Ferrari 812 - La vitesse du son

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

Bien que les délais de livraison fassent partie aujourd’hui des principales embûches à l’acquisition d’un véhicule, il a toujours été très difficile de mettre rapidement la main sur une Ferrari. Évidemment, lorsque cela est possible, parce que dans certaines gammes, il faut aussi se « qualifier » pour réussir à obtenir un exemplaire, l’acheteur n’est alors pas à son premier rendez-vous avec la marque.

N'achète donc pas une Ferrari 812 qui veut bien, et certainement pas d’un simple claquement de doigts. La production est limitée et le véhicule est aujourd’hui l’unique voiture de Ferrari à proposer une motorisation V12, inutile de vous dire que la demande est beaucoup plus grande que l’offre. Sachez donc d’abord que les versions Competizione, produites à 1 598 exemplaires, sont déjà toutes prévendues, ne laissant à certains élus que la chance de mettre la main sur un modèle 812 GTS, modèle que l’équipe du Guide de l’Auto a pu récemment découvrir.

À ciel ouvert

Initialement lancée en 2017 en remplacement de la F12 Berlinetta, la 812 n’était alors offerte qu’en version Superfast à toit rigide, déclinaison aujourd’hui disparue puisque le catalogue ne compte désormais que la version GTS. Il s’agit d’un cabriolet à toit rigide rétractable dont l’opération ne s’effectue qu’en 14 secondes à peine. Une fois déployé, la voiture conserve un look tout simplement fabuleux, les montants arrière demeurant fixes, sans doute pour une question de rigidité structurelle. Remarquez, le sentiment d’être enveloppé à bord du bolide même lorsque le toit est abaissé est tout à fait sublime, cela contribue aussi à éliminer toute forme de turbulence dans l’habitacle.

Cela dit, le fait d’être magnifiquement installé sur un baquet sculpté de main de maître et positionné loin derrière, tout près de l’axe des roues arrière, demeure l’élément le plus fantastique de cet habitacle. Sans compter qu’on retrouve devant soi un interminable museau sous lequel se cache la bête. Il s’agit d’un puissant V12 atmosphérique de près de 800 chevaux (818 sur les modèles Competizione) à la sonorité si enivrante qu’elle rend inutile la présence d’un quelconque système audio à bord.

Dans les faits, la 812 GTS se veut donc un coupé/cabriolet grand tourisme. Cette biplace n’a pas la même vocation que celle des modèles à moteur central, mais elle peut faire décrocher la mâchoire à quiconque prend place à bord. D’entrée de jeu, la puissance de ce V12 qui chante jusqu’à 9 500 tr/min est tout simplement ahurissante. On a également retravaillé et allégé cette mécanique pour les versions Competizione, pour lesquelles on parvient à tirer 29 chevaux supplémentaires.

Docile ou démoniaque

Quiconque prenant place derrière le volant de la 812 GTS sera intimidé. Ou, à tout le moins, saura que le bolide mérite un grand respect. Il est évident que le travail d’orfèvre lié à sa création exige tous les égards et le résultat est phénoménal. Maintenant, cette Ferrari sait aussi se distinguer sur la route en proposant un comportement incomparable à tout ce que vous auriez pu conduire dans le passé. Cette voiture, plus talentueuse et agile que sa devancière, donne l’impression d’une inexistante perte de poids. Même chose en ce qui concerne la répartition des masses, laquelle semble optimale, alors qu’il n’en est rien.

Aussi drôle que cela puisse paraître, la 812 GTS sait également se montrer polyvalente. Non pas lorsqu’il est question de transporter l’épicerie, mais plutôt parce qu’elle est aussi docile et confortable sur les routes publiques que démoniaque lorsqu’on lui présente un circuit. C’est à cet endroit où elle dévoile d’ailleurs sa véritable identité, comme son savoir-faire, redéfinissant alors la signification du terme grand tourisme. Parce qu’en de telles conditions, et après avoir sélectionné le mode « Race », elle fera très mal paraître des voitures exotiques d’abord conçues pour la piste. Puis, parce qu’elle vous donnera des sensations telles qu’en dépit de votre portefeuille, vous serez soudainement en mesure de justifier la somme demandée. Quant aux versions Competizione que nous n’avons pu mettre à l’essai, elles semblent repousser ces limites encore d’un cran, notamment avec la présence de roues arrière directionnelles, indépendantes l’une de l’autre.

Honnêtement, le poste de conduite un brin âgé est peut-être le seul point un brin décevant de la 812 GTS. Il reste moins attrayant que ceux d’une SF90 ou de la dernière 296. Il ne s’agit certainement pas d’un frein à son acquisition puisque l’acheteur de ce modèle recherche d’abord l’exclusivité. Ce qu’il obtiendra, car les sportives à moteur V12 avant se font de plus en plus rares. La 812 pourrait d’ailleurs être la dernière du genre à être offerte par Ferrari, qui se dirige de plus en plus vers l’hybridation.

Feu vert

  • Un placement
  • Moteur V12 puissant et sonore
  • Comportement sur piste comme sur route

Feu rouge

  • Tout ce qui concerne les finances
  • Présentation intérieure vieillissante
  • Plus de version à toit rigide

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