Audi S8 2009, la doyenne s'essouffle...

Points forts
  • Symbole d’opulence assuré
  • Moteur V10 exceptionnel
  • Agrément de conduite impressionnant
  • Finition intérieure magnifique
  • Confort royal
Points faibles
  • Prix démesuré
  • Équipement incomplet
  • Beaucoup d’options très chères
  • Ergonomie déficiente
  • Présentation intérieure vieillissante
Évaluation complète

Longtemps considérée comme l'une des meilleures voitures au monde, la S8 doit aujourd'hui composer avec ses six ans bien sonnés. En effet, cette Audi est non seulement la plus âgée des voitures de sa catégorie, mais elle constitue aussi la plus vieille de toutes les Audi. D'ailleurs, son module de clé encore similaire à celui d'une New Beetle 1998 est là pour en témoigner.

Aujourd'hui, la gamme A8 dont fait partie la S8 doit concurrencer la superbe Classe S de Mercedes et la toute nouvelle BMW de Série 7. Même si le haut niveau de technologie a permis à l'A8 de tenir tête à ses rivales pendant quelques années, il faut désormais admettre que l'A8 est dans l'eau chaude.

Évidemment, la voiture conserve encore plusieurs cartes dans son jeu, à commencer par son agrément de conduite encore supérieur à celui de ses rivales germaniques. J'ai d'ailleurs pu le constater en parcourant près d'un millier de kilomètres à bord de ce carrosse royal, carrosse que Jacques Villeneuve a d'ailleurs choisi comme compagne du quotidien.

La performance, la vraie

Question performance, la S8 fait bien sûr honneur à sa réputation. Non seulement la voiture se voit dotée d'un puissant moteur V10 dont la sonorité creuse et raffinée est carrément emballante, mais elle s'accroche à la route avec l'aisance d'une sportive pesant la moitié de son poids.

Le V10, d'une cylindrée de 5,2 litres, produit 450 chevaux et 398 lb-pi de couple. Il fait équipe avec une boîte automatique à six rapports dotée d'un mode manuel, ainsi qu'avec la fameuse traction intégrale Quattro. Évidemment, les accélérations sont exotiques, mais ce sont surtout les reprises à grande vitesse qui impressionnent le plus. Passer de 120 à 200 km/h, ça se fait presque en claquant des doigts, et non pas sans l'absence d'un merveilleux sentiment de puissance et d'adrénaline. Vous comprendrez donc qu'à moins d'être très discipliné, le permis de conduire se met sur la table presque chaque fois qu'on prend la route.

Étonnamment, la consommation de ce V10 n'est pas démesurée, considérant surtout que cette voiture pèse plus de 2 000 kilos. Ce n'est bien sûr pas en s'improvisant pilote de course au volant de cette voiture que l'on parvient à obtenir une consommation décente, mais en conduite normale, on peut aisément s'en sortir autour de 14 litres aux 100 kilomètres.

Sur route, la S8 est sublime. "Agile" et "maniable" ne sont habituellement pas des qualificatifs attribuables à des voitures aussi lourdes et imposantes, mais dans le cas de la S8, oui. Le châssis de type Space Frame en aluminium, la suspension réglable, la direction précise et communicative, ainsi que les freins ultra performants font d'elle une routière de renommée mondiale. Sachez cependant que les roues de 19 pouces avec pneus à profil bas composent plus ou moins bien avec notre réseau routier.

Malheureusement, la S8 demeure une voiture avec laquelle Audi n'a jamais réussi à se défaire des craquements et bruits de caisse. Les cliquetis provenant des portières sont d'ailleurs tels qu'on croirait à la présence dans les pochettes de portes de plusieurs boîtiers de disques compacts se frottant ensemble. C'est non seulement agaçant mais surtout, carrément inacceptable en 2009, dans une voiture vendue dix fois plus chère qu'une Toyota Corolla.

Joie et déception

À bord, la finition est superbe. L'Alcantara au pavillon, la fibre de carbone, les cuirs somptueux et la richesse des plastiques sont dignes des plus belles voitures au monde. Toutefois, la présentation intérieure commence à dater et laisse paraître quelques signes de vieillesse. Il ne suffit que de prendre place à bord d'une A5 et d'un Q5 pour constater qu'Audi fait aujourd'hui bien mieux en matière de design intérieur.

Bref, malgré l'espace et le confort offert à bord, on souffre d'un manque de compartiments de rangement, ainsi que par la déficience de l'ergonomie. Car pour utiliser toutes les fonctions de cette voiture de façon intuitive, cela prend beaucoup de pratique, surtout si vous n'êtes pas familiarisé avec les produits de la marque.

La grande déception de cette voiture réside cependant dans la pauvreté de l'équipement offert de série et par l'absence de certains éléments. Entendons-nous, la voiture est nettement mieux équipée qu'une Pontiac G5, mais face à ses rivales, c'est presque insultant. Ici, pas de sièges ventilés, de disque dur pour système audio ni de prise auxiliaire pour lecteur mp3. Et on ose vous charger des frais supplémentaires pour des caractéristiques telles qu'un sac à ski, un volant chauffant et un système de surveillance de la pression de pneus.

Notre voiture d'essai était pour sa part équipée d'un exceptionnel système audio optionnel  Bang & Olufsen, dont le prix à lui seul est de 7 800$. Ajoutez à cela 900$ pour un système de climatisation à quatre zones, 1 200$ pour un toit ouvrant à panneau solaire qui permet d'équilibrer la température de l'habitacle, ainsi qu'une panoplie d'autres options et vous obtenez une facture de plus de 140 000$. Ouch!

Quant à la ligne de la S8, elle affiche toujours une rare élégance. De ce côté, force est d'admettre que la voiture a bien vieilli. Mais qu'à cela ne tienne, Audi se prépare à la remplacer prochainement, histoire de ne pas se faire damer le pion par la concurrence.

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