Oldsmobile Alero, in memoriam, Ransom E. Olds

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

En 2004, la plus vieille marque automobile américaine continue de réduire sa production. Signe que la fin approche, seulement trois véhicules restent en piste, dont l'Alero. Notez que les 500 derniers exemplaires de la berline intermédiaire constitueront une édition de collection avec roues, couleur et éléments décoratifs uniques pour ce chant du cygne.

Comme on peut donc s'y attendre, l'année 2004 ne sera pas très excitante au chapitre des nouveautés pour Oldsmobile. Cela étant dit, les acheteurs canadiens ont droit à un nouveau groupe optionnel exclusif dans l'Alero GL, un groupe Euro qui comprend des clignotants latéraux et des roues de 16 pouces en aluminium poli.

L'économique Ecotec

Un choix de deux mécaniques est offert pour l'Alero. L'Ecotec à quatre cylindres en ligne des Chevrolet Cavalier, Pontiac Sunfire et Saturn ION de 2,2 litres et 140 chevaux équipe de série les modèles GX et GL1. Un V6 de 3,4 litres développant pour sa part 170 chevaux et 200 lb-pi est installé de série dans les modèles GLS et GL2 et optionnel dans l'Alero GL1.

Des deux, le V6 est le plus agréable grâce au bon équilibre entre la puissance et la douceur qu'il procure. Bruyant, certes, mais moins exigeant envers la boîte automatique à quatre rapports, de série dans tous les modèles (une transmission manuelle à cinq rapports est offerte en option dans les modèles GX et GL1).

L'engin est suffisant pour déplacer la voiture avec une certaine vigueur et, quand on le sollicite un peu plus, il répond avec aisance et souplesse. Ce qui ne l'empêche pas non plus de présenter des chiffres de consommation d'essence très acceptables.

L'Ecotec, introduit l'année dernière dans plusieurs modèles de la famille GM, semble plus robuste et s'avère encore plus économique que le V6. Les quelque 1400 kilos de l'Alero l'essoufflent évidemment plus rapidement et, sans la boîte manuelle, on peut être agacé par le bruit qu'émet ce quatre cylindres en ligne.

Assurance et confort

Avec la disparition ces deux dernières années de l'Intrigue et de l'Aurora, deux autres berlines Oldsmobile, plusieurs auront comme tout souvenir de la marque Oldsmobile l'Alero. Bien triste fin ! On se console en sachant que celle-ci profite d'une direction à assistance variable et d'une suspension indépendante à jambes MacPherson pour offrir au conducteur un roulement plus confortable qu'excitant. Mais pour concurrencer les berlines familiales que sont la Honda Accord et la Toyota Camry, les ingénieurs d'Oldsmobile ne pouvaient faire autrement.

Même sur la neige, l'Alero se comporte avec une prévisibilité rassurante. Son système intégré d'aide à la traction permet d'affronter les chaussées glissantes sans coup férir. Seul hic à ce chapitre, le système de freinage assisté aux quatre roues avec antiblocage ne paraît pas sous son meilleur jour, l'ABS étant très sensible. Parlant d'ABS, notez que, contrairement à l'an dernier, il n'est plus offert de série dans tous les modèles. En 2004, seules les Alero GL2 et GLS profitent de l'antiblocage de série. Ce dernier modèle est également le seul à être chaussé de pneus un peu plus performants, lesquels habillent les roues de 16 pouces en alliage que l'on retrouve aussi dans le groupe Euro. Des roues similaires de 15 pouces sont offertes dans les modèles GL.

L'habitacle de l'Alero poursuit dans la même lignée que sa mécanique : le confort prend le pas sur l'excès d'accessoires. Groupe électrique, lecteur CD, climatisation et régulateur de vitesse constituent le menu de base, mais on peut obtenir de nombreuses options en fonction des diverses versions, allant de la GL à la GLS. La sobriété est de série dans toutes les versions ; une tendance, apparemment, que semblent refléter bien des modèles de cette catégorie, à part probablement la Mazda6 et la Nissan Maxima, deux intermédiaires un peu plus osées mais aussi légèrement plus coûteuses.

Au point de vue du rangement, on ne peut accuser l'Alero de manquer d'espace, mais compte tenu du volume intérieur, il n'y a pas lieu de s'étonner. À ce chapitre, une Camry offre toutefois beaucoup mieux. Heureusement, l'Alero se reprend rapidement sur le point de la présentation.

Problème à long terme

On peut s'attendre que la manne de rabais qu'a lancée General Motors il y a maintenant tout près de deux ans se poursuive en 2004 pour l'achat des berlines plus abordables comme l'Alero. Sans cela, le prix de détail n'a pas nécessairement le mérite d'être alléchant, un Alero GX de base étant étiquetée à 22 095 $, qu'il s'agisse de la berline ou du coupé (24 050 $ pour les modèles GL). Pour quelques centaines de dollars de plus, on peut facilement acquérir une berline intermédiaire plus alléchante grâce à une refonte plus récente ou à un style plus moderne, ce qui est le cas de tous les concurrents japonais de l'Alero. En fait, même la Sebring de Chrysler peut sembler plus alléchante, quoique la fiabilité de l'Alero soit supérieure à celle-ci.

Au bout du compte, comme toute la gamme Oldsmobile, l'Alero est destinée à souffrir de sa fin prochaine. En laissant mourir la marque, GM posera sans doute un problème aux propriétaires qui aimeraient avoir un bon prix en retour de leur véhicule d'occasion dans quelques années. Car le prix de revente pourrait subir une chute importante avec la disparition d'Oldsmobile. Ce qui risque fort d'arriver bientôt avec la venue de tout nouveaux modèles comme la Cobalt, dont les débuts sur le marché automobile canadien sont prévus pour 2005. L'Alero pourrait alors rapidement ne devenir qu'un triste souvenir.

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