 543 chevaux pour un couple de 664 livres-pied. C’est beaucoup de puissance, mais le poids de la voiture amenuise les qualités sportives de la Maybach.

Plus sportives, les versions S (pour Special) de la Maybach 57 et 62 proposent les mêmes attraits, mais disposent d’un peu plus de puissance sous leur long capot. Dans cette livrée, le V12, issu de chez AMG, une division sportive de Mercedes-Benz, développe une puissance de 604 chevaux pour un couple de 738 livres-pied. Voilà tout de même une puissance plus que raisonnable pour une telle voiture. Outre la motorisation, les versions S proposent quelques distinctions soulignant leur caractère plus sportif.

Et la Landaulet

La gamme s’agrandit cette année avec l’ajout de la Maybach Landaulet, une version reprenant un classique de l’époque. Utilisant la plate- forme et les composantes de la Maybach 62 S, la Landaulet se distingue par son toit rétractable à l’arrière, ce qui permet de combiner les avantages d’une voiture de grand luxe et d’un cabriolet. C’est surtout son habitacle tout en blanc qui rehausse l’effet de prestige. Fait inusité, la partie avant, soit celle du passager et du chauffeur, conserve un intérieur tout en noir. Voilà qui tranche radicalement avec la section passager. Cependant, je me demande bien qui osera se présenter quelque part dans une telle voiture. C’est un peu trop. Voilà un véhicule qui ne s’adresse pas au commun des mortels, surtout en raison de son exclusivité et de son prix. Par contre, sa Sainteté Benoit XVI pourrait être preneur.

Grand luxe à bord

Peu importe le modèle choisi, on retrouve à bord de la Maybach des équipements peu communs. Véritable bureau mobile, la Maybach offre une foule de détails vous permettant de brasser vos affaires. Accès Internet, téléphone cellulaire, table de travail sont tous des éléments qui figurent sur la liste des équipements de série. Vous souhaitez célébrer ? Le mini réfrigérateur peut contenir une bouteille de champagne et des coupes assorties, pour vous permettre de relaxer tout en admirant le paysage. Vous pourrez également déposer votre verre sur l’un des deux supports à coupe, spécialement conçus pour les maintenir bien en place.

Sur la route

La Maybach fait partie de ces voitures qui en offrent plus aux passagers des sièges arrière qu’au conducteur. Cependant, il demeure toujours intéressant de la conduire et, selon le constructeur, une bonne partie de la clientèle n’utilisera pas de chauffeur. Malgré son V12 sous le capot, la Maybach inspire une conduite très souple. Avec ses dimensions et son poids, elle n’est pas des plus agiles et, en fait, elle demande même certaines précautions en zone urbaine. De plus, qui voudrait abîmer une voiture d’un demi-million ! Les spéculations vont bon train depuis quelque temps. Certains chuchotent que les modèles actuels seraient commercialisés jusqu’en 2011 et que des variantes plus exclusives seraient proposées en édition limitée ; d’autres annoncent l’arrivée d’un VUS de grand luxe ou carrément la disparition de la marque. Une chose est certaine, la Maybach actuelle ne semble pas coller aux goûts de la richissime clientèle et il faudra sortir un lapin du chapeau pour renverser la vapeur !

FEU VERT

Confort absolu
Voiture exclusive
Insonorisation de l’habitacle
Moteur V12 enchanteur

FEU ROUGE

Dimension encombrante
Prix prohibitif
Image de marque moins reconnue

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