Rouler en kart sur la route? C'est possible à Tokyo!
Tokyo, Japon – Si vous appréciez les sessions de kart entre amis, vous avez sans doute déjà imaginé quitter la piste et prendre la route environnante, juste pour le fun. Une sorte de fantasme un peu fou, à serpenter entre les voitures et les camions. Certains vidéastes l’ont d’ailleurs fait, en toute illégalité dans diverses vidéos publiées sur les réseaux sociaux.
Rassurez-vous, nous ne sommes pas en train de vous inciter à organiser une excursion interdite avec des karts. Car aussi improbable que cela puisse paraître, il est possible de conduire ces petits bolides légalement sur la route au Japon! Pour être légaux, ces derniers doivent tout de même être dotés de certains équipements de sécurité (phare, feu arrière, clignotants, rétroviseurs, compteur de vitesse et klaxon).
À lire aussi
- Une piste de karting québécoise lance des courses virtuelles
- J’ai essayé le kart sur neige et c’est malade!

Ils reçoivent aussi une plaque d’immatriculation différente des voitures et des motos, mais similaire à celle des scooters à trois roues aperçus dans Tokyo. Mécaniquement, les véhicules ressemblent à des karts normaux, bâtis autour d’un châssis tubulaire en acier, sans suspension et avec une direction directe dépourvue de crémaillère. Cela dit ils se différencient des modèles que nous conduisons sur circuit au Canada, notamment au niveau du moteur.

Il s’agit d’un monocylindre 2 temps refroidi par air forcé, affichant 50 cc de cylindrée. Pas de chaîne pour entraîner les roues arrière, mais un système de variateur et d’embrayage dans un carter étanche, similaire à celui d’un scooter. Un levier de vitesses permet de choisir entre trois positions : « F » pour avancer, « N » pour le neutre et « R » pour reculer. Côté freinage, pas de disque solidaire de l’axe de roue arrière ou au niveau des roues avant, mais quatre tambours de petit diamètre dans chaque roue, actionnés par des câbles.

Au volant, une commande héritée d’un deux-roues permet d’actionner les fonctions principales (clignotants, phares, klaxon et coupe-contact). En toute honnêteté, le montage du circuit électrique nous a semblé plutôt artisanal, avec des câbles et des branchements anarchiques un peu partout. Mais tout a bien fonctionné durant notre périple.
Grâce à un siège large et relativement confortable, la position de conduite est plus reposante qu’un kart destiné à la piste. Les roues de plus grand diamètre que d’habitude sont équipées de pneus rainurés pour évacuer l’eau de pluie. Dernière incongruité, la réglementation japonaise reliée à ce type de véhicule n’impose pas le port du casque! C’est donc les cheveux au vent que nous nous apprêtons à arpenter la ville de Tokyo.

Au démarrage, le petit monocylindre demande un bel effort sur la pédale de droite pour se lancer. La sonorité stridente et l’odeur entêtante de l’huile brûlée typique des 2 temps agace certains participants et ravit les nostalgiques…dont nous faisons partie!
Guidés dans les rues de Tokyo par un instructeur juché sur un Can-Am Ryker, nous arpentons les rues au volant de nos petit bolides. Le Japon n’est pas le pays qui compte le plus de grosses voitures, loin de là, mais même la plus minuscule des kei cars nous semble immense puisque nous sommes au ras du sol! Le fait d’être assis aussi bas et sans casque fait aussi en sorte que la sensation de vitesse est décuplée. Nous avons poussé le véhicule à 60 km/h au maximum, mais nous aurions juré que c’était bien plus!

Les karts accélèrent moins fort qu’un scooter 2 temps équivalent, mais disposent de suffisamment de réserve pour s’insérer dans la circulation. En revanche, le freinage est vraiment mou, les quatre tambours n’offrant ni mordant ni puissance. En arrivant aux intersections, il vaut mieux anticiper. Pour ce qui est du confort, l'absence de suspension vous renvoie sèchement les irrégularités de la route, mais cela demeure rare, l'asphalte répandu à Tokyo étant plutôt lisse. Une expérience similaire à Montréal vous déchausserait toutes les dents!
Ce tour de la ville permet de passer par des endroits iconiques de Tokyo, comme Ginza, Omotesando, Shinjuku ou le célèbre passage piétons de Shibuya. Un bon moyen de découvrir la métropole nippone d’une manière différente que nous avons beaucoup appréciée. Ce petit train de karts au milieu de la ville amuse les passants, mais agace certains automobilistes qui ne se gênent pas pour vous tasser ou forcer le passage. Il faut donc faire attention à ce qu’il se passe autour de soi.

Si l’expérience vous tente, gardez en tête que l’odeur des moteurs 2 temps risque d’imprégner vos vêtements, et qu'une paire de lunettes n’est pas de trop pour ne pas avoir le vent dans les yeux. Il faut aussi reconnaître que de rouler sans la moindre protection avec un véhicule de cette taille comporte une certaine part de risque dans la circulation. En cas d’accident avec un autre véhicule, nous préférons ne pas penser aux conséquences…
Au final, nous avons adoré l’expérience qui à notre connaissance n’est possible nulle part ailleurs dans le monde. Si vous êtes de passage à Tokyo et que vous aimez le kart, cette escapade dans la capitale japonaise devrait vous amuser autant que nous!