Chevrolet Camaro 2010, naissance et renaissance d'un coupé sport !

Points forts
  • Style emballant
  • Prix compétitif
  • Finition intérieur
  • Bon duo de moteurs
Points faibles
  • Espace de chargement réduite
  • Forme du volant
  • Modèle V8 peu distinctif
Évaluation complète

Ce n'est probablement pas le meilleur temps pour introduire la Chevrolet Camaro 2010 sur le marché, les circonstances actuelles ne favorisant pas les réjouissances. Il faut cependant avouer qu'il est bon d'être à nouveau concentré sur un produit et non pas sur un contexte économique.

Après avoir entendu parler largement de cette nouvelle Camaro et vu plusieurs versions concepts depuis déjà quelques années, on pourrait croire à une introduction tardive par rapport au plan original mais, en fait, la nouvelle Camaro représente l'un des produits mis en marché le plus rapidement chez GM. Cette impression de retard vient du fait que General Motors a largement contribué à alimenter les discussions sur la Camaro dès le départ, en présentant les premiers concepts près de deux ans en avance par rapport à son habitude. D'ailleurs, près de 15 000 Camaro ont été pré-vendues, ce qui démontre bien l'anticipation de plusieurs.

Vedette du grand écran

L'autre bon coup marketing du constructeur s'avère certainement d'avoir réussi à faire connaître la Camaro à une clientèle beaucoup plus jeune. Certes, plusieurs ont connu cet icone alors que la Camaro était offerte il y a plusieurs années, mais l'intérêt envers la voiture s'est aussi transposé chez les plus jeunes grâce au film Transformer dans lequel elle tenait la vedette. Bumblebee, c'est ce que rentiendront les jeunes en apercevant une Camaro jaune sur nos routes. Voilà une manière ingénieuse d'élargir les horizons d'une voiture niche.

S'inscrivant dans le créneau des coupés sport, la Camaro rivalise avec quelques autres ivedettes du passé, notamment la Dodge Challenger et la Ford Mustang, cette dernière représentant certainement sa plus proche rivale. Cependant, les gens de GM se défendent de vouloir simplement raviver un Muscle Car du passé, mais bien créer un nouveau coupé sport offert sous diverses déclinaisons.

Plate-forme australienne

Bien entendu, il n'était pas question que la Camaro soit autre chose qu'une propulsion. Puisque GM n'a pas de plate-forme adaptée pour une voiture à propulsion de ce type et que l'on ne veut pas reluquer chez Cadillac, deux choix s'offraient. Le premier, développer une nouvelle plate-forme pour la Camaro ou le second, puiser du côté des filiales du GM. Avec une stratégie de réduction des coûts, la seconde solution a été retenue et la Chevrolet Camaro utilise donc une plate-forme empruntée chez Holden, la division australienne de GM. On a toutefois pris soin d'apporter plusieurs modifications au châssis. On l'a étiré et élargi, tout en repoussant aux extrémités les roues afin de maximiser les performances. Bref, on obtient pratiquement une toute nouvelle plate-forme.

Tout comme c'est le cas avec la Mustang et la Challenger, la Camaro est proposée avec, au choix, un moteur V6 et V8. Tous deux peuvent être mariés à une boîte automatique à six rapports ou à une manuelle, également à six rapports. Le six cylindres de 3,6 litres, emprunté du côté de chez Cadillac, développe une puissance de 304 chevaux pour un couple de 273 lb-pi. De son côté, le V8, qui équipe la Camaro SS, est dérivé de celui de la Corvette et développe une puissance impressionnante de 426 chevaux, soit à peine un peu plus que la Dodge Challenger SRT8.

