Ford Expedition, luxe grand format

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Ces deux modèles ont connu une refonte complète l'an dernier avec l'arrivée d'un tout nouveau châssis, d'une suspension arrière indépendante et d'une troisième rangée de sièges à déploiement motorisé. Ils ont également bénéficié d'une nouvelle silhouette afin de permettre à ce constructeur de repartir à neuf ou presque : une révision complète permet de faire oublier le passé plus facilement. Et il faut admettre que la concurrence a récemment commercialisé plusieurs nouveaux véhicules passablement doués.

Débutons par le Lincoln. Si les stylistes de Ford ne semblent pas vouloir donner du panache à la silhouette, leurs collègues de la division Lincoln n'affichent pas les mêmes réserves. Avec sa grille de calandre chromée en forme de chute d'eau en passant par une importante fenestration du hayon arrière, il est impossible de ne pas remarquer le Navigator sur la route. D'ailleurs, observez et vous serez surpris de constater qu'ils sont nombreux les propriétaires qui stationnent leur gros Lincoln le nez vers la rue afin que les gens puissent savoir qu'ils sont suffisamment riches pour se payer ce luxe.

Certains n'y voient que du tape-à-l'?il, mais il faut admettre que ce gros VUS a été grandement amélioré depuis l'an dernier. Il est certain que l'essieu arrière indépendant fait beaucoup pour éliminer le sautillement du train arrière sur mauvaise route, réduire le niveau sonore et assurer un meilleur confort. Cette nouvelle suspension arrière permet également de motoriser le déploiement ou le remisage de la troisième banquette. Il suffit d'appuyer sur un bouton pour que le siège s'escamote dans le plancher. Le hayon arrière est également motorisé comme l'exige la tendance actuelle. Parlant de gadgets, le Navigator est également pourvu en option de marchepieds à déploiement électrique. Croyez-moi, c'est un accessoire à l'utilité plus que douteuse. Heureusement qu'il est optionnel.

Seul le V8 de 5,4 litres est offert et ses 300 chevaux ne seront pas superflus pour déplacer cette masse de tout près de 3 tonnes. Malgré tout, il faut moins de 10 secondes pour réaliser le 0-100 km/h et il faut avouer que le Navigator montre un comportement routier surprenant pour un véhicule de cette grosseur. Enfin, comme dans la plupart des nouvelles Lincoln, la direction possède une assistance bien dosée et sa précision a beaucoup augmenté depuis deux ans. Je me suis surpris à négocier des courbes assez rapidement au volant de cette grosse caisse qui n'est certainement pas faite pour les gymkhanas. La suspension pneumatique n'est pas particulièrement bien adaptée à nos hivers, mais elle permet de bien amortir les chocs et de corriger l'assiette automatiquement.

Malgré d'indéniables qualités, le Navigator pourrait facilement être remplacé par le nouveau Aviator qui s'avère non seulement plus agile grâce à sa petite taille, mais également plus agréable à piloter. Somme toute, il faut avoir des besoins bien spécifiques pour choisir le Navigator. Son petit frère peut exécuter plus de 90 % de ses tâches pour moins cher et vous donnera aussi plus d'agrément.

Ford Expedition

Avant de se perdre dans la généalogie des modèles, il est important de préciser que le Lincoln Navigator est une version plus luxueuse du Ford Expedition qui est venu remplacer le Bronco qui n'a toujours été qu'une rustique camionnette dotée d'une cabine. Revu et corrigé l'an dernier, l'Expedition partage plusieurs éléments mécaniques avec le Lincoln Navigator, mais possède une silhouette vraiment moins flatteuse. Avec comme seules différences une grille de calandre plus en évidence et des tôles très tendues sur les parois, il est possible de croire qu'il s'agit de la version précédente. Le tableau de bord est la caractéristique la plus singulière de ce Ford qui propose deux moteurs V8 à sa clientèle. Le premier est un V8 4,6 litres d'une puissance de 232 chevaux. C'est un choix qui se défend si vous ne remorquez pas une roulotte ou un lourd bateau. Si vous prévoyez le faire, il serait plus sage de cocher sur votre feuille de commande la case vous permettant de bénéficier du moteur V8 5,4 litres produisant 280 chevaux. Comme il se doit, la consommation sera également plus élevée. Ces deux moteurs sont associés à une boîte automatique à quatre rapports dont le rendement se situe dans la bonne moyenne.

Je ne connais personne qui prévoit acheter un véhicule de ces dimensions pour jouer au kamikaze ou pour piloter comme dans une course. Ils seraient d'ailleurs déÇus de se retrouver au volant d'une véhicule aux dimensions encombrantes manifestant beaucoup de roulis en virage et dont le moteur est un assoiffé de premier ordre. En revanche, si vous êtes un amateur de pêche ou de chasse et que vous désirez y amener vos amis, votre jugement sera certainement plus positif. Les deux clans vont également apprécier le pédalier réglable.

Sur la route, les deux moteurs se montrent relativement silencieux. La direction s'avère précise pour un gros VUS bien que son assistance soit vraiment trop généreuse. Pour le reste, le résultat est honnête et il ne faut pas trop s'énerver pour se retrouver dans des courbes marquées en train de s'agripper au volant avec un roulis de caisse très prononcé. Et si vous insistez, un mécanisme anticapotage comprenant des capteurs d'angle de la caisse, de la vitesse et de la position du volant permet de détecter l'imminence d'une catastrophe et de ralentir le véhicule.

Bref, ces deux gros aventuriers sont homogènes et réussis, mais il leur manque toujours un petit quelque chose pour éveiller l'enthousiasme.

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