Le blogue de Jacques Duval: Ras le bol des turbos
La folie des turbos a repris de plus belle et j’en ai ras le bol. Pour arriver à donner un peu de vigueur à des moteurs de faible cylindrée généralement anémiques, on a de plus en plus recours à la suralimentation, soit par turbocompresseur ou compresseur tout court. En une époque où la consommation d’essence est devenue la hantise des automobilistes, tout ce que les ingénieurs ont trouvé pour donner du punch à un moteur sans trop hausser sa soif d’essence, c’est de lui greffer un turbo. C’est, selon moi, la solution facile. J’irais même jusqu’à dire que c’est un aveu d’impuissance ou une capitulation face à un problème qui n’ira pas en s’amenuisant.
Je me souviens que pareille solution (celle du turbo) avait été mise de l’avant lors de la crise de l’énergie du milieu des années 70. Les constructeurs s’étaient précipités sur la suralimentation pour gagner puissance et économie. Puis, petit à petit, la situation est revenue à la normale et le turbo a été rangé dans l’armoire aux vieilles idées. Car, il faut savoir que le turbo n’est pas né de la dernière pluie. Il remonte a aussi loin que les années 1900 et à certains modèles Renault. L’aviation a également bénéficié de cette technologie bon marché et, plus tard, les gros camions à moteur diésel. Je n’arrive donc pas à comprendre que pendant quasiment un siècle on a été incapable de concevoir des moteurs de faible cylindrée économes et d’une puissance satisfaisante. On dirait que les ingénieurs, au lieu de se creuser les méninges, s’en remettent à cette solution aussi vieille que le moteur à explosion. Le pire vient des constructeurs qui semblent tirer gloire de leur utilisation de ce dispositif employant les gaz d’échappement pour améliorer le rapport air-essence d’un moteur. Or, il n’y a vraiment pas de quoi se péter les bretelles.
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Pire encore, ce manque d’imagination a cours aussi chez les constructeurs de voitures dites exotiques ou à très hautes performances. Porsche, Mercedes, Bentley et leurs émules font grand état de la puissance accrue de leurs moteurs à coup de double turbo.
Pourtant, la formule 1 leur a démontré qu’il y avait des façons plus sophistiquées de fabriquer de puissants moteurs de haute technologie. Avec les prix pratiqués par ces faux innovateurs, on devrait avoir droit à autre chose que des vieilleries.
