Kia EV5 2026 : ce que le client veut
L’audace, l’originalité et l’expérimentation auront été au cœur du développement de nombreux véhicules électriques lancés ces dernières années, alors que les constructeurs avaient encore dans l’esprit de les commercialiser par obligation et sans nécessairement avoir la volonté d’en faire des modèles à succès. Les électriques façon BMW i3 ou Genesis GV60 sont de beaux exemples de véhicules qui ont servi à cumuler des données, mais où la rentabilité n’a pas été au rendez-vous.
Aussi drôle que cela puisse paraître, on constate déjà chez Kia un essoufflement de l’EV6, parce que difficile à catégoriser. Est-ce une voiture ou un VUS? Compacte ou intermédiaire? Et quels sont ses rivaux? Quand l’ensemble des réponses à ces questions demeurent floues, c’est le signe que l’exercice bat de l’aile. Or, avec l’arrivée prochaine de l’EV5, les choses seront bien différentes. Un VUS de taille équivalente à celle d’un Sportage, 100% électrique, et qui par ses formes et sa polyvalence, répondra aux désirs de tous ceux qui recherchent la formule idéale.
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Celui qui arrivera chez nous au printemps prochain coupera clairement l’herbe sous les pieds de l’EV6. Celle-ci n’est d’ailleurs temporairement plus importée chez nous puisque fabriquée aux États-Unis. Kia Canada pourrait décider de la faire fabriquer dans un futur pas si lointain du côté de la Corée du Sud afin d’éviter les contre-tarifs du gouvernement Carney, mais on peut aussi s’interroger sur la pertinence de la conserver, alors que Kia aura aussi à offrir l’EV4 et l’EV5. Essentiellement, une berline et un VUS tous deux électrifiés, et qui se situent dans les segments de véhicules les plus populaires.
EV9 en format de poche?
Nous nous attardons aujourd’hui sur l’EV5 qui arrivera quelques mois après l’EV4. Un VUS dont les lignes rappellent directement celles de l’EV9, depuis l’extérieur ou l’intérieur. Dans les faits, pensez à un EV9 qu’on aurait passé dans la sécheuse! Parce que les proportions, les éléments stylistiques et la disposition de l’habitacle sont très semblables…mais en plus petit.

Le véhicule est d’ailleurs plus court de 70 mm face à l’EV6, mais aussi, face au Sportage, ce qui ne l’empêche pas d’offrir un espace utilitaire de 805 litres. L’EV5 offre même ce petit espace avant (sous le capot) vous permettant d’y ranger une trousse de secours, un bidon de lave-glace et quelques autres bricoles.
Esthétiquement réussi, l’EV5 nous étant destiné différera quelque peu du modèle d’essai, aux spécifications coréennes. Nous aurons par exemple droit aux glaces teintées de série, mais pourrons néanmoins bénéficier de versions à traction ou à quatre roues motrices. Une technologie différente de celle de l’EV6 qui en version de base, est propulsée. Ici, un moteur électrique de 160 kW (215 ch) servira à mouvoir la version de base, alors que la version à rouage intégral aura plutôt à un moteur avant de 155 kW, puis un second à l’arrière de 70 kW. Le tout, pour une puissance de 262 chevaux, permettant de boucler le 0 à 100 km/h en 7,3 secondes.

Alors non, Kia ne joue pas ici la carte de la performance, bien qu’on anticipe la venue possible de la version GT, poussée à 301 chevaux. En fait, l’EV5 viendra directement jouer dans les platebandes des Chevrolet Equinox EV et Volkswagen l’ID.4, mais dans une formule qui j’en suis certain, plaira encore davantage aux consommateurs. Parce que la ligne est charmante, mais aussi parce l’habitacle donne cette impression d’un véhicule beaucoup plus spacieux qu’il ne l’est en réalité. La présentation soignée de l’habitacle comme l’attention aux détails plaira également, bien qu’il soit dommage de ne pas pouvoir bénéficier au Canada de ces tablettes repliables adossées aux sièges avant. Qu’à cela ne tienne, l’espace y est plus que généreux, autant à l’avant qu’à l’arrière.

La version mise à l’essai était un modèle GT-Line avec des feux à DEL distinctifs, de jantes de 19 pouces et un habitacle deux tons, mariant le noir et le crème. Une configuration non confirmée chez nous, mais visuellement très riche. Cela dit, nous savons que les modèles nous étant destinés seront livrés de série avec jantes de 18 pouces et qu’ils bénéficieront de série de ces deux écrans superposés de 12,3 pouces, séparés par un troisième écran de 5 pouces destiné aux commandes de chauffage/climatisation. Une formule identique à celle de l’EV9, où le cercle du volant vient gêner la visibilité du petit écran. Or, il s’agit sans doute du seul reproche ergonomique qui puisse fait au EV5, qui propose sinon une multitude d’espaces de rangement, une console flottante bien pensée, sous laquelle loge un tiroir accessible par l’arrière. Le système V2L permettant la recharge d’accessoires depuis la batterie haut voltage du véhicule sera aussi offerte, les études ayant prouvé que les acheteurs en font bon usage.

L’autonomie
En effectuant la conversion des chiffres WLTP aux normes nord-américaines, on obtient une autonomie anticipée à 454 km pour le modèle à traction. Un peu moins que ce qu’annonce Chevrolet avec l’Equinox, bien qu’après 250 kilomètres de parcouru, l'EV5 affichait encore 258 kilomètres restants au compteur, pour une autonomie réelle anticipée de 508 kilomètres. Les chiffres officiels seront dévoilés d’ici peu et nous allons bien sûr mettre le véhicule à l’essai dans nos conditions pour obtenir la vérité. Mais chose certaine, il ne s’agira pas d’un problème.
L’EV5 repose sur une architecture 400 volts, permettant tout de même une recharge de 10 à 80% en plus ou moins 30 minutes selon Kia. Doté d’une batterie thermorégulée de 81,4 kWh, il est aussi équipé d’un dispositif de préconditionnement très pratique durant les moins d’hiver. En accélération, le véhicule est prompt et ne manque jamais de punch. Il n’a pas la verve d’un EV6 produisant 320 chevaux, mais donne étonnamment l’impression d’être moins lourd, alors qu’il n’en est rien. Un modèle GT-Line à quatre roues motrices avoisine d’ailleurs les 2 220 kg, permettant ainsi de sauver quelque 300 kg face à l’EV9. Or, Kia ne fait encore une fois qu’appliquer ici une formule à l’échelle 7/8ème face à son grand frère, qui connaît chez nous beaucoup de succès. Voilà pourquoi on anticipe la même chose avec l’EV5.

En exclusivité?
La stratégie de Kia Canada avec l’EV5 est aussi intéressante dans l’optique où il ne sera pas offert chez nos voisins du sud. C’est en effet en raison de son assemblage sud-coréen que les Américains lui lèvent le nez, nous permettant ainsi d’obtenir tout l’inventaire souhaité. Ceux-ci conserveront-ils plutôt l’EV6 sur laquelle ils mettraient plus d’emphase? Chose certaine, ce genre de situation risque de survenir de plus en plus dans l'industrie. Et le seul inconvénient concernera probablement l’obtention de pièces de remplacement, toujours plus complexe lorsqu’il est question d’un modèle non offert au sud de notre frontière.
Reste maintenant à en déterminer le prix. Une facture qui sera forcément plus élevée que celle du Niro et de l’EV3 qui arrivera à la fin de l’été 2026, mais qui devra être compétitive face à celle des Chevrolet Equinox EV, Hyundai Ioniq 5 et Volkswagen ID.4, qui seront assurément dans sa mire.







