Chevrolet Camaro 2010: Assez pour faire défroquer un fan de Mopar?

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Points faibles n.d.
Évaluation complète

Alors que la Mustang de Ford a toujours connu une belle popularité et que Chrysler s’apprêtait, il y a quelques années, à lancer sa superbe Dodge Challenger, les ingénieurs et les designers de GM devaient trimer dur pour trouver une solution de rechange rapide et économique. Il ne suffisait pas de sortir le nom Camaro des boules à mites. Il fallait quelque chose de puissant, visuellement et techniquement parlant.

Lorsque votre journaliste préféré (le journaliste préféré de ma mère, à tout le moins!) a vu le concept de la Camaro dévoilé au Salon de l’auto de Détroit en 2006, on ne peut pas dire qu’il a été impressionné, surtout après avoir vu la Challenger qui s’inspirait beaucoup du modèle original. Dans le cas de la Camaro, on s’inspirait certes du passé mais avec une touche évidente de modernisme.

Challenger vs Camaro

Récemment, j’ai eu l’occasion de conduire une Camaro RS et je dois avouer que même si je trouve encore que les lignes de cette voiture n’ont pas le charme ni le symbolique de celles de la Challenger, il s’agit sans doute de la solution la plus viable dans les circonstances. Je serais prêt à parier que la Challenger attire beaucoup plus les baby boomers maniaques de Mopar (le nom souvent donné aux produits de la Chrysler Corporation, surtout des années ’50, ’60 et ’70) que n’importe quelle autre clientèle. La Camaro, de son côté, est sans doute mieux armée pour aller chercher un public autre que celui des nostalgiques. Son apparition dans le film Transformer n’y est sans doute pas étrangère.

Il y a quelques mois, j’ai fait l’essai d’une Challenger SRT8, une voiture aussi illogique que puissante. Aussi bien l’avouer tout de suite, j’étais tombé amoureux de cette voiture. Il faut dire que j’ai toujours été un fan des produits Mopar.  La Camaro que j’ai essayée dernièrement était une version RS dotée d’un V6 de 3,6 litres de 304 chevaux, ce qui n’est pas rien.  La transmission était une automatique à six rapports avec  mode manuel. J’ai beau avoir l’âge vénérable de 48 ans et trouver qu’il y a trop de technologie dans les voitures et qu’elles sont souvent inutilement puissantes, n’empêche que pour moi une Mustang, une Challenger ou une Camaro se doit de posséder un moteur très performant. Donc, avant de dire que je préfère la Challenger à la Camaro, je vais attendre de faire l’essai de cette dernière dans sa livrée SS, avec son V8 de 6,2 litres de 426 chevaux munie d’une manuelle Tremec à six rapports.

Remarquez que le V6 de la Camaro est suffisamment puissant et que la majorité des gens le préféreront au V8, ce qui est tout à fait logique. Le 0-100 s’effectue en 8,4 secondes et une reprise entre 80 et 120 km/h prend 5,4 secondes, des données correctes même si on pourrait s’attendre à mieux. Je ne peux pas dire que la boîte automatique m’a impressionné, surtout en mode manuel alors que le passage entre les rapports est un peu trop long. De plus, sur ce mode, les rapports montent tout seuls, ce qui va à l’encontre de la sportivité. Bizarre. Et puis, la sonorité du moteur n’est pas tellement enivrante. Lors de notre semaine d’essai, nous avons maintenu une moyenne de 14,3 litres aux cent, ce qui est un peu trop élevé. Il faut dire que nous n’avons pas nécessairement eu le pied droit très conciliant…

C'est de la bottine, ça!

Les gros pneus Pirelli P Zero (245/45ZR20 à l’avant et 275/40ZR20 à l’arrière) provenaient de la SS et assuraient une tenue de route de haut niveau. En conduite sportive, le contrôle de la stabilité n’intervient pas au moindre coup de volant et lorsqu’il le fait, c’est avec discrétion.  Il est possible de le désactiver complètement et ainsi faire décrocher l’arrière en sortie de virage, un exercice qui, on ne le rappellera jamais assez, ne doit être fait que sur une piste de course ou dans un endroit sécuritaire. Si les sièges pouvaient seulement retenir un peu plus les occupants, la conduite n’en serait qu’améliorée. Parlant de sièges, mentionnons qu’ils sont tous confortables. Eh oui, même ceux à l’arrière!  Cependant, seules les personnes sans tête, ni coudes et ni jambes pourront vraiment les apprécier…

De toute évidence, le style de la Camaro la rend désirable. Et si vous aimez faire marche arrière à l’aveugle et risquer de vous faire enguirlander par d’autres conducteurs chaque fois que vous sortez d’une place de stationnement parce que vous ne les avez pas vus, la Camaro n’en sera alors que plus désirable! Là où la Camaro marque des points face à la Challenger, c’est au niveau du tableau de bord, franchement réussi. Dans la Challenger, il ressemble beaucoup trop à celui de la Chrysler 300 tandis que celui de la Chevrolet est fort original, surtout avec les quatre petites jauges (pression d’huile, tension de la batterie, température d’huile et température de la transmission) placées sur la console centrale et qui rappellent celles du modèle 1969. Ah oui, il ne faut pas oublier de mentionner que les portières longues et lourdes sont difficiles à ouvrir, surtout si la voiture est stationnée dans une pente ascendante.

Avec la Camaro, Chevrolet frappe de plein fouet la Dodge Challenger et la Ford Mustang.  Si, il y a quelques années, la Camaro n’a pas eu l’attention qu’elle méritait au sein de la famille General Motors, il en va bien autrement aujourd’hui.  Comme « dans le temps » la guerre des « muscle cars » est ressuscitée entre les ex-Trois Grands que sont General Motors, Ford et Chrysler.  Les têtes grisonnantes sont ravies!

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