Toyota Yaris, quand la Echo devient globale

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

La Toyota Echo Hatchback c’est le success-story des dernières années, du moins au Québec. On en a tellement vendu qu’il est désormais presque impossible de faire une randonnée sans en apercevoir quelques-unes ! Ce temps est révolu puisque la petite Echo tirera sa révérence au cours des prochaines semaines pour céder sa place à la nouvelle Toyota Yaris. Avec cette arrivée, l’Amérique du Nord fait son entrée dans le grand marché global étant donné que la Yaris, ou Vitz au Japon, est déjà un succès retentissant sur les autres continents.

Évidemment, sa taille et son look unique la destinent une fois de plus au marché québécois qui accueillait à lui seul 60% des ventes des Echo canadiennes. On le sait, notre inspiration européenne nous fait plus apprécier les petites voitures économiques et fiables, alors que les Canadiens anglais opteront davantage pour une berline confortable. Quant à nos voisins du Sud… « bigger is better » !

Une vedette internationale

La Yaris, c’est déjà une vedette partout où elle est passée. À sa première année d’existence, en 2000, elle a été choisi voiture de l’année dans plusieurs pays. C’est cette réputation que Toyota a voulu amener jusqu’ici pour permettre l’introduction du petit modèle. Mais attention la tâche est lourde puisque la Yaris devra remplacer la très populaire Echo Hatchback.

Pour y arriver, on compte principalement sur les grandes qualités ajoutées à la Yaris et qui, avouons-le, faisaient parfois cruellement défaut sur la petite Echo. Du nombre, on a notamment modifié les accessoires de sécurité, agrandi l’espace dans l’habitacle pour le porter au sommet de la catégorie des sous-compactes, mais surtout, on a concocté une personnalité marketing incroyablement attirante à la Yaris. Et je ne parle pas ici uniquement de ses courbes.

C’est vrai que lors de la présentation, tous les porte-parole de Toyota présents n’en avaient que pour la silhouette de la petite voiture, inspirée disaient-ils du principe de Clarté vibrante. Une notion un peu abstraite (qui regroupe aussi le facteur J), qui n’est en fait qu’un ensemble de noms de code utilisés par les ingénieurs pour parler de la silhouette de la nouvelle Yaris. C’est vrai, ses lignes sont étonnantes, lui donnant une allure de plus forte taille qu’elle ne l’est en réalité. Les portières, dessinées en forme de S, sont aussi un succès de fabrication puisqu’elles sont parmi les pièces les plus complexes à produire, inspirée elle aussi de cette clarté toute nippone.

Ce design s’est aussi inspiré des normes de sécurité, car pour construire la voiture on a fait appel à un principe appelé « Système d’intrusion minimale dans l’habitacle ». Ce principe, que l’on retrouve à peu de choses près aussi dans la Smart, permet de répartir les chocs dans la coquille du châssis plutôt que de repousser le pare-choc vers l’intérieur. De cette façon, les passagers sont épargnés par les pièces qui pourraient les écraser. On a même songé aux piétons avec ce système, puisqu’il permet des formes plus arrondies, une position de moteur extrêmement basse dans le châssis et un pare-choc avant arrondi. Le résultat : si vous frappez un piéton, ses blessures seront minimisées et limitées aux jambes uniquement. Mais, conseil d’ami, c’est le genre de principe que l’on veut bien croire sur parole, sans avoir à le tester dans la vraie vie !

Un espace vivant

L’habitacle de cette minuscule nipponne est plus intéressant que celui de son prédécesseur. On a conservé les cadrans à la droite du conducteur, au centre de la planche de bord comme c’était le cas sur l’ancienne Echo. On a cependant laissé ces cadrans dans un angle tout à fait parallèle aux sièges. Le passager peut ainsi voir aussi bien les cadrans que le conducteur. Mais celui-ci doit parfois se tourner un peu trop pour avoir une bonne idée de ce que les compteurs indiquent. Un point faible pour la Yaris.

Les matériaux utilisés, notamment un plastique à petits carreaux, rappellent sans hésitation l’intérieur de la Echo. En revanche, on a vraiment mis beaucoup d’effort à concevoir un design moderne, et pratique. Par exemple, les boutons de contrôle de la ventilation sont installés au centre de la console. Mais au lieu d’être de gauche à droite, comme c’est toujours le cas, ils ont été disposés de haut en bas. On a ainsi pu limiter la largeur de la console, et consacrer cet espace aux jambes des occupants.

Malgré les dimensions du véhicule, ou peut-être à cause d’elles, on a voulu maximiser l’utilisation de tous les recoins. On a donc mis plus d’une douzaine de coffrets de rangement un peu partout dans l’habitacle, dont trois dans la seule planche de bord. Design oblige, on a aussi inséré des porte-verres pour passager et conducteur, mais ils sont situés aux deux extrémités de la planche, à l’avant, un endroit plutôt inhabituel et pas nécessairement ergonomique pour les placer.

Les sièges sont confortables et présentent une assise courte mais offrent un bon support. En revanche, leur tissu respire mal, et en moins de quelques minutes conducteur et passager avaient le dos moite.

Les places arrière sont évidemment limitées en espace, mais pas inconfortables pour autant. Elles pourraient aisément servir pour une randonnée d’une heure ou deux sans créer de paralysie chez ceux qui les utilisent. Bien sûr, l’espace de chargement arrière est de petite taille, mais on peut heureusement l’agrandir en abaissant les banquettes, une opération relativement facile et qui permet de porter à près de 1 000 litres la capacité de chargement.

Pleine d’énergie

Pour propulser le petit modèle, un moteur 4 cylindres de 1,5 litre ce qui, avouons-le, peut sembler bien peu. Pourtant, parce que l’on a bien su doser le calage variable des soupapes, il présente une accélération comparable aux rivales de même catégorie et même, légèrement supérieures. Ce qui ne signifie pas pour autant que vous serez décoiffé au départ ! Le système VVT-i permet d’offrir une distribution variable en continu (et non par paliers) de la distribution en jouant sur la fermeture et l’ouverture des soupapes en fonction des conditions de conduite. Résultat : le moteur est plus disponible à tous les régimes, mais également plus propre. Développant 106 chevaux à 6 000 tr/min, il offre un couple maximum de 107 livres-pied à 4 200 tours. Le constructeur annonce 190 km/h en vitesse de pointe et un 0 à 100 en 9 secondes environ, tout en ayant une cote qui répond aux normes ULEV 2 en matière d’émissions polluantes.

Pour transmettre la puissance aux roues, une transmission automatique à 4 rapports à commande électronique est offerte en option. Une option cependant coûteuse pour un système dont les réactions un peu lentes handicapent sérieusement la puissance de la voiture.

En revanche, la transmission manuelle à 5 rapports est plus agréable. La course est assez courte pour être facile à manier, et on a bien étagé la puissance de façon à tirer le maximum du petit bolide. Elle s’avère donc un meilleur choix, même si elle est plus exigeante en milieu urbain, le milieu d’appartenance naturel de la Yaris.

Ce qui étonne cependant, c’est la grande manœuvrabilité et la maniabilité du petit modèle. La suspension avant à jambe de force MacPherson se marie avec la suspension arrière à poutre de torsion rigide pour faciliter la randonnée. Le résultat en slalom ou en changement brusque de trajectoire est surprenant, l’opération pouvant se faire à des vitesses de plus de 50 kilomètres à l’heure sans trop de roulis. On a aussi utilisé une géométrie anti-affaissement pour la disposition des suspensions, ce qui évite les transferts de poids trop brusques vers l’avant en cas de freinage d’urgence. Un freinage qui d’ailleurs est relativement court et rectiligne, malgré l’absence de système ABS de série.

Pour s’assurer de plaire à tous les styles de jeunes conducteurs, la Yaris sera offerte en version 3 et 5 portes, avec des déclinaisons CE, LE et RS, la version sportive de la famille. Les trois versions disposent d’une liste d’accessoires différente, mais ont toutes la même mécanique et les mêmes transmissions proposées.

Une Yaris virtuelle

Les gens de Toyota le disent, ce sont les jeunes qui sont visés avec la Yaris. Et surtout les jeunes Québécois, eux qui sont d’ailleurs friands de la Echo Hatchback. En octobre, dès le lancement, pour rendre l’achat encore plus attrayant, on permettra aux jeunes consommateurs de configurer eux-mêmes leur voiture via Internet. Dans les faits, plus d’une cinquantaine d’accessoires peuvent être ajoutés au véhicule.

Ainsi, par le biais du site web de Toyota, les jeunes pourront obtenir une vue en trois dimensions de leur futur véhicule, en connaître le prix détaillé, faire imprimer le tout et le porter chez le concessionnaire pour la commande. Un gadget qui démontre bien la cible visée par Toyota avec ce nouveau véhicule.

On ne peut pas vraiment parler de révolution avec la Yaris, même si le design est particulièrement réussi. Tout au plus parlera-t-on d’une évolution importante de la Echo. En revanche, elle constitue un véritable pas en avant et devrait laisser loin derrière toutes les concurrentes.

Feu vert

Look nouveau genre
Maniabilité dynamique
Consommation de chameau
Moteur bien adapté

Feu rouge

Transmission automatique lente
Coffre arrière de faible taille
Cadrans mal orientés
Freinage moyen

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires