Ford Bronco Sport Sasquatch 2025 : il nous a surpris en hors-route

Maryville, Tennesse – Depuis la relance de la marque Bronco sous les couleurs de Ford en 2021, le constructeur de Dearborn tente par tous les moyens d’arracher des ventes au Jeep Wrangler, son rival avoué. Pour séduire cette clientèle attirée par le look « aventurier », chaque acquisition d’un nouveau Bronco – ou d’un Bronco Sport – s’accompagne d’une journée de conduite hors route à l’un des cinq centres Off-Roadeo.

L’ennui, du moins pour les amateurs canadiens, c’est qu’il faut traverser la frontière américaine et rouler pendant un bon moment avant d’arriver à destination de l’un de ces centres conçus pour démontrer le potentiel hors route de son 4x4 Ford.

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L’an dernier, mon collègue Dominic Boucher a pu participer à l’une de ces journées de conduite au centre Off-Roadeo du Nevada, au volant d’un Ford Bronco équipé de l’ensemble Sasquatch. Cette fois, c’est au centre Off-Roadeo le plus récent, à Maryville au Tennessee, que Ford avait convié quelques membres de la presse automobile. Et même si les sentiers sont assez larges pour accueillir le Bronco de taille intermédiaire, c’est derrière le volant du plus petit Bronco Sport 2025 que notre journée de conduite s’est déroulée. L’année modèle 2025 comporte quelques nouveautés pour le multisegment compact, dont cet ensemble Sasquatch qui confère au VUS des capacités hors route supérieures.

Sasquatch, c’est quoi au juste?

À l’instar de son grand frère, le Ford Bronco Sport peut être équipé de cet ensemble spécifique qui rend le véhicule un peu plus agile lorsque le bitume disparaît. Les plus observateurs auront certainement remarqué le pare-buffle – ou barre de protection – monté directement au châssis devant le véhicule ou encore les pneus tout-terrain de l’équipementier Goodyear, mesurant 29 pouces de diamètre et montés sur des jantes spécifiques noires de 17 pouces.

Or, l’appellation Sasquatch ne se limite pas à ces deux seules modifications. Il y a aussi un ventilateur moteur de 850 W, du filage pour l’installation d’appareils auxiliaires avec les boutons montés au pavillon, des crochets installés aux ailes avant pour l’arrimage d’objets sur le toit, une suspension retravaillée pour la conduite hors route avec des amortisseurs Bilstein à l’arrière et même des élargisseurs d’ailes à dégagement élevé. 

Ce n’est pas tout, car les pare-chocs sont dorénavant en acier pour mieux résister aux chocs, tandis que les points d’ancrage – lorsque le véhicule s’embourbe dans un obstacle – sont bien en vue. Ils étaient placés plus bas auparavant. Puis, il y a aussi un petit quelque chose que les autres Bronco Sport n’ont pas à l’intérieur, soit sept modes de conduite G.O.A.T. (pour Goes Over Any Terrain) au lieu des cinq habituels. En plus de Normal, Éco, Hors Route, Sport et Glissant, l’ensemble Sasquatch ajoute le mode Rally pour les portions effectuées à une cadence plus rapide ainsi que le mode Rock-Crawl pour les chemins jonchés de rochers.

Mentionnons tout de même que pour accéder à cette belle liste de pièces « robustes », il faut débourser 4 495 $, une somme considérable, surtout si le propriétaire ne s’aventure jamais en terrain accidenté. Mais ça, c’est une autre histoire...

Attaquer un parcours en effectuant des pas de ballet

Une fois rendus à destination, les participants du centre Off-Roadeo de Maryville sont tout d’abord invités à écouter les judicieux conseils des instructeurs Corey et Darren, deux experts de conduite hors route qui en ont vu d’autres. Le premier d’entre eux a passé près de vingt ans chez Land Rover à réparer les 4x4 de la marque anglaise. Pour preuve, nous avons roulé devant la maison du principal intéressé et pas moins de trois vieux Land Rover LR3 et un (plus vieux encore) Discovery étaient stationnés devant sa résidence. Il nous a d’ailleurs avoué qu’il emmenait souvent sa famille dans des aventures hors route.

Sympathiques, les deux comparses nous ont tout d’abord montré les rudiments de la conduite hors route sur un court parcours aménagé non loin du camp de base. C’est d’ailleurs à ce moment que nous avons compris que la vitesse de croisière ne dépasserait pas les 10 mi/h (un peu plus de 16 km/h). Contrairement au Bronco « tout court » muni d’une garde au sol plus élevée et de composantes plus robustes, le Bronco Sport doit obligatoirement être piloté par un conducteur conscient des obstacles qui se dressent devant lui.

Autrement dit, il faut faire preuve d’un certain doigté pour franchir certains des rochers et les ornières qui se sont dressés devant nous durant cette journée. La caméra à 360 degrés s’est avérée fort utile à quelques reprises, nous nous devons de le mentionner. Précisons aussi que ce chemin forestier qui servait autrefois au passage des chevaux n’a presque pas été altéré pour les besoins du centre de conduite hors route. Les propriétaires du domaine ont conclu une entente avec le constructeur pour que ce parcours accidenté soit utilisé à des fins touristiques.

Les deux instructeurs nous ont également avoué qu’un bon conducteur hors route pourrait probablement franchir les neuf milles du parcours avec le mode de conduite Normal, mais pour les besoins de la cause, nous avons plutôt placé le véhicule en mode Hors route, qui enlève notamment l’antipatinage. Le mode Rock-Crawl a aussi été utilisé à quelques reprises, ne serait-ce que pour ressentir les avantages du différentiel arrière à glissement limité dans les moments les plus corsés.

Toutefois, pour se rendre jusqu’au bout, il a fallu sélectionner les meilleurs endroits où « déposer » les pneus avant, les instructeurs nous demandant constamment de placer ceux-ci sur les obstacles les plus élevés, ce qui garantissait une garde au sol justement « élevée ». Les ornières profondes étaient donc proscrites.

Afin de protéger les organes mécaniques du Bronco Sport, des plaques de protection sont soigneusement placées sous le groupe motopropulseur, mais pour esquiver tout contact avec un rocher, nous avons appris à ralentir les ardeurs du véhicule. En gardant le pied gauche sur la pédale de frein et le pied droit sur l’accélérateur, il est possible de mieux doser la vitesse d’approche et de réduire la compression de la suspension, ce qui – vous l’avez deviné – conserve la garde au sol à une hauteur maximale.

Et comme c’est très souvent le cas lors de journées hors route, certains obstacles sont plus ardus que d’autres, ce qui oblige les instructeurs à sortir des véhicules pour guider les participants. Après une bonne journée en plein air et neuf milles entièrement hors route, aucun des véhicules utilisés n’avait subi de dommages ou de crevaison grâce aux judicieux conseils de nos moniteurs. Et s’il est vrai que le Bronco Sport Sasquatch 2025 a grandement étonné, il a tout de même forcé les participants à faire preuve de minutie, ce qui n’est pas nécessairement l’expression à laquelle on pense lorsqu’on veut décrire une journée hors route.

Corey et Darren nous ont également montré ce que tout amateur de conduite hors route devrait avoir dans son véhicule pour augmenter ses chances de se sortir d’une impasse. Une paire de plaques de traction est déjà un bon début pour les obstacles qui sont simplement trop profonds, tandis qu’une scie mécanique (électrique de préférence) est une bonne idée au cas où une branche bloquerait la voie. Ceci dit, la pièce de résistance est sans aucun doute la sangle de remorquage qui, lorsque bien ancrée à un autre véhicule, peut s’avérer miraculeuse pour se sortir du bourbier.

Bientôt un Off-Roadeo en sol canadien?

En terminant, les gens de Ford nous ont avoué que le constructeur était en ce moment à la recherche d’un endroit au Canada pour la construction d’un sixième centre Off-Roadeo, probablement dans la région qui a vendu le plus grand nombre de véhicules Bronco. Au moment d’écrire ces lignes, on ne retiendra pas notre souffle avant l’annonce officielle, mais déjà, cette phrase lancée quelques minutes avant notre départ est une bonne nouvelle pour les mordus canadiens du Bronco. Le seul hic dans cette histoire, c’est la grandeur de notre pays.