Nouvelle taxe sur l'immatriculation pour les résidents de l'île de Montréal : injuste et sans vision, selon CAA-Québec

Alors que la Ville de Montréal s'apprête à percevoir une taxe supplémentaire de 45 $ sur l'immatriculation pour financer le transport en commun, CAA-Québec réitère son désaccord avec cette mesure, qu'il qualifie d'injuste et sans vision.

« Cette nouvelle taxe est injuste et incohérente, principalement parce que les automobilistes de l'île de Montréal sont pénalisés même s'ils utilisent déjà le transport en commun. Aussi, il ne faut pas oublier le fait qu'ils assument déjà leur part pour le financement de celui-ci, particulièrement avec la taxe spéciale sur l'essence de 3 cents le litre déjà en vigueur dans la région de Montréal », affirme Mme Sophie Gagnon, vice-présidente adjointe aux relations publiques et gouvernementales chez CAA-Québec.

Les automobilistes de l'agglomération de Montréal subiront donc dès ce 1er juillet une hausse de 33 % de leur facture annuelle des droits d'immatriculation. Ceux-ci, qui incluent déjà un montant de 30 $ pour le transport en commun, passeront ainsi de 135 $ à 180 $. À ce montant s'ajoutent la contribution d'assurance de 124 $ et les frais de 4 $, pour un total annuel de la facture d'immatriculation de 308 $.

Précédents inquiétants

« De voir ce pouvoir de taxation additionnel, initialement conféré à la seule Ville de Montréal, ainsi étendu, afin qu'elle puisse percevoir ces 45 $ auprès des automobilistes de l'ensemble de l'agglomération de Montréal, constitue un précédent inquiétant. Le recours à la facture d'immatriculation des véhicules comme mode de perception de cette nouvelle taxe crée également un précédent qui s'apparente à une incursion municipale dans un domaine de compétence strictement provincial, souligne Mme Gagnon. De plus, le risque de voir les autres agglomérations emboîter le pas pour taxer également leurs automobilistes est bien réel, car les besoins en transport en commun ne sont pas seulement criants à Montréal, mais dans toutes les villes desservies par ce type de transport. »

Une autre intervention à la pièce…

Pour CAA-Québec, il y a dans la présente situation un manque évident de vision globale. « Prélever ainsi auprès des automobilistes des montants de plus en plus variés et nombreux pour des fins multiples n'est carrément plus une solution acceptable aux problèmes de financement du transport en commun. La situation est devenue alarmante pour les automobilistes, dénonce Mme Gagnon. Nous n'avons pas l'impression qu'il y a une vision d'ensemble et une réelle priorisation des actions à poser pour améliorer le transport en commun. Les difficultés qu'ont connues les projets comme le renouvellement des wagons du métro de Montréal et le système rapide par autobus sur le boulevard Pie-IX peuvent laisser une image de désorganisation dans l'esprit des citoyens. CAA-Québec pose la question : n'y a-t-il pas trop de décideurs? »

… et à un bien mauvais moment

Pour l'instant, les factures continuent de s'accumuler pour les automobilistes, alors que plusieurs d'entre eux ne peuvent tout simplement pas se passer de leur véhicule. Aucune nouvelle option efficace ne leur est offerte. De plus, peu de solutions tangibles et immédiates existent pour soulager la circulation routière. C'est précisément le cas à l'heure de pointe, alors que le nombre de chantiers majeurs explose à Montréal et que les solutions de rechange, qui auraient dû être déjà prévues, ne sont pas au rendez-vous.

À quand une vision globale?

« Nous savons que les besoins financiers pour remettre à niveau le réseau routier et pour améliorer les transports collectifs sont énormes. Par contre, le transport en commun, dont tout le monde bénéficie, devrait être financé par la collectivité, sans systématiquement viser les automobilistes, estime Mme Gagnon. Il est temps de repenser non seulement le financement du transport collectif, mais aussi celui de la mobilité générale des Québécois. D'ici là, toute solution à la pièce comme celle-ci ne tient pas la route. »

Rappelons que CAA-Québec, un organisme à but non lucratif fondé en 1904, offre à son 1,1 million de membres des services et privilèges dans les domaines de l'automobile, du voyage, de l'habitation et des services financiers.

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