Ford Explorer Sport Trac, sens pratique

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Il faut souligner le fait que la compagnie Ford a été l’une des premières sur notre marché à proposer une camionnette double usage capable de remplir les fonctions de camion et de VUS tout en offrant un confort acceptable à ses occupants. Mais le temps d’une réforme était venu puisque ce véhicule avait été développé à partir de l’ancien Ford Explorer deux portes, ce qui n’était pas une référence. Mais contrairement aux attentes, le résultat est plus pratique qu’excitant.

Il faut savoir que les stylistes de Ford nous avaient mis l’eau à la bouche en dévoilant l’Adrenalin, un véhicule concept sexy à mort qui était fort prometteur. D’autant plus que les gens des relations publiques venaient nous voir avec un sourire en coin et nous glissaient à l’oreille : « C’est le prochain Sport Trac ! ». Je ne m’attendais pas à voir cette version arriver sur notre marché sous cette forme, mais j’aurais au moins aimé quelques changements plus intéressants que d’avoir repris la grille de calandre de l’Explorer et le tableau de bord. En fait, toute la partie avant du véhicule, et cela inclut les portières avant, est empruntée à l’Explorer. Mais compte tenu des difficultés financières que connaissait Ford pendant le développement du Sport Trac, il est facile d’expliquer la situation.

De bonnes nouvelles quand même

Ce n’est pas parce que le style n’a pas trop changé qu’un véhicule n’a pas évolué. En fait, dans le cas du Sport Trac, c’est tout le contraire puisque la mécanique a complètement changé. Le châssis est entièrement nouveau et il est adapté de celui du camion F-150, et les poutres transversales de ce cadre sont censées avoir amélioré la rigidité latérale de 444 pour cent. Je dois avouer que ce chiffre m’intrigue… Cela veut pratiquement dire que la version précédente avait la même rigidité qu’une nouille. Ces chiffres sont d’autant plus remarquables que l’empattement a été allongé de 42,6 cm par rapport à l’ancien Explorer. Aussi, l’essieu rigide a été remplacé par une suspension arrière indépendante. Des amortisseurs monotubes ont été spécialement développés afin d’améliorer le niveau de confort et d’assurer un meilleur comportement routier. En plus, le Sport Trac peut être commandé avec un nouveau moteur V8 de 4,6 litres doté de trois soupapes par cylindres et produisant 292 chevaux. Je suis persuadé que certains d’entre vous ont déjà haussé les épaules en songeant à la consommation de carburant de ce moteur V8. Pourtant, cette fois, la consommation de carburant est apparue plus que raisonnable compte tenu de la catégorie. La consommation observée lors de notre essai a été de 14,6 litres aux 100 km. Il est certain que la présence d’une boîte automatique à six rapports doit contribuer à ces cotes de consommation quand même intéressantes pour une camionnette 4X4 à moteur V8.

Bien entendu, ce modèle est de nouveau offert avec un moteur V6. Couplé à une boîte automatique à cinq rapports, ce moteur V6 de 4,0 litres pollue moins que précédemment tout en ayant la même consommation, même si ce véhicule est maintenant plus long de 10 cm et plus large de 2 cm. Enfin, des freins à disque aux quatre roues viennent compléter une fiche technique tout de même assez moderne.

Toujours un camion

Si ces nouveaux éléments techniques passablement sophistiqués et la silhouette plutôt réussie permettent d’espérer que le qualificatif « Sport » s’applique vraiment, je suis déçu de vous apprendre que ce véhicule demeure une camionnette. C’est mieux que précédemment, mais il suffit de tenter de s’éclater sur une route quelque peu sinueuse pour se rendre compte qu’il s’agit d’un véhicule plus utilitaire que sportif. D’ailleurs, la caisse arrière en composite n’est pas de nature décorative, elle est pratique et convient parfaitement à la vocation première de ce Ford. Il faut préciser au passage que cette boîte a été révisée et comprend trois coffres intégrés permettant de ranger les objets sur deux niveaux. Il est possible de commander en option un couvercle divisé en deux parties afin de protéger le contenu des intempéries. À mon avis, ce choix n’est pas une option mais une nécessité même si, comme précédemment, ces panneaux sont lourds et difficiles à manipuler.

L’habitacle est de bonne facture même si les plastiques sont archidurs. Le tableau de bord est similaire ça celui du F-150 et il est difficile de trouver à redire. Le levier de vitesse est le même que celui de la grosse camionnette et son pommeau cylindrique plaira à la majorité. Enfin, les sièges avant offrent un bon support tandis que la banquette arrière avec dossier rabattable 70/30 est moyennement confortable. Précisons que notre modèle d’essai était équipé d’un marchepied pas tellement pratique, mais qui réussit à salir vos jambes ou votre pantalon chaque fois que vous descendez du véhicule. Le moteur V8 est silencieux et performant et la boîte automatique à six rapports est bien étagée et efficace. À souligner, la capacité de remorquage de 3 085 kg avec le moteur V8 et de 2 408 avec les versions à moteur V6. Sur la route, le comportement routier est correct et la rigidité accrue de la caisse contribue au confort. Malgré tout, ce véhicule est doté d’une suspension relativement ferme en raison de son utilisation anticipée, soit avec une caisse chargée. Le Sport Trac n’a pas cet agrément de conduite que procure le Honda Ridgeline, mais c’est le jour et la nuit par rapport à la génération précédente.

feu vert

Plate-forme rigide
Moteur V8
Habitacle moderne
Places arrière correctes
Caisse polyvalente

feu rouge

Silhouette trop semblable à la version précédente
Suspension arrière ferme
Couvercle de caisse lourd
Agrément de conduite mitigé

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