Lexus ES 330, luxe abondant. Charme

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

La Toyota Camry ayant fait peau neuve en 2002, la Lexus ES 300 a suivi presque aussitôt. Prévisible, direz-vous, puisque cette Lexus est la même voiture que la championne des ventes précitée, mais habillée chic pour plaire aux amateurs de luxe et aux fervents d'une certaine conception de l'automobile-salon.

Autrefois la porte d'entrée à la gamme Lexus, l'ES s'est fait ravir ce rôle par l'agile IS 300, celle qui cherche ? sans succès cependant ? à détrôner l'immuable berline Série 3 de BMW. Vendue quelques dollars de plus que sa s?ur sportive, elle a donc été remaniée en 2002 et adopte le châssis à empattement plus long et le groupe motopropulseur de la version V6 de la Camry ainsi que ses nouvelles lignes « hautes ». Vous direz sans doute que c'est une question de goût, mais cette augmentation de hauteur, salutaire pour le confort des occupants, ne fait rien pour enjoliver la ligne de la voiture qui manque d'harmonie.

L'évolution se poursuit en 2004 puisque le moteur V6 de 3 litres est remplacé par un autre de plus grosse cylindrée et plus puissant. Il s'agit du moteur V6 utilisé dans d'autres modèles, notamment le RX 330. Plus léger, plus propre et plus puissant, il permet à cette Lexus de demeurer dans la course et de changer d'appellation. Dorénavant, il faut parler de l'ES 330.

L'allure mise à part, celle-ci bénéficie d'un intérieur soigné, très soigné même, où priment les matériaux de bonne qualité agencés avec goût. Si le système audio Mark Levinson est optionnel, la climatisation automatique et l'ordinateur de bord sont en équipement de série, tout comme les roues de 16 pouces, le pédalier réglable et la boîte automatique à cinq rapports (par opposition à quatre rapports pour la Camry). Deux groupes d'options permettent d'ajouter le système audio haut de gamme avec lecteur à six CD, le système antipatinage, le système antidérapage et la suspension réglable. Si l'antidérapage est bien réussi, la suspension réglable AVS ne mérite pas la note de passage.

Sous-virage de série

C'est d'ailleurs en matière de suspension et de tenue de route que l'on peut faire les plus grands reproches à cette Lexus. Axé sur un silence et un confort de roulement exceptionnels, le réglage de la suspension ne tolère pas les fantaisies, le copieux sous-virage venant vous rappeler que cette berline est faite pour la balade, de préférence en ligne droite. Notons aussi qu'avec un V6 de 3,3 litres ? même s'il est en aluminium ? et 225 chevaux agissant sur les seules roues avant, la recette n'est pas idéale pour qui souhaite une berline agile et agréable à conduire.

Quant à ce V6, s'il pèse lourd sur les roues motrices, il présente en revanche une souplesse et un silence de fonctionnement remarquables qui permettent à l'ES 330 de compter parmi les voitures les plus silencieuses sur le marché, ce qui est dû en partie à l'aérodynamisme très soigné (Cx 0,28). En outre, les 225 chevaux et les 240 lb-pi de couple suffisent amplement à la tâche ? souvenez-vous de la balade ?, mais la boîte à cinq rapports accuse une paresse regrettable mais favorise la faible consommation d'essence.

Cette même paresse se répercute dans la direction dépourvue de sensation au centre qui est loin d'offrir la précision de conduite d'une Acura ou d'une BMW. Aussi, la prépondérance du poids sur l'avant et la mollesse des suspensions permettent au museau de la voiture de plonger lors d'un freinage violent, sans toutefois nuire aux distances d'arrêt qui se classent dans la très bonne moyenne. Précisons que l'ABS et la répartition électronique du freinage figurent sur la liste des équipements de série, mais non les systèmes antidérapage et antipatinage qui sont offerts en option.

Toujours au chapitre des options, notons que le système audio haut de gamme est d'une qualité sonore remarquable, mais qu'il n'est livrable avec le deuxième groupe d'options qui porte le prix à franchir le cap des 50 000 $.

En matière de confort, cette Lexus plaira à la grande majorité des automobilistes, avec ses sièges bien galbés et son ample dégagement aux jambes et son dégagement convenable en hauteur. Le conducteur trouvera facilement une bonne position de conduite (pédalier réglable) et la visibilité vers l'arrière est satisfaisante. Tout comme l'insonorisation, l'ergonomie du tableau de bord est exemplaire.

Si quatre occupants ne trouveront aucune difficulté à voyager confortablement, un éventuel cinquième s'y trouvera à l'étroit à cause de l'accoudoir central arrière qui lui pousse dans le dos. Quant au coffre, il a gagné en contenance par rapport à la génération précédente, mais l'ouverture n'est pas assez généreuse pour les grands objets et les charnières du couvercle empiètent dans le coffre. Dans l'habitacle, les espaces de rangement sont moyens.

Camry endimanchée

Résumons donc : la fiabilité et la qualité de finition d'une Camry. Très bien. L'allure générale d'une Camry. Plutôt plate. Le luxe et le silence de roulement d'une Lexus. Excellent. Les performances d'une Camry. C'est pas mal. Mais le comportement routier et l'agrément de conduite d'une Camry endimanchée. Ça, c'est moins bien. Ah, n'oublions pas le prix? le prix de la plus huppée des Camry, plus 12 000 $. Alors là, je ne marche plus ! Car à ce prix, je m'attends, et vous aussi, j'ose l'espérer, à un châssis capable de rivaliser avec les Acura, Audi, Saab, Mercedes et BMW de ce monde. Mais elle plaira sans doute aux Américains et, au fond, c'est Ça qui compte.

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