Dodge Charger 2011: Valoriser l'ado en soi

Points forts
  • Lignes ravageuses
  • Puissance plus qu'adéquate (peu importe le moteur)
  • Routière surprenante
  • Habitacle réussi
Points faibles
  • Consommation quand même élevée
  • Sonorité du 5,7 trop étouffée
  • Places arrière très justes en hauteur
  • Voiture très lourde
  • Visibilité arrère problématique
Évaluation complète

Outre une désespérante chute dans la catégorie des voitures de luxe dans les années 1970 et dans les compactes dans les années 1980, la Dodge Charger a toujours possédé des lignes agressives et des mécaniques à l’avenant. La nouvelle édition 2011 perpétue cette belle tradition.

Pour 2011, donc, Dodge a revu l’esthétisme de sa Charger. Elle qui affichait déjà un air de brute présente maintenant le look d’une brute enragée… pour le plus grand plaisir de nos yeux! Les designers ont réussi à donner à la nouvelle Charger une allure intimidante, tout en lui conférant un charme indéniable. La partie avant de la Charger, lorsqu’elle se pointe dans le rétroviseur d’une voiture qui roule moins vite, incite au respect. Surtout si elle est surmontée de gyrophares bleu et rouge! Ses flancs fortement sculptés ajoutent encore plus de dynamisme à l’ensemble. Seule la partie arrière ne semble pas faire l’unanimité. Au Salon de New York, lors du dévoilement de la version SRT8, un journaliste torontois en avait visiblement contre cette partie. Et il n’est pas le seul. Personnellement, je la trouve très réussie! Une chose est sûre : la Charger attire encore les regards… et plaît beaucoup aux femmes!

Enfin, un beau tableau de bord!

Mais le vrai changement se trouve dans l’habitacle. S’il était un élément qui jurait sur l’ancienne génération, c’était bien le tableau de bord, emprunté à la Chrysler 300. Désormais, la Charger a droit à son propre design et c’est franchement réussi, même si je n’aime pas tellement les grandes surfaces d’aluminium poli. De plus, le volant est un ti-peu trop grand pour une voiture proposant de solides performances. Les plastiques, de leur côté, sont de bien meilleure qualité qu’avant et leur assemblage, du moins sur notre voiture d’essai, ne prêtait pas flanc à la critique. La pièce maîtresse de ce tableau de bord est le grand écran central qui permet de contrôler plusieurs paramètres via le système U-Connect, un peu comme le fait Sync pour Ford. Je ne suis pas un adepte de ce type de communication entre le conducteur et la machine, et j’évite de m’en servir autant que possible. Toutefois, je n’ai pas eu de problèmes à m’y retrouver dans les quelques menus que j’ai utilisés, ce qui est un signe évident de facilité d’utilisation!

Les sièges avant font preuve de confort, mais ils manquent de support latéral. Il me faut aussi avouer que je n’ai pas fait de promenades pendant plusieurs heures d’affilée. Le manque d’espace pour les pieds du passager avant m’a plutôt déplu les quelques fois où j’y ai pris place. Il faut aussi noter que lorsque les portières avant sont ouvertes au maximum, la poignée pour les refermer de l’intérieur est très éloignée du conducteur et du passager. Il faut donc s’étirer au maximum pour les atteindre, ce qui pourrait déplaire à certaines personnes souffrant de maux de dos par exemple. Les sièges arrière sont assez douillets, mais les gens mesurant plus de 5 pieds 10 pouces pourraient avoir la tête qui frotte au plafond!

Le coffre est grand (quand on constate la grosseur de la Charger, le contraire serait surprenant!), mais son seuil de chargement très haut nuit lors de la manipulation d’objets lourds. Si la finition de l’habitacle est réussie, on s’est toutefois relâché lorsqu’est venu le temps de finir le coffre…

Le V6 est parfait dans 95% des cas. Pour les autres, il y a les V8!
Sous le capot de la Charger de base, on retrouve le désormais très répandu V6 Pentastar 3,6 litres de 292 chevaux. À l’autre bout du spectre, il y a la SRT8 qui sera bientôt proposée avec un V8 de 6,4 litres de 470 chevaux (excusez du peu…). Notre Charger R/T, pour sa part, avait droit au tonitruant V8 de 5,7 litres à culasses hémisphériques développant la bagatelle de 370 chevaux et 395 livres-pied de couple. La seule transmission proposée est une automatique à cinq rapports, en attendant celle à huit (oui, 8!) rapports à venir. Le rouage de notre voiture d’essai était intégral, une option de 2 000$ que nous ne recommanderons jamais assez. En plus d’assurer une meilleure traction dans la neige et d’améliorer la sécurité, ce montant sera assurément repris lors de la revente.

Avec 370 chevaux, ce n’est assurément pas la puissance qui manque. Et même si la voiture pèse tout de même plus de 2000 kilos, le 0-100 est abattu en 6,8 secondes et le 80-120 en 5,0 à peine. C’est au freinage qu’on sent le poids de tous ces kilos. L’avant plonge allègrement et, une fois immobilisée, la voiture continue de se dandiner d’en avant en arrière sur ses suspensions, comme dans les bonnes vieilles voitures américaines! Cependant, même à des vitesses folles, la Charger demeure toujours très stable. Fait à noter, le rouge intégral agit comme une propulsion lorsqu’il le faut et lors de départs canon, les roues arrière patinent un peu. Il est même possible, lorsque le contrôle de la traction est désactivé, de faire décrocher l’arrière à l’accélérateur à la sortie d’une courbe (sur un circuit, bien sûr!).

Un gros moteur qui doit déplacer une masse imposante exige une importante ration d’essence. Lorsque nous avons remis les clés de notre voiture, l’ordinateur de bord affichait 12,0 L/100 km. Il faut dire que nous avons effectué quelques accélérations intempestives et qu’une amie de l’auteur, propriétaire d’une superbe Yaris, s’était amusée à accélérer, juste pour le plaisir. Si la sonorité du moteur n’avait pas été si étouffée, son bonheur n’en aurait été que plus grand!

Sur la route, point n’est besoin de faire beaucoup de kilomètres pour se rendre compte qu’on a affaire à une voiture aux dimensions fort généreuses et lourde. La tenue de route est très relevée et la caisse penche un peu dans les courbes mais, au moins, la direction, à défaut d’être très communicative, est passablement précise. Les suspensions ne sont pas mollassonnes comme on pourrait s’y attendre et leur fermeté est juste correcte pour un bon compromis entre sportivité et confort. Les divers systèmes électroniques de stabilité latérale et de contrôle de la traction sont toutefois passablement intrusifs.

La maturité, c’est relatif…

La Dodge Charger édition 2011 a pris de la maturité. Mieux fignolée que par le passé et possédant des mécaniques bien vivantes à défaut d’être économiques, la Charger R/T de notre essai était fort agréable à conduire. Il faut cependant être prêt à vivre avec une visibilité arrière assez pauvre, gracieuseté de piliers « C » très larges et d’un aileron de coffre étudié pour déranger le plus possible. Il y avait aussi le système d’avertissement de voitures dans l’angle mort, beaucoup trop sensible. Selon moi, cette option de 1 125$ n’est vraiment pas nécessaire, mais il faut alors faire sans la caméra de recul qui, elle, est une bénédiction... L’écran GPS de 8,4 pouces est facilement oblitéré par les rayons du soleil et la radio possède une belle sonorité, bien que les oreilles musicales de mon fils n'aient pas été impressionnées outre mesure.

Oui, la Charger a pris de la maturité. Dommage qu’à son volant, le conducteur (ou la conductrice!) en perde…

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