Buick Lucerne, plus haut ! moins fort ?

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2006

General Motors a un curieux problème sur les bras. En effet, sa division Buick figure toujours avantageusement dans les palmarès de fiabilité et de satisfaction de la clientèle. Pourtant, les ventes ne sont pas au beau fixe. Probablement en raison d’un problème d’image. Alors que cette marque était jadis auréolée de beaucoup de prestige, elle a perdu petit à petit cette réputation pour devenir la voiture de choix des « Papys boomers » à la retraite. Même le fait d’avoir Tiger Wood comme porte-parole n’a rien fait pour changer l’image de Buick.

Dans l’espoir de sauver cette division en danger d’être éliminée, la direction a décidé d’abandonner les dénominations en existence depuis des décennies pour repartir à neuf avec une nouvelle palette de modèles. Les LeSabre, Park Avenue et Park Avenue Ultra ne sont plus que des souvenirs, tout comme la Regal et la Century. La Allure est venue remplacer le tandem Regal / Century l’an dernier et les succès se font attendre. Il est donc logique de croire que la direction de Buick attend avec impatience le verdict du public envers sa nouvelle venue, la Lucerne.

Toujours à l’avant

Au cours des quatre ou cinq dernières années, la rumeur voulait que GM se tourne à nouveau vers les modèles à propulsion pour ses modèles de luxe, et Buick avait même dévoilé la Vélite, un cabriolet doté de la nouvelle plate-forme Zeta dans le cadre du Salon de l’auto de New York 2004. Mais ces projets ne se concrétiseront pas puisque, faute de budget, la direction a décidé de s’en tenir aux plates-formes existantes pour le moment. Ce qui explique pourquoi la nouvelle Buick Lucerne est dotée de la même plate-forme que la nouvelle Cadillac DTS. Il va sans dire qu’elle est également le modèle le plus luxueux de cette division.

Si la Cadillac et la Buick se partagent plusieurs éléments mécaniques, la Lucerne dévoile sa vocation plus prolétaire en offrant un moteur V6 sur le CX qui est le modèle de base. Oh surprise ! Il s’agit, de l’incontournable moteur V6 3,8 litres qui est sur le marché depuis au moins deux décennies. Ce moteur à soupapes en tête a connu de nombreuses modifications au fil des années et il est tout aussi fiable que peu gourmand en hydrocarbure. En fait, à part ses origines anciennes, la seule autre chose qu’on puisse lui reprocher est le fait de s’essouffler au fur et à mesure que le régime augmente. Par contre, en conduite urbaine, son couple élevé à bas régime permet de bonnes reprises et accélérations. Il est jumelé à une boîte automatique Hydra-Matic à quatre rapports. Même s’il s’agit de la troisième génération de ce moteur de 3,8 litres, nous sommes en droit de nous demander pourquoi GM n’a pas concocté une version transversale du nouveau moteur V6 de 3,6 litres utilisé sur certaines Cadillac ? Il semble que ce soit, une fois de plus, des considérations économiques qui expliquent cette décision.

Il ne faut pas désespérer pour autant puisqu’un moteur V8 est également au programme. Il s’agit en fait du premier moteur V8 à se retrouver sous le capot d’une Buick depuis une décennie. Ce moteur V8 Northstar d’une puissance de 275 chevaux est toujours couplé à une transmission automatique à quatre rapports. Il me semble qu’il aurait été plus intéressant si cette boîte de vitesse nous offrait deux rapports de plus puisque cela paraît être la norme de nos jours sur les nouvelles voitures. Et Mercedes propose même sept rapports sur la ML, un VUS !

Comme la nouvelle Cadillac DTS, cette plate-forme est dotée d’un nouveau berceau pour le moteur. Plus rigide et plus léger à la fois, ce minichâssis permet d’assurer un ancrage plus solide pour les éléments de la suspension tout en filtrant les bruits et les vibrations. Il faut savoir que plusieurs panneaux de la carrosserie sont en acier « ultra » afin d’obtenir plus de légèreté et une meilleure rigidité.

La suspension avant est de type MacPherson tandis que l’essieu arrière est à liens multiples avec ressort hélicoïdal et bras tiré. Il faut également souligner que la suspension Magna Ride est aussi de la partie. Il s’agit d’une autre première pour cette division. Autrefois une exclusivité Cadillac, cette suspension utilise des amortisseurs dont le liquide hydraulique comprend une poudre métallique qui s’agglomère avec plus ou moins de densité à la suite du passage d’un courant électrique. Cela permet de régler la suspension en une milliseconde et de toujours avoir la fermeté voulue.

Tout compris

En plus d’un système audio Harman Kardon à haut rendement et de toute la panoplie des gadgets habituels, la Lucerne s’est révélée d’une qualité d’assemblage impeccable. Les occupants des places arrière bénéficient de plus d’espace que sur la défunte Park Avenue puisque l’empattement de la Lucerne est plus long de 635 mm.

Comme sur toute Buick haut de gamme qui se respecte, l’insonorisation est très poussée et la tenue de route est correcte. Mais il faut savoir que la CX, le modèle de base, possède une suspension que Buick qualifie de confortable alors que la CXL à moteur V6 propose une suspension un peu plus ferme et des roues de 17 pouces. La CXL a moteur V8 est dotée d’amortisseurs plus sophistiqués tandis que la CXS, la plus prestigieuse des trois, combine le moteur V8 à la suspension Magna Ride et des roues de 18 pouces.

Tout est en place pour faire un succès. Il faut maintenant s’interroger pour savoir si le public va adopter cette Buick nouveau genre.

Feu vert

Silhouette élégante
Moteurs connus
Habitacle raffiné
Suspension confortable

Feu rouge

Absence de boîte à six rapports
Tableau de bord dépouillé
Image négative de la marque
Toujours une traction

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