Des lignes modernes

Du trio des icônes du passé, la Camaro est celle qui arbore l'aspect le moins rétro. Alors que la Challenger représente une interprétation moderne de l'original, les designers chez GM n'ont pas voulu simplement recréer la Camaro, mais bien lui donner un aspect typiquement moderne. On retrouve certes quelques éléments inspirés du passé, notamment l'instrumentation, mais du reste tout a été mis au goût du jour. Il faut avouer que la Camaro arbore des lignes fluides et bien réussies. Dans sa livrée SS, on apprécie les jantes de 20 pouces et le béquet discret à l'arrière. Cependant, l'ensemble RS proposé pour le modèle V6 procure à la Camaro le même traitement visuel que le modèle SS, un élément appréciable pour les propriétaires de modèle V6, mais quelque peu irritant pour ceux qui optent pour la SS. Lorsque l'on se paie le "gros modèle", on veut que les autres puissent l'identifier rapidement en se démarquant du modèle plus abordable, comme c'est le cas avec la Challenger SRT8, qui se distingue fortement du modèle à moteur V6.

À l'intérieur, on apprécie le traitement apporté qui n'a rien de commun avec les autres produits GM. On remarque rapidement l'attention portée aux détails et une nette amélioration de la qualité de finition par rapport à d'autres produits. Avec sa ceinture de caisse élevée et ses zones vitrées réduites, on se sent un peu enfermé dans l'habitacle mais le tableau de bord sobre et peu encombrant atténue quelque peu cet effet, ce qui n'était pas le cas avec la Soltice ou la Sky, par exemple. Bien entendu, puisqu'il s'agit d'un coupé, l'espace arrière demeure assez restreint, tout comme le dégagement à la tête. On parlera beaucoup plus d'un 2+2 que d'un vrai quatre places.

Les sièges offrent un bon confort, tout en favorisant un bon maintien latéral en conduite plus sportive. Bon point aussi pour le large repose-pied qui permet de bien s'ancrer. Le volant télescopique permet aussi la recherche d'une bonne position de conduite. Finalement, le principal irritant à bord touche le volant. Sa forme quelque peu en V ne procure pas une bonne prise en main tout en donnant un point de pression plus marqué dans le creux de la main. Bref, ce volant n'est pas confortable.

Sur la route

Nous avons eu la chance de prendre le volant de pratiquement toutes les versions lors du récent lancement de la Camaro. Bien entendu, la Camaro SS avec son moteur de 426 chevaux n'a rien à envier à la concurrence au chapitre des performances. C'est surtout la riche sonorité du V8 qui se révèle un des éléments les plus appréciables de la Camaro SS. La boîte de vitesse manuelle offre des changements précis alors que son étagement et le sixième rapport permettent une économie de carburant accrue. La suspension indépendante aux quatre roues, une première pour la Camaro, adopte des réglages plus sportifs sur la SS. Cette dernière affiche un bon aplomb tout en minimisant bien les transferts de poids. Les freins, de type Brembo, offrent une bonne puissance mais la pédale est légèrement spongieuse. On a l'impression de devoir l'enfoncer très loin pour obtenir un freinage adéquat.

La Camaro V6 est celle qui risque de générer le plus grand nombre de vente. Elle se révèle tout aussi intéressante que le modèle V8 et n'est certainement pas sous motorisée. Certes le V6 n'a pas le sonorité de son grand frère, mais ses 304 chevaux suffisent à lui donner un comportement relativement dynamique. Les dimensions de la voiture et son poids réduit sont aussi des éléments qui maximisent les performances du moteur V6. Dans cette livrée, on retrouve une suspension de type Touring moins habile sur piste, mais plus confortable en conduite quotidienne. Ajoutez un traitement visuel qui ne donne pas l'aspect d'un modèle bon marché et une consommation de carburant intéressante.

On a souvent critiqué GM pour avoir négligé certains aspects de ses nouveaux véhicules. Dans le cas de la Camaro, il semble que rien n'a été laissé de côté et c'est tant mieux. Du reste, voilà un coupé sport fort réussi qui risque bien de s'attirer les faveurs de plusieurs, notamment en raison de ses prix bien étudiés.

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