Nissan Rogue 2012: Encore dans le coup

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2012

Il n’est plus de la première heure. Même que le Nissan Rogue devrait avoir droit à une nouvelle génération dès l’an prochain. Mais il fait encore son travail, malgré la concurrence renouvelée, notamment celle des Coréens. À condition cependant de savoir se contenter de la transmission à variation continue.
Malheureusement, et contrairement à la moitié de ses concurrents (Ford Escape, Hyundai Tucson, Kia Sportage, Jeep Compass/Patriot, Subaru Forester et Volkswagen Tiguan), l’utilitaire compact de Nissan n’offre aucune boîte manuelle : seule une transmission CVT figure au catalogue. Ceux qui connaissent ce type d’organe à courroie et poulies (un peu comme pour notre bonne vieille motoneige) savent que ça signifie du « lirage » de révolutions, tant et aussi longtemps que le pied droit ne relâche pas l’accélérateur. C’est désagréable, bruyant et, de surcroît, ça n’accorde pas des envolées aussi énergiques que ce qui résonne à l’oreille. Une façon de s’en tirer? Opter pour les variantes du Rogue plus haut de gamme, qui s’amènent avec les palettes de changement de vitesse au volant. On peut alors recréer des rapports virtuels afin de soi-même mieux contrôler et délier la puissance.

Sinon, le moteur quatre cylindres de 2,5 litres, avec ses 170 chevaux, fait un boulot honorable, en toute linéarité. La consommation en ville, quand on ne fait pas les fous, est l’une des plus économiques de la catégorie.  Côté tenue de route, c’est aussi très correct. La conduite est simple, légère et sans effort. Plateforme de la berline Sentra aidant, on ne ressent pas de roulis incommensurable. Et ce, même si le véhicule dispose d’une garde au sol relativement élevée (211 mm), ce qui a, soit dit en passant, l’avantage d’une position de conduite en « commande » la route, en plus de faciliter les entrées et les sorties à bord.

Par contre, la suspension (multibras à l’arrière) gagnerait à être révisée pour un peu plus de suavité. Pour l’heure, les tares de notre cher réseau routier provoquent des « bedoums » d’amortisseurs qui retentissent dans l’habitacle et… dans le bas du dos. Autrement dit : sur les cahots québécois, ça brasse et ça se déporte, un Rogue. Et la direction : pas besoin de lire les données techniques du véhicule pour savoir qu’elle est d’architecture électrique, on le devine juste par son manque de communication avec la route. Par contre, ça se traduit par un court braquage, car tant en stationnement que dans la circulation, le Rogue se faufile mieux que d’autres de sa trempe, une impression qui est rehaussée par une excellente vision tout autour.

Trompe-l’œil

Autre trompe-l’œil : visuellement, la silhouette tout en douceur et en profil du Rogue fait paraître l’utilitaire plus petit qu’il ne l’est en réalité. Et c’est peut-être pour cette raison que son allure plaît tant aux dames. Reste que le « bébé Murano » est en fait plus long que le duo de Jeep Compass/Patriot, voire que l’actuel Ford Escape et le nouveau Hyundai Tucson. Côté cargo, les 818 litres lorsque toutes les places sont occupées, de même que les 1639 litres, une fois la banquette rabattue, sont certes 20% moindres que pour le Toyota Rav4, mais ça demeure fort généreux.

D’autres bons mots pour l’habitacle : l’insonorisation est correcte (elle l’est cependant moins, en raison du vent, si l’on file au-delà des limites de vitesse autoroutières). Et si l’instrumentation est très simple (pour ne pas dire simpliste), elle a le mérite d’être facile à apprivoiser, avec ces commandes aisément repérables et maniables. Il manque un peu de rangement à l’avant (par exemple, on ne retrouve pas de porte-gobelet dans les portières), mais l’assemblage est de qualité et les plastiques durs n’ornent que des endroits moins susceptibles d’être effleurés que les autres. Même si le volant ne se fait pas télescopique, la bonne position de conduite se trouve facilement, notamment parce que le siège s’ajuste en hauteur. On espère toutefois que la prochaine génération (qui sera non plus assemblée au Japon, mais sur notre continent, plus particulièrement au Tennessee) proposera enfin les dossiers de banquette qui s’inclinent, pour davantage de confort, de même que le coulissement de ladite banquette, pour encore plus d’espace aux jambes lorsque nécessaire.

Entre Rogue et Juke…

Côté équipements, avec le Rogue, on peut se gâter de la traction intégrale, un dispositif offert même sur la variante de base. On peut aussi se payer les sièges chauffants avant, la climatisation automatique, le démarrage sans clé, la radio satellite et le toit ouvrant (pas panoramique, toutefois). On aime par ailleurs que soient de série la communication Bluetooth, les commandes audio au volant et le régulateur de vitesse.

Ou on peut reluquer du côté du Nissan Juke. Certes plus petit, cette espèce de croisement entre une voiture compacte et un utilitaire se fait sportivement plus intéressant à conduire, en plus d’offrir des gizmos pas mal fascinants. Comme la motorisation turbo à injection directe ou, encore, ce tableau de bord qui change au gré des humeurs.

Bref, en attendant le nouveau Rogue et si l’espace restreint n’est pas un problème, le Juke a son mot à dire dans la salle d’exposition de Nissan.

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