Dodge Viper STR10, le prolongement masculin

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

Dans l’automobile, il existe une catégorie de voitures qui font rêver et, surtout, qui font vibrer à leur passage. Si l’on retrouve bien souvent dans cette catégorie des voitures issues du continent européen, DaimlerChrysler a su se glisser dans ce club sélect en 1992 en nous présentant la Dodge Viper, un véritable bolide capable de se frotter à des concurrentes hautement exotiques qui exigent un budget beaucoup plus important. Certes de plus en plus sage au fil des ans, la Viper demeure une voiture susceptible de vous donner des frissons à tout moment, tout en étant une valeur sûre pour ceux qui ne désirent pas passer inaperçus.

Dessinée et conçue par les gens de SRT, la division de haute performance chez DaimlerChrysler, la Viper STR10 est présentée pour 2007 en deux configurations, le coupé ayant rejoint l’an passé le cabriolet de nouvelle génération introduit en 2003. Avec un prix moyen dans les 120 000 $, la Viper STR10 propose un bon ratio prix/puissance si on la compare à des rivales souvent plus chères. Sur le plan mécanique, le coupé et le cabriolet se partagent le même groupe motopropulseur soit un moteur V10 en aluminium de 8,3 litres développant 510 chevaux à 5 600 tr/min pour un couple étonnant de 535 lb-pi à 4 200 tr/min. Fait intéressant, 90 pour cent de ce couple est disponible à 1 500 tr/min, ce qui contribue à faire de cette voiture une véritable fusée. Combinez le tout à une boîte manuelle à six rapports et vous obtenez une voiture capable de boucler les 0-100 km/h en quatre secondes environ et d’atteindre une vitesse maximale susceptible de vous faire perdre votre permis de conduire pour longtemps.

Sportive à souhait

Une fois glissé à l’intérieur, ce qui n’est pas évident pour tous, on découvre un habitacle fortement axé sur la performance, au détriment du luxe ou du confort. Assise basse, instrumentation sport, pédalier éloigné et tableau de bord orienté vers le conducteur sont tous des éléments qui la caractérisent. Si l’espace de chargement n’est pas le plus imposant, les deux occupants profitent en revanche d’amplement de place. Les sièges sont confortables et leur appui latéral plus agressif favorise le maintien en conduite plus sportive. Les pédales, ajustables en hauteur dans le cabriolet, sont très rapprochées, ce qui est utile à l’utilisation de la technique du pointe-talon. La présence d’un repose-pied permet également de s’ancrer solidement en conduite sur circuit. J’ai été étonné de découvrir un système de sonorisation de marque Alpine offrant une qualité sonore intéressante, notamment en raison d’un haut-parleur de sous-graves situé entre les deux sièges. Voilà qui constitue un choix intéressant pour les audiophiles : V10 ou CD ?

Coupé ou cabriolet ?

La Dodge Viper STR10 offre les éléments typiques d’un roadster, soit un moteur positionné à l’avant et livrant sa puissance aux roues arrière, ajoutez également des composantes plus stylisées, tels un long capot, des ailes évasées et des orte-à-faux réduits. Bref, ses lignes sont à la fois machos et exotiques. Et si le coupé et le cabriolet disposent des mêmes composantes mécaniques, on note aussi quelques distinctions au chapitre du style, principalement à l’arrière. On remarque rapidement, sur le coupé, l’aile arrière qui vient recouvrir une partie des feux, reprenant un élément de style du précédent modèle GTS Coupé. Si le cabriolet charme par son toit rétractable et sa conduite à aire ouverte, le coupé se révèle encore plus « viscéral », intégrant plusieurs éléments dédiés aux amateurs de courses, notamment un toit à double bulle qui facilite le port du casque.

Seul maître à bord

Prendre le volant d’une Viper constitue toute une expérience. La voiture est réellement intimidante. Son moteur V10 offre une sonorité riche et puissante, qui ne manque pas de faire sourire chaque fois que vous enfoncez l’accélérateur. Impossible de ne pas impressionner tout passager qui aura bien voulu s’aventurer à vos côtés ! Exploiter pleinement les performances de la Viper demande une bonne dextérité puisque vous êtes seul maître à bord. Aucune assistance électronique ne viendra sauver la mise en cas de besoin. Chaque entrée ou sortie de virage doit être effectuée avec doigté, car avec ses 510 chevaux et ses 535 lb-pi de couple, la Viper ne pardonne pas l’erreur. Elle impose le respect en tout temps.

La Viper surprend par sa puissance et son couple étonnant. Changez de rapport et le jeu recommence de plus belle avec autant de puissance. Beaucoup mieux balancée que les modèles antérieurs, la Viper offre des chiffres éloquents tant en matière de performances que de freinage. Sur la route, le cabriolet adopte un comportement un peu moins stable. On sent la voiture réagir un peu plus aux défauts de la route, surtout à une vitesse plus élevée. De son côté, le coupé présente des dynamiques de conduite différentes grâce à son châssis plus rigide apportant des améliorations palpables dans son comportement. Il est beaucoup plus prévisible et moins sensible aux imperfections de la route en conduite urbaine. Plus civilisée que celle de la génération précédente, la Dodge Viper demeure une voiture capricieuse en conduite quotidienne. Elle vous assure cependant une exclusivité certaine et constitue toute une carte de visite. Quant à son attitude bestiale, moi, j’adore ! Le choix reste difficile : les cheveux au vent avec le cabriolet ou les performances supérieures du coupé ? Une question de goût !

feu vert

Performances enivrantes
Lignes exotiques et distinctives
Sonorité du V10
Accélération brutale
Boîte manuelle efficace

feu rouge

Utilisation limitée
Comportement peu civilisé
Poids important à l’avant
Chaleur élevée dans les marche-p

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires