Hyundai Veloster - Missile sud-coréen

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2021

De la drôle de Scoupe au Veloster, en passant par les Tiburon et Genesis, Hyundai s’est aventuré maintes fois sur le territoire périlleux des voitures de sport, avec des résultats pour le moins inégaux. Cette fois-ci par contre, c’est la bonne avec la Veloster N, une compacte sportive étonnamment agile, performante et abordable qu’on peut s’offrir cette année avec une nouvelle boîte de vitesses à double embrayage qui la rend encore plus rapide. Les pointures de la catégorie n’ont qu’à bien se tenir.

Cette année, le coupé compact de performance Veloster N à trois portières est désormais le seul à porter ce nom en terre nord-américaine. Hyundai a effectivement retiré de son catalogue les autres versions après avoir d’abord mis fin à leurs souffrances en Corée du Sud, à cause d’une demande pratiquement nulle. Le raz-de-marée mondial des utilitaires sport de tous formats a donc fait de nouvelles victimes.

Pour viser plus large

Le coupé Veloster N, en net contraste, a été bien accueilli autant par la presse spécialisée que les amateurs de compactes sportives sérieuses et abordables. La lettre N évoque à la fois le centre de Namyang en Corée, où il a été conçu, le mythique circuit du Nürburgring où il a été raffiné et la division N, qui multiplie les modèles et versions de performance chez Hyundai. Tout ça avec la touche experte de l’ingénieur allemand Albert Biermann, qui dirige la recherche et le développement chez Hyundai et Kia après avoir longtemps mené la célèbre division M chez BMW. Eh oui, il y a un lien.

Le Veloster N, donc, est maintenant décliné en deux versions pour satisfaire les clients qui veulent quand même plus de glaçage et de bidules avec leur coupé sud-coréen. Une nouvelle variante offrira effectivement des accessoires et des systèmes de sécurité additionnels en plus de nouveaux sièges qui combinent des surfaces de cuir et d’Alcantara. Avec leur coque amincie, inspirée des baquets de course, ces sièges N Light Sport sont plus légers de 2 kg chacun et portent même un logo N illuminé au sommet de leur dossier, juste pour le clin d’œil.

L’autre nouveauté importante est la boîte de vitesses automatique optionnelle N DCT (pour dual-clutch transmission) à huit rapports, bien sûr assortie de palettes derrière le volant. Ses deux embrayages tournent dans un bain d’huile plutôt qu’à sec comme plusieurs autres, pour une meilleure lubrification et un refroidissement plus constant. Et ce n’est pas tout.

La boîte N DCT s’accompagne d’abord du mode NGS (pour N Grin Shift) qui gonfle le couple de 260 à 278,5 lb-pi (donc de 7%) pendant 20 secondes en suractivant le turbocompresseur tout en accélérant les changements de rapports. Un truc qu’emploie Porsche, entre autres. Il y a ensuite le mode N Power Shift (NPS), qui maintient la pression de suralimentation pour éviter les baisses de couple lors du passage des vitesses lorsqu’on accélère à plus de 90% et enfin, le N Track Sense Shift » (NTS), qui est censé optimiser le choix du rapport en conduite sportive.

Cible connue

Contrairement à la quasi-totalité de ses rivales, la Veloster N ne parade pas avec des sièges griffés Recaro ou des freins Brembo. Dans ce dernier cas, les ingénieurs ont simplement adapté les freins plus grands d’une Hyundai plus grosse et lourde. L’idée était de viser le prix le plus bas possible pour que de jeunes acheteurs puissent s’offrir une compacte à la fois agile, performante, pratique et polyvalente. Ils n’ont pas lésiné pour autant sur l’essentiel en la chaussant de pneus Pirelli P Zero bien mordants, de taille 235/35 R19.

Le moteur de 2 litres et 275 chevaux permet un sprint 0-100 km/h en 6,8 secondes avec une boîte manuelle solide et précise qui n’a cependant pas la finesse de celle d’une MX-5 ou d’une Civic Type R. La boîte N DCT et son mode départ-canon devraient améliorer ce chrono de près d’une seconde. L’échappement sport gargouille déjà au démarrage et ratatouille ensuite allégrement aux changements de rapports. On peut même en ajouter une couche en cochant un des multiples réglages sur l’écran central tactile.

Il y a d’ailleurs un côté adolescent et réjouissant dans la dégaine de la Veloster N qu’on influence en choisissant l'un des cinq modes de conduite avec une touche à la gauche du volant ou alors le mode N, entièrement configurable, avec celle de droite. On peut modifier ainsi les réglages de la direction, des amortisseurs, de l’antidérapage et du différentiel autobloquant électronique à transfert de couple.

C’est en poussant fort, en virage, qu’on découvre l’aplomb et l’agilité impressionnante de la Veloster N qui sont dignes des vraies sportives. On les savoure toutefois au prix d’un roulement ferme qui le devient encore davantage en mode sport. Bruyant aussi. Malgré tout, ce premier rejeton de la division N est une belle réussite, surtout au prix demandé. Vivement la suite, monsieur Biermann.

Feu vert

  • Présentation extérieure réussie
  • Tenue de route sérieuse et performances solides
  • Modes sportifs bien conçus et efficaces
  • Ergonomie des commandes

Feu rouge

  • Roulement ferme et bruyant
  • Diamètre de braquage plutôt grand
  • Hayon étroit et seuil haut pour la soute
  • Visibilité arrière limitée

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