Mercedes-Benz C250 Coupé 2012, la politique du conservatisme audacieux

Points forts
  • Lignes à la fois classiques et modernes
  • Solidité de construction évidente
  • Moteur 1,8 litre turbo économe
  • Matériaux de grande qualité
  • Coffre assez grand
Points faibles
  • Places arrière plus ou moins faciles d'accès
  • Moteur 1,8 litre turbo en manque de prestige
  • Consommation augmente vite si on s'amuse
  • Niveau d'équipement décevant
  • Entretien dispendieux
Évaluation complète

Une nouvelle Mercedes-Benz, c’est un événement. Une nouvelle Mercedes-Benz coupé, c’est un grand événement. Après avoir commercialisé une première Classe C coupé (2002-2006), Mercedes revient avec une voiture qui, cette fois, devrait être beaucoup plus populaire. Et sans doute que la présence de BMW Série 3 et de la Audi A5 dans ce marché eut un certain impact sur la décision de Mercedes…

Quoi qu’il en soit, en reprenant le châssis de la très réussie Classe C berline, Mercedes ne pouvait guère se tromper. Cependant, connaissant l’auguste entreprise de Stuttgart, on ne s’est pas contenté de prendre la berline et de l’amputer de deux portières! Par exemple, la hauteur totale du coupé est 38 mm (1,5 pouce) plus basse que celle de la berline, ce qui change l’allure générale de la voiture.

Quatre cylindres turbocompressé

Notre voiture d’essai était dotée du quatre cylindres de 1,8 litre. Quoi, un quatre, même turbocompressé, dans une Mercedes??? Développant 201 chevaux, une petite écurie pour une marque prestigieuse, on serait tenté de dire que le moteur se reprend par son couple immense… mais ce n’est pas le cas puisqu’il n’affiche que 229 livres-pied de couple. Par contre, le fait qu’il livre son couple maximal entre 2 300 et 4 300 tours/minutes, une plage assez large, compense en gratifiant la voiture de reprises plus qu’adéquates. Il ne faut que 5,6 secondes pour passer de 80 à 120 km/h. Les accélérations se montrent moins spectaculaires, mais effectuer le 0-100 km/h en 7,9 secondes est loin d’être dramatique! Il faut souligner que sous les 3 000 tr/min, le moteur ne donne pas sa pleine mesure. Par contre, une fois lancé, il en redemande! Oh, en passant, il ne s’abreuve que d’essence super comme, je crois, tous les produits Mercedes-Benz, turbocompressés ou pas. Lors de notre semaine d’essai, notre consommation moyenne s’est élevée à 9,3 l/100 km, ce qui n’est pas mal. Toutefois, nous avons été plutôt gentil avec l’accélérateur.

À noter que Mercedes offre à ceux qui en désirent un peu plus et qui sont prêts à débourser un peu plus, des coupés plus performants. Je parle ici du C350 (V6 3,5 litres de 302 chevaux) et d’une démoniaque version AMG dotée d’un V8 6,2 litres de 451 équidés. Et c’est sans compter la C63 AMG Black Series avec son V8 6,2 litres d’« à peine » 510 chevaux.

La transmission de notre (« notre » étant un bien grand mot…) C250 est une automatique à sept rapports qui, sans se targuer de posséder le double embrayage de plusieurs de ses comparses germaniques, fonctionne avec rapidité et dans la transparence la plus totale. Seules les roues arrière sont motrices. Cette boîte se place, par défaut, sur le mode Économie. Heureusement, cela n’a que peu d’incidences sur les réactions à l’accélération. Le mode Sport, pour sa part, fait augmenter le régime du moteur (à 100 km/h, on parle de 1 900 tr/min en Économie et de 2 200 en Sport - 2 200 et 2 500 tr/min respectivement à 120 km/h), ce qui procure des reprises plus nerveuses. Cette boîte propose aussi un mode manuel, mais je ne l’ai pas trouvé très intéressant et nul ne doute que la plupart des gens ne s’en serviront qu’une fois de temps en temps ou dans certaines conditions particulières (remorquage, conduite dans les côtes, etc.).

Classique et moderne tout à la fois

Côté style, les designers de Mercedes, comme d’habitude, ont décidé de jouer sur le classicisme des lignes plutôt que sur l’épate et nous leur en savons gré. La berline Classe C est déjà suffisamment jolie qu’il n’aurait pas fallu lui ajouter des artifices en lui enlevant des portes! Bien sûr, l’accès aux places arrière du coupé est diablement plus compliqué qu’avec la berline mais on a réussi à aménager un coffre, grand pour la catégorie avec ses 450 litres (contre 340 pour l’Audi A5 et 440 pour la BMW Série 3 Coupé). Son ouverture, sans être énorme, est correcte mais le transport de gros objets demande une certaine planification. Les dossiers de la banquette arrière s’abaissent en formant un fond plat avec le coffre. Les deux sièges réservés aux passagers arrière procurent un dégagement suffisant pour les jambes,cependant les têtes ont intérêt à ne pas être trop haut perchées! Quant à la visibilité arrière et trois quarts arrière, inutile de préciser quelle ne devait pas figurer bien haut dans la liste des priorités du cahier de charge…

À l’avant, aucun doute, on se retrouve dans l’univers Mercedes-Benz. Le style du tableau de bord est assez drabe, mais on ne peut absolument pas trouver de lacunes au niveau de la qualité des matériaux ou de leur assemblage. J’aurais toutefois apprécié que les sièges retiennent un peu mieux les corps dans les courbes. Ceci étant dit, la version AMG saurait très bien gérer mes déplacements latéraux!

Sur la route, la Classe C250 Coupé se comporte comme une Classe C un peu plus sportive. La tenue de route, loin d’être aussi mordante qu’en version AMG, satisfera néanmoins la grande majorité des acheteurs. En courbes, le roulis est très bien maîtrisé par des suspensions qui favorisent à parts égales le confort et la sportivité. Je les ai toutefois trouvées un peu plus dures que dans la berline, ce qui est tout à fait normal. La direction n’est pas la plus précise que j’aie essayée mais, encore une fois, on a déjà vu bien pire. Et AMG est là pour les clients plus pointilleux! Idem pour les freins.

Savoir être compétitif…

Avec un prix de départ de 40 000 $, la Classe C250 Coupé n’est pas donnée. D’autant plus que le niveau d’équipement est loin d’être celui, par exemple, des coréennes. Je sais, ces voitures ne s’adressent pas au même public mais il est difficile de concevoir que pour 40 000 $, notre voiture d’essai n’ait pas été dotée de GPS, de caméra de recul (ce qui lui aurait été bénéfique…), de siège du passager électrique ou de prise auxiliaire pour brancher un appareil électronique. Bien sûr, tous ces bidules sont offerts moyennant supplément. De son côté, la C350 coûte près de 50 000 $ et la 63 AMG… 66 900 $! On ne connaît pas encore le prix de la Black Series mais Mercedes nous affirme qu’il sera compétitif. On serait doué en politique chez Mercedes-Benz!

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