Honda CR-V, grandeur normale
La première génération du CR-V a convaincu plusieurs automobilistes qu'il était possible de s'amuser au volant d'un VUS sans que celui-ci soit un mastodonte aux dimensions hors normes avec une consommation de carburant à l'avenant. Légère, maniable et consommant peu, le CR-V original était surtout un petit citadin toutes routes dont le rouage intégral permettait d'affronter les intempéries avec sérénité et sans devoir grever son budget.
Son remplaÇant, apparu en 2002, conservait la silhouette si familière de son prédécesseur tout en profitant d'une mécanique plus raffinée et en conservant ou même en améliorant les qualités générales de celui-ci. Cette silhouette ne fait toutefois pas l'unanimité en raison de cet imposant pare-chocs avant en plastique noir qui ne fait pas toujours bon ménage avec certaines couleurs de la carrosserie. De plus, ce plastique noir est utilisé tout azimut sur la CR-V puisqu'on le retrouve de chaque côté du toit et le long des bas de caisse et qu'il constitue l'imposant pare-chocs arrière. Il existe un moyen d'éviter cet excès de plastique noir : il suffit d'opter pour la version EX option cuir dont les plastiques extérieurs sont de couleur assortie à la caisse. Cela donne au véhicule un petit air aventureux tandis que la glace latérale arrière est mise en évidence par un pilier C incliné vers l'avant. Il faut d'ailleurs souligner que la présentation extérieure de ce modèle a été ni plus ni moins reprise pour le Pilot, le grand frère de la famille de véhicules utilitaires Honda.
On n'a pas tenté de créer un habitacle donnant l'impression d'être à bord d'un véhicule paramilitaire. En fait, sa présentation bourrée d'astuces semble davantage avoir été réalisée par Bison Futé que par Jim la Bricole. La pièce de résistance est cette console verticale placée en plein centre de la planche de bord. La première chose qui saute aux yeux est la présence des trois boutons de réglage du climatiseur qui, soit dit en passant, est de série dans tous les modèles CR-V. Ils sont faciles d'accès et de manipulation très simple. Par contre, ceux de la chaîne audio sont placés directement au-dessus des buses de ventilation, ce qui signifie que vous allez vous geler les doigts en été lorsque la climatisation fonctionnera à plein régime et que vous voudrez changer de poste de radio. Par ailleurs, soulignons la présence de deux bennes de rangement placées dans cette console qui accueille aussi le levier du frein d'urgence, parallèle à la paroi gauche. Enfin, si vous optez pour l'automatique, vous trouverez le levier de sélection des rapports carrément perpendiculaire à la planche de bord, tout juste à droite des cadrans indicateurs.
Ce CR-V de la seconde génération respecte la tradition avec une table centrale repliable positionnée entre les deux sièges baquets avant. Par contre, les deux porte-verres qui s'y trouvent ne sont pas tellement pratiques. Et pourquoi diable, quand on réussit à intégrer tous ces éléments inédits à un véhicule, est-on incapable de ménager pour les pieds du passager avant un espace moins restreint ? Si vous mesurez plus de 1,75 m, pas question de vous croiser les jambes. Les occupants des places arrière sont mieux servis sous ce rapport. Soulignons au passage que la banquette arrière coulisse sur des rails afin de pouvoir augmenter de quelques litres la capacité de la soute à bagages.
Juste correcte
Si la compagnie Honda connaît du succès avec la plupart de ses véhicules, c'est que ceux-ci sont fiables. Mais il y a plus : leur rendement est souvent juste ce qu'il faut. Trop de constructeurs ne semblent jamais pouvoir trouver le juste milieu. Par exemple, le moteur quatre cylindres 2,4 litres du CR-V produit 160 chevaux. Certains modèles concurrents en développent 40 de plus, mais ce surplus de puissance ne se manifeste pas toujours au chapitre des performances et ils consomment davantage. Les ingénieurs de Honda ont réalisé ce petit moteur quatre cylindres tout en aluminium capable de boucler le 0-100 km/h en un peu plus de 10 secondes tout en consommant moins que la majorité des modèles concurrents. La boîte automatique est dotée d'un système de détection de l'inclinaison de la route, ce qui élimine le désagréable chassé-croisé des rapports dans les côtes. Non seulement la boîte manuelle est bien étagée, mais le guidage du levier de vitesses est impeccable.
Il faut cependant souligner que la transmission intégrale du CR-V est de type à temps partiel et s'engage automatiquement pour compenser la perte d'adhérence des roues avant. La boîte de transfert détecte le patinage des roues avant motrices et transmet progressivement une partie du couple aux roues arrière. Ce système est simple, léger et efficace. Par contre, il faut déplorer un sérieux effet de couple dans le volant en accélération avec départ arrêté, ce qui est tout de même surprenant.
Malgré un système de calage des soupapes infiniment variable qui est supposé fournir un couple optimum en tout temps, les performances se révèlent convenables, sans plus. En fait, l'agrément de conduite se trouverait rehaussé si le CR-V se montrait un peu plus vif dans ses réactions. De plus, un roulis assez prononcé incite à la prudence. Heureusement, les freins à disque aux quatre roues sont de série. En conduite urbaine, ce Honda polyvalent se faufile avec aisance dans la circulation bien que les man?uvres de stationnement soient rendues difficiles par une visibilité arrière très limitée. Mais, malgré ces quelques bémols, le CR-V mérite pleinement sa popularité, ne serait-ce que pour sa fiabilité légendaire.
