Le Sénat américain rejette le plan de sauvetage du secteur de l'automobile

Dur coup pour le secteur automobile américain: le Sénat a rejeté le plan d'urgence de soutien de l'industrie automobile, d'un montant de 14 milliards $ US, jeudi en fin de soirée. Ce plan a été rejeté par 53 voix contre 35, loin des 60 voix requises pour son adoption.

Dès l'annonce de cet échec, la Maison Blanche a dit sa déception devant l'incapacité du Congrès à agir et examine maintenant les options possibles à la lumière de ce rejet.

Ce rejet ne fait pas l'affaire des trois géants américains que sont Ford, Chrysler et General Motors ( GM). Alors que Ford continue d'affirmer ne pas encore avoir besoin d'un coup de pouce fédéral même si sa survie est loin d'être assurée, GM et Chrysler assurent, eux, être à quelques semaines seulement de la faillite.

Ce plan de sauvetage paraissait pourtant presque adopté dans la soirée de jeudi au Sénat, mais il a échoué sur l'intransigeance des syndicats de la profession qui refusent une importante réduction des salaires demandée par les parlementaires républicains dès l'an prochain.

Le dirigeant de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, s'est dit terriblement déçu après l'abandon d'un accord bipartisan qui aurait pu sauver les trois grands fabricants automobiles de Detroit, Ford, Chrysler et General Motors, qui subissent la pire récession des ventes automobiles depuis 26 ans.

Les parlementaires républicains ont refusé d'accorder l'aide à l'automobile tant que le syndicat United Auto Workers (UAW) n'accepte pas des coupes salariales l'an prochain, une révision à la baisse qui ramènerait les salaires des ouvriers de l'automobile américains au niveau de ceux des ouvriers japonais. Le syndicat a proposé de renvoyer la question à 2011.

A Detroit, le fabricant automobile Chrysler a indiqué qu'il avait juste les fonds de roulement nécessaires pour maintenir l'entreprise à flot, et aurait du mal à payer ses factures après le 1er janvier 2009, d'après son directeur financier.

Dans une interview accordée à l'Associated Press jeudi soir, le vice-président de Chrysler Tom LaSorda et le directeur financier Ron Kolka ont expliqué que des fournisseurs de pièces automobiles et d'autres vendeurs demandent maintenant à être payés immédiatement à la livraison, ce que la compagnie refuse. M. Kolka a précisé que la compagnie ne peut pas le faire. Chrysler s'apprête de plus à demander à ses fournisseurs des prix renégociés à la baisse.

Le directeur financier du fabricant automobile a expliqué que janvier et le premier trimestre constituent un gros problème pour la compagnie, soulignant que les réserves de liquidités tomberont à 2,5 milliards $ US fin décembre, le minimum requis pour payer les salaires, les fournisseurs et faire tourner l'entreprise. La compagnie attend peu de recettes de ses ventes en décembre, et elle va devoir payer 7 milliards $ US à ses fournisseurs dans les 45 jours.

Le premier constructeur automobile américain, General Motors, est également sur la corde raide. Il demande une aide publique de 18 milliards $ US sous forme de prêts, tandis que son concurrent Ford Motor indique qu'il a encore les moyens d'emprunter suffisamment pour terminer l'année. Mais Ford sollicite néanmoins une ligne de crédit de 9 milliards $ US que la compagnie utiliserait en cas d'urgence.

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