Nissan Pathfinder, l'ennemi est dans la famille

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Si jamais quelqu'un entre dans une salle de montre d'un concessionnaire Nissan et y aperÇoit un Pathfinder à côté d'un Murano, il va automatiquement songer que le premier est un véhicule d'occasion placé là par erreur. En effet, si la silhouette du Pathfinder était considérée comme un peu en retrait il y a deux ans, l'arrivée du Murano dans la famille Nissan et des FX35 et FX45 chez Infiniti a relégué le vénérable tout-terrain dans la catégorie des véhicules anciens en attente d'être remplacés par un modèle plus moderne, plus stylisé et plus agréable à conduire.

Mais il ne faut pas envoyer ce bon vieux Pathfinder aux oubliettes pour autant. Ce modèle a une valeur sur le marché. Sinon, pourquoi les responsables de la mise en marché l'auraient-ils choisi pour identifier le nouveau Pathfinder Armada dérivé de la camionnette Titan et visant à en découdre avec les Chevrolet Tahoe, Lincoln Navigator et autres costauds du genre ?

Somme toute, ce VUS intermédiaire est un vétéran qui devrait logiquement être relevé dans un avenir assez rapproché puisque la plupart des autres modèles de la gamme ont été transformés. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'il faille le balayer du revers de la main en attendant son remplaÇant. Car, allure dépassée ou pas, il n'est pas sans qualités.

Rétro et solide

Il est vrai que la silhouette fait un peu vieillot. Surtout depuis que les stylistes de cette même compagnie ont joué d'audace en dessinant des modèles aux lignes inédites et futuristes. Mais à mon avis, il vaut peut-être mieux de se montrer un peu conservateur que d'agresser notre ?il avec des concoctions visuelles étranges comme l'Armada, le grand frère du Pathfinder. La carrosserie est un peu fade, mais ceux qui recherchent un véhicule bien fignolé, solide et fiable devraient passer outre aux considérations visuelles. L'habitacle est cossu et les matériaux de bonne qualité. Par contre, le tableau de bord témoigne des origines quelque peu vétustes de ce gros 4X4. La console centrale est parsemée de boutons de toutes sortes pas toujours faciles à déchiffrer. Et la pendulette numérique placée en sa partie supérieure semble avoir été logée là sans trop de raisons.

Les sièges avant sont confortables, ce qui n'est pas le cas des places arrière dont l'assise est définitivement trop basse pour un adulte de taille moyenne. De plus, le dossier offre peu de support même s'il est inclinable. La banquette arrière 60/40 se rabat également vers l'avant et permet d'augmenter la capacité de chargement. Ce qui est apprécié, car la soute à bagages est l'une des plus petites de la catégorie.

Il faut se rappeler que cette Nissan n'est pas une boulevardière déguisée en VUS. Il s'agit d'un authentique véhicule hors route possédant les caractéristiques voulues et la solidité nécessaire. Le Pathfinder est construit selon le procédé Monoframe qui intègre un châssis autonome à une carrosserie monocoque. Les deux sont soudés l'un à l'autre afin d'obtenir la robustesse d'un châssis autonome et la rigidité d'un monocoque.

Comme il fallait s'y attendre, le moteur choisi a été le V6 3,5 litres d'une puissance de 250 chevaux avec la boîte manuelle à cinq rapports et 10 chevaux de moins si vous optez pour l'automatique à quatre rapports. Contrairement à celles de certains VUS dérivés tout simplement d'une camionnette, la boîte manuelle de ce Nissan se manie pratiquement comme celle d'une automobile. Même si la documentation de vente n'est pas tellement claire sur le sujet, le Pathfinder de base est livré avec un rouage à temps partiel qui peut être engagé en roulant, et ce, jusqu'à une vitesse maximale de 80 km/h. Il est également possible de commander en option un rouage intégral automatique à commande par bouton poussoir.

Bref, les amateurs de conduite tout-terrain ne devraient pas ignorer ce 4X4, car il possède d'indéniables qualités en fait de conduite hors route. Le moteur V6 a la puissance et le couple nécessaires pour affronter les passages les plus difficiles. Et sa fiabilité de même que sa longévité sont devenues quasiment légendaires. Soulignons au passage que les freins à disque aux quatre roues sont de type ABS tandis que le système de répartition électronique de la force de freinage est de série, tout comme le différentiel arrière à glissement limité. Comme dirait l'autre, il est équipé pour la « grosse ouvrage ». Il est également important de souligner que le marché des accessoires propose de nombreuses pièces dessinées pour le Pathfinder.

Si les pneus d'origine ne sont pas toujours à la hauteur de la tâche, les remplacer par un produit de qualité fera des merveilles tant en conduite hors route que sur la route. Le silence de roulement sera bonifié tandis que l'adhérence sur pavé humide en bénéficiera.

Modèle en sursis

Il est certain qu'un moteur de 250 chevaux placé sous le capot d'un véhicule de catégorie intermédiaire ne peut se traduire que par des performances tout de même assez impressionnantes. Le 0-100 km/h se boucle en moins de 10 secondes et les reprises ne sont pas vilaines non plus. Par contre, après avoir conduit les autres utilitaires sport plus récents de Nissan, il semble bien évident que le Pathfinder ne pourra poursuivre sa carrière bien longtemps sous cette forme malgré d'excellentes qualités. Faute de quoi, il risque de devenir un véhicule à vocation spécialisée en raison de sa robustesse et de son rouage intégral. C'est sans doute le sort qui l'attend cette année avec la présence du Murano dont la nature plus urbaine et la silhouette ravageuse expliquent la popularité.

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