Dodge Challenger SRT8 2009, pour revivre une autre époque !

Points forts
  • Lignes rétros
  • Puissance du moteur (R/T, SRT8)
  • Prix compétitif
  • Comportement honorable
Points faibles
  • Isolation des bruits
  • Visibilité difficile
  • Modèle à moteur V6 moins réussis
Évaluation complète

On peut reprocher plusieurs choses à Ford, mais il faut avouer que le constructeur a bien su maintenant en vie la Mustang, seul modèle à avoir véritablement survécu depuis l'époque des Muscle Cars. Avec des ventes qui se sont toujours avéré intéressantes, il n'est pas étonnant que Chrysler et GM aient décidé il y a deux ans de raviver leurs propres moutures. Alors que la Camaro devrait nous arriver en 2010, si GM survit à la crise et que l'on conserve le feu vert pour ce véhicule, Chrysler a devancé son rival et a introduit cet été sa Challenger. Est-ce qu'elle saura conquérir les cœurs?  Probablement celui de certains.

Pour la Challenger, Chrysler a décidé d'utiliser sa plate-forme LX, la même utilisée pour les Dodge Charger et Chrysler 300, tout comme feu la Magnum. On est donc en face d'un véhicule assez connu, tout comme ses composantes mécaniques. On peut dire que c'est principalement une Charger à deux portes, sous une robe à la saveur antique. Tout comme c'est le cas avec la Charger, plusieurs versions de la Challenger sont proposées pour 2009, se distinguant principalement par leur motorisation. Les versions SE et SXT proposent un moteur six cylindres de 3,5 litres développant 250 chevaux alors que de son côté, la Challenger R/T dispose d'un V8 HEMI de 5,7 litres de 372 chevaux.

Tout pour la SRT8

Cependant, ce ne sont pas ces versions qui vont réellement retenir l'attention. Ceux qui voudront réellement revivre l'expérience de la Challenger opteront pour la version SRT8, qui offre sous le capot un moteur HEMI de 6,1 litres de 425 chevaux. En fait, ce n'est pas tant la puissance accrue qui rend ce modèle si attrayant, mais bien le traitement intérieur et extérieur que le constructeur lui a apporté et c'est encore plus vrai lorsque la carrosserie est peinte en orange, l'une des quatre couleurs de la SRT8. D'ailleurs, la majeure partie des Challenger sur nos routes sont des SRT8 de couleur Orange Perl. Mon avis a aussi été confirmé par un voisin.  Ce dernier travaille dans une concession Chrysler et il m'a avoué que les autres versions ne semblent pas trouver preneur. Bref, les acheteurs ne semblent pas vouloir se contenter des versions de base. La question est de savoir si Chrysler pourra attirer un autre type d'acheteurs vers ses autres versions, mais avec le caractère unique de la Challenger, ce ne sera pas évident. Dans bien des cas, on aime, ou on n'aime pas !

Différente de la Mustang ?

Pourtant, la Mustang à moteur V6 attire nombre d'acheteurs. Pourquoi la Challenger ne pourrait-elle pas en faire autant ? Probablement parce que la Mustang a évolué au fil des années et qu'elle est parmi nous depuis plusieurs années. La Challenger est de son côté fortement calquée sur le modèle du passé et elle fait appel beaucoup plus appel à l'émotion et à la nostalgie.

À l'extérieur, la Challenger reprend les lignes et le style des modèles du début des années 70. Pour ceux qui sont nostalgiques de cette époque, le traitement est bien réussi. On est rapidement impressionné par les dimensions de la voiture, notamment la largeur du coffre arrière et du capot. Les bandes sur le capot et le béquet peint en noir mat du modèle SRT8 reprennent bien le style de l'époque alors que les jantes de 20 pouces donnent une stature plus impressionnante à la voiture. Cet élément est aussi accentué par la ligne de caisse qui s'élève à l'arrière au passage de la roue. On apprécie le logo « 6,1 HEMI » qui longe les prises d'air du capot, tout comme la bavette inversée au bas du pare-choc avant.

Il est évident que la Challenger attire les regards. Suffit de voir les passionnés se retourner à notre passage et le nombre de « thumbs up » reçus sur l'autoroute! Voilà une voiture qui donne presque autant d'effet qu'une Audi R8 ! Voilà qui prouve que le constructeur à bien réussi au chapitre du style. La Challenger plaît même à ceux, dont moi, qui n'ont pas vécu cette époque.

Du déjà vu à l'intérieur

Puisque c'est un coupé, on remarque rapidement la largeur importante des deux portières. Les sièges SRT offrent certes un excellent support en conduite sportive, mais leurs appuis latéraux agressifs rendent l'accès derrière le volant plus difficile. De plus, l'accès aux places arrière du côté conducteur demeure plus difficile en raison du siège électrique. Il n'y a aucune commande manuelle pour le faire basculer. Une fois au volant, on a une impression de déjà vu. Pas étonnant puisque la majeure partie des éléments est issue de la Charger. Le volant, dont le diamètre est un peu trop grand à mon avis, nous arrive directement de la 300 SRT8. Bref, on aurait aimé à l'intérieur un traitement aussi distinct qu'à l'extérieur, non pas un calque des autres modèles.

Sur la route

Sur la route, on apprécie la puissance et surtout, la sonorité du moteur V8. On se surprend à enfoncer l'accélérateur juste pour entendre à nouveau le son du moteur, ce qui bien entendu ne favorise pas la consommation de carburant. Sur un long trajet effectué principalement sur l'autoroute, j'ai obtenu une consommation d'environ 13,5 l/100 km. Ce chiffre pourra augmenter significativement si on s'amuse à accélérer rapidement d'une lumière à l'autre.

Sur piste, il est évident que la Challenger n'a pas le comportement d'une BMW M3. Cependant, les accélérations sont musclées et le V8 ne perd pas son haleine même à grande vitesse. Le véhicule est toutefois massif et on note des transferts de poids assez importants en slalom. Les pneus larges à profil bas aident toutefois à minimiser cet effet, mais ça ne semble pas suffisant. Le freinage se révèle à la hauteur alors que les freins Brembo suffisent amplement à arrêter cette masse à une fois lancée. Le fait que les larges étriers soient peints en rouge ajoute aussi au style.

Les puristes apprécieront la boîte manuelle à six rapports dont le levier imite le légendaire « Pistol Grip » Cette transmission utilise bien la plage de régime et elle vous laisse même atteindre les 100 km/h avec le second rapport. Sinon, la boîte automatique avec mode manuel se tire également bien d'affaire, mais elle m'a semblé hésitante à quelques reprises, une fois l'accélérateur enfoncé.

Bref, la Challenger arrive à un moment très difficile, notamment en raison du prix de l'essence cet été, qui a également fait reculer les ventes de la Mustang, mais aussi en raison de la crise financière qui sévit. Difficile de prédire si la Challenger deviendra un véhicule de collection, il y a plus de chance pour la SRT8, mais si Chrysler ne devait pas passer à travers cette crise ou devait fusionner, cette situation pourrait bien donner à la Challenger ses lettres de noblesse. Les véhicules qui ont marqué le passé sont aussi ceux qui ont été controversés !

Du reste, la Challenger vous plonge à une autre époque, tant au chapitre du style, que du comportement. Parfois, ça fait du bien de conduire une voiture qui a une âme !

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