Toyota Corolla, une japonaise américanisée

Le compte rendu de mon essai sur la nouvelle Corolla ne vous apprendra probablement pas grand-chose que vous ne savez pas déjà. La fiabilité des voitures japonaises n’est plus à faire (quoiqu’elle semble régresser au fil du temps) et les produits Toyota ne manquent pas de supporteurs pour en vanter les mérites. Malgré une présentation qui aura toujours été bien sobre et ordinaire, la Corolla aura réussi au fil du temps à se forger une enviable réputation en sol nord-américain. En fait son succès est mondial mais il semble qu’au Canada, on l’apprécie d’avantage que partout ailleurs dans le monde.

Beauté discrète

Vous l’aurez remarqué, la Corolla s’est refait une beauté pour l’année 2009. Ses lignes sont maintenant au goût du jour et une touche de sportivité s’est également ajouté à la carrosserie  plutôt banale qui caractérisait le modèle précédent (en fait la voiture n’aura jamais été aussi sportive dans sa présentation). Dans les coulisses, on chuchote plutôt que Toyota s’est avant tout appliqué à donner à sa Corolla une allure qui plairait d’avantage aux gens de la quarantaine, afin de faire baisser la moyenne d’âge de ses acheteurs qui se situent dans la cinquantaine. On croit donc pouvoir concurrencer efficacement avec des véhicules comme la Honda Civic et la Mazda 3, deux modèles qui attirent les plus jeunes!

Au chapitre de la présentation extérieur, il faut avouer que c’est réussi et ce, même pour le modèle CE d’entrée de gamme. Évidemment, la XRS est beaucoup plus agressive dans sa présentation et mérite de bons commentaires, mais il faut féliciter les concepteurs de la Corolla d’avoir permis aux versions de base de présenter une ligne sportive qui n’est pas exclusivement réservée aux modèles plus dispendieux. La nouvelle calandre et les retouches à la partie arrière permettent effectivement de donner une apparence plus épurée et fluide à une Corolla qui a déjà par le passé été caractérisée de boîte carrée. À l’intérieur, le vent de renouveau se poursuit avec une console centrale ergonomiquement réussie qui présente des allures de Lexus. Les commandes sont en nombre suffisants et de bonnes dimensions en plus d’être très bien disposés sur la planche de bord. On remarque par contre que l’utilisation abusif de plastique donne une impression de bon marché à un habitacle qui semblait à première vue très bien conçu. Pour plaire aux américains, on a disposé de nombreux rangements dans l’habitacle à commencer par cet astucieux crochet pour les sacs au bas de la console centrale, du côté du passager. C’est une très bonne idée mais il s’avère que son utilisation n’est pas très fréquente, sauf bien sûr pour tenir la bourse de madame!

Sobre

Une fois à bord de la voiture, assis derrière le volant, on peste à essayer de trouver une position de conduite confortable. Contrairement à un journaliste de renom qui mentionne que la position de conduite est facile à trouver et que les sièges sont confortables, je vous mentionnerais que seul le deuxième qualificatif s’applique dans mon cas. Les sièges de la version de base m’ont semblé mal formé à mon corps (peut-être pas une référence) et la base du dossier est trop avancée, ce qui nous laisse l’impression que le support lombaire est admirablement absent. Bref après quelques kilomètres, mon corps s’est adapté mais sans un certain inconfort. À ce point, j’aimerais également faire remarquer le design de la portière intérieure avant qui ne semble pas avoir été étudié une minute tellement les éléments sont disposés de façon aléatoire. On a bien favorisé les courbes mais rien ne laisse transparaître une certaine logique. La refonte aura cependant été très bénéfique pour l’espace disponible à l’arrière. Autrefois un peu limité, l’espace pour les jambes des passagers est désormais plus que suffisant et s’avère un atout majeur dans cette catégorie alors que trop souvent, ce sont les places arrière qui écopent lorsque vient le temps de maximiser l’espace. Le coffre n’a cependant pas bénéficié des largesses des concepteurs alors qu’il est passé de 385 litres à un peu plus de 348 litres.

Neutre

Au volant de la Corolla, on retrouve le même agrément de conduite qu’autrefois, c’est-à-dire, une conduite neutre sans trop de sensations. La direction, maintenant électrique permet de ressentir un peu plus la route en étant plus lourde mais les suspensions molles de la version CE gomme tout relent de sportivité. Au ralenti, le moteur tourne sous la barre des 700 tours/minutes, ce qui rend la Corolla très silencieuse en ville. Jumelé à une excellente insonorisation et à une pédale d’embrayage courte et très molle, les départs s’avèrent un exploit si l’on ne veut pas caler le moteur. Évidemment on finit par s’y habituer, et ce n’est pas une exception dans cette catégorie. Les trois versions de base disposent du moteur 4 cylindres de 1,8 litres qui développe un maigrichon 132 chevaux (si on le compare à la concurrence) mais qui permet des prestations honnêtes tout en limitant la consommation d’essence. Deux transmissions sont offertes, une 4 vitesses automatique très efficace et une manuelle 5 rapports qui permet plus de latitude au conducteur. Le passage des vitesses est fluide mais le levier de vitesses reste mou dans sa manipulation. J’ai également bien apprécié le pommeau qui est de bonne dimension et qui donne une sensation de solidité à l’ensemble. Les suspensions semblent avoir été calibrées afin de favoriser le confort au détriment de la sportivité. Le roulis est donc   présent mais bien contrôlé et les plongées en freinage sont monnaie courante. Les pneus vont de paire avec cette configuration alors qu’on a droit à un flanc de 65 pour une dimension de 15 pouces.

Légers frissons

En version XRS, il en est tout autre alors que la Corolla semble vouloir nous épater par une motorisation plus puissante, des pneumatiques de 17 pouces et un ensemble de jupes aérodynamiques. En chiffre, la XRS propose un moteur de 2,4 litres développant 158 chevaux. Ce n’est pas tant la différence de puissance qui épate mais plutôt la tenue de route qui s’avère beaucoup plus stable et solide que celle de la version CE. On a évidemment affaire à des suspensions plus rigides, des pneumatiques mieux adaptés, à une barre anti-rapprochement et à des freins à disques à l’arrière. On est cependant loin du comportement d’une MazdaSpeed3 mais on peut assurément dire à son beau-frère que l’on conduit une Corolla « sportive »! La version XRS affiche par contre un prix oscillant autour des 25 000$, il ne faut alors pas oublier de faire le tour des concurrents afin de vérifier méticuleusement les offres et surtout s’assurer qu’elles cadrent avec nos besoins.

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