Aston Martin DB7 Vantage, rencontre du troisième type

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2004

Je me promenais sereinement dans les Cantons-de-l'Est lorsque surgit un animal inattendu. « C'est quoi ? » se demande le promeneur. « On dirait? une Aston Martin. Mais oui, c'est bien une Aston ! » Je ralentis, j'écarquille les yeux pour mieux voir passer le fauve qui s'immobilise quelques mètres plus loin. Son conducteur me fait signe d'approcher. C'est Jacques Duval.

Un effet b?uf que cette superbe Aston Martin Vanquish ! Pardonnez-moi, cher lecteur, si je bave en vous racontant cette histoire, mais depuis ma tendre adolescence, l'Aston Martin nourrit mes rêves automobiles. Plus précisément une certaine DB4GT Zagato 1960 qui, à mon humble avis, est la plus belle voiture des 50 dernières années. Aston Martin, qui existe depuis 1914, a connu des hauts et des bas. Les années 1950 et 1960 ont été l'âge d'or du constructeur britannique, couronné par une victoire aux 24 Heures du Mans en 1959, avec Roy Salvadori et l'irréductible Carroll Shelby. Vint ensuite le déclin avec les années 1970 et 1980 puis la renaissance avec le rachat par Ford en 1987. Depuis lors, le constructeur de Newport Pagnell renoue avec le succès tout en restant fidèle à ses traditions d'artisanat de très haut de gamme.

La renaissance

La renaissance d'Aston Martin qui suit l'arrivée de Ford dans les destinées de la vieille firme anglaise est marquée par la naissance en 1994 de la DB7, ?uvre du styliste Ian Callum inspirée de la fameuse Zagato 1960. Si la DB7 commence sa carrière avec le six cylindres en ligne de Jaguar, gavé par un compresseur de suralimentation, le « vrai » moteur fait son entrée remarquée au Salon de Genève de 1999. Ce superbe V12 de 6 litres développant 420 chevaux est le résultat du mariage de deux V6 Ford Duratec de 3 litres, le tout savamment modelé par Cosworth, le célèbre motoriste britannique, père des V8 et V10 de Formule 1.

Sonorité, puissance et noblesse sont au rendez-vous du coupé Vantage et du cabriolet Vantage Volante (prononcer volanté, à l'italienne) lancé en 1996.

En existence depuis 1993, la DB7 achèvera sa longue carrière en décembre 2003 pour céder sa place à la DB9 dévoilée au Salon de Francfort en septembre. Reposant sur un tout nouveau châssis en aluminium, cette nouvelle venue, au dire des responsables de la marque, sera la voiture sport la plus sophistiquée au monde ainsi que la plus en avance au plan technologique. La DB9 hérite d'un nouveau moteur V12 de 450 chevaux mis au point exclusivement pour elle et qui sera jumelé à une boîte manuelle ou automatique à 6 rapports. Il faudra, paraît-il, plus de 200 heures pour construire chaque modèle.

La GT, en attendant

En attendant cette future merveille, n'oublions pas la petite Aston dont un avant-goût nous a été présenté au dernier Salon de Detroit sous les lignes de l'AMV8. Elle est destinée à faire concurrence à la Porsche 911 et autres modèles dans la même fourchette de prix. Sans doute pour clore l'histoire de la DB7, le modèle le plus vendu depuis la naissance de la firme, Aston Martin a réalisé une version GT de ce modèle dont on ignore pour l'instant l'avenir. Par rapport à la DB7 normale, elle bénéficie d'une suspension modifiée et raffermie, éliminant presque le roulis en virage. Les pneus à taille basse sont ramenés à 18 pouces pour plus d'agilité, l'embrayage est allégé pour favoriser les montées en régime et les freins prennent du diamètre pour assurer des ralentissements dignes d'une véritable GT.

Fidèle au rendez-vous, le V12 à quatre arbres à cames en tête et 48 soupapes va encore plus loin pour livrer 435 chevaux à 6000 tr/min et 410 lb-pi de couple. Accompagné de la boîte manuelle à six vitesses et d'un rapport de pont modifié, le V12 de la GT autorise des performances qui en font l'Aston Martin de route la plus rapide jamais construite.

En version GTA ? A pour automatique ?, le même moteur produisant 420 chevaux est allié à une boîte automatique à cinq rapports avec mode Sport pour des passages de vitesses plus vigoureux. Et pour ceux qui veulent faire semblant, la fonction TouchTronic autorise la sélection des rapports au moyen de deux petits boutons logés sur le volant.

Outre la mécanique, Aston Martin a revu l'aérodynamique de la DB7. Les améliorations apportées sous la voiture et l'ajout d'un béquet sur l'arête du coffre se traduisent par une réduction de 50 % de la portance aérodynamique à l'arrière à très haute vitesse, assurant ainsi à la belle GT une tenue de cap irréprochable.

À l'intérieur, la GT reÇoit des sièges sport enveloppants garnis de cuir et d'alcantara, ainsi que des appliques en aluminium qui rehaussent le caractère sportif de la bête. Quant aux options, conformément à la philosophie d'Aston Martin, le client peut choisir dans une palette de plus de 20 couleurs et 17 teintes de cuir, sans oublier les valises assorties, le porte-parapluie et les plaques personnalisées en acier inoxydable portant les noms et titres des heureux et fortunés propriétaires.

Que nous reste-t-il à dire au sujet de ces beautés, sinon qu'Aston Martin a dévoilé à Londres, en juillet 2002, la DB7 Zagato, dessinée par Nori Harada, responsable du style chez Zagato ? Musclée comme son ancêtre, avec porte-à-faux réduits et courbes encore plus sensuelles, cette Zagato moderne reprend, comme il se doit, le double bossage du toit, signature du style Zagato. Cette série limitée qui ne sera construite qu'à 99 exemplaires est déjà toute vendue. Je vais devoir attendre !

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