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Changement de cap pour l’industrie automobile

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’avec l’assouplissement des règles relatives au pourcentage de ventes de véhicules électriques, les constructeurs changent complètement leur fusil d’épaule. Naturellement, ce relâchement a été instauré par le gouvernement Trump, qui encourage le retour de véhicules à essence et hybrides au détriment de l’électrique – un geste contradictoire avec la tape dans le dos donnée à son ancien ami, Elon Musk!

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Les conséquences directes se font déjà ressentir dans le domaine, puisque les constructeurs reviennent à leurs premiers amours. Par exemple, Stellantis relance le V8 Hemi sous le capot du Ram 1500 et le propose désormais sur l’ensemble des versions du Dodge Durango, laissant même présager le retour de modèles haute performance à moteur V8 au sein de la grande famille Stellantis. N’oublions pas non plus que la Dodge Charger est désormais de retour avec un moteur à combustion plutôt gourmand, allant à l’encontre de tout ce qu’on a vu du côté des trois géants de Detroit au cours des dernières années.

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Chez Ford, la stratégie diffère : on ne mentionne pas vouloir relancer de gros moteurs. En revanche, les jeux sont faits pour le F-150 Lightning, qui devait pourtant révolutionner le marché de la camionnette. L’avenir n’est pas non plus très prometteur pour le Mustang Mach-E, un véhicule à plateforme unique et avec lequel la rentabilité n’a jamais été possible en raison des coûts de développement et d’un trop grand nombre de problèmes survenus au fil des ans. La relance de Ford vers les modèles à essence, hybrides et rechargeables se fera donc de façon plus naturelle, avec une offre financièrement viable pour l’entreprise, qui risque de continuer de niveler vers le haut en mettant toujours de plus en plus d’emphase sur les gros VUS et sur les camionnettes.

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Photo: Ford

À propos, la fin de production de l’Escape qui s’expliquait jadis par ce désir de fabriquer de plus petits véhicules électriques à l’usine de Louisville constitue aujourd’hui une situation plutôt curieuse, sachant que Ford change totalement ses plans. Le constructeur affirmait d’ailleurs il y a quelques jours mettre un trait sur les plans de plusieurs futurs véhicules électrifiés, ce qui forcément implique ces modèles devant être assemblés au Kentucky.

Et puis, clairement, les dirigeants de General Motors doivent faire beaucoup d’heures supplémentaires actuellement pour réévaluer chacun des produits et l’ensemble de leurs stratégies. L’électrification de masse de la gamme Cadillac se poursuit alors que le marché est en chute libre. Idem pour l’emphase sur l’électrique à travers plusieurs produits Chevrolet et GMC. Si les ventes se portent encore bien chez nous, il en va autrement ailleurs en Amérique du Nord, où les cours de concessionnaires débordent de modèles électrifiés, faute de demande.

Photo: Dominic Boucher

Quel avenir réserve-t-on ainsi à tous ces Cadillac dont le nom termine en « IQ », aux camionnettes Silverado EV et Sierra EV, aux deux Hummer EV, voire aux Equinox EV et Blazer EV qui se vendaient comme des hot-dogs à pareille date l’an dernier? Difficile à dire. Or, la tendance du marché ne va clairement pas dans cette direction, surtout à mesure que l’on monte en gamme.

En fait, il faut s’attendre à ce que les véhicules électriques atteignent un équilibre de popularité à travers des modèles plus accessibles et plus pragmatiques. C’est un point qu’a clairement compris Kia, qui lancera chez nous dans la prochaine année pas moins de quatre modèles électriques abordables, avec des prix d’entrée se situant entre 39 000 $ et 45 000 $. Bien malin ce constructeur américain qui réussira à trouver quelconque forme de rentabilité avec des VÉ vendus à ce prix. General Motors? Peut-être. Mais ce sera le seul. Et entre vous et moi, on préférera continuer à vendre des Silverado, Yukon et Escalade à moteur thermique pour la simple et bonne raison que le succès de GM repose sur ces produits extrêmement rentables.

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Photo: Kia

Les constructeurs automobiles qui ont mis les efforts nécessaires pour réduire de façon significative la moyenne de consommation de leurs modèles gagneront de fortes parts de marché. Pourquoi? Parce que le consommateur moyen en a soupé des fluctuations du prix de l’essence, parce qu’il paie plus cher pour l’achat, l’entretien et l’assurance de son véhicule et parce que l’enjeu environnemental demeure pour plusieurs un facteur de considération.

Les Honda et Toyota de ce monde, dépendamment de leurs stratégies de mise en marché, risquent donc de gagner en popularité. C’est d’autant plus vrai que les consommateurs sont bien conscients que les coûts de possession à long terme sont au plus bas avec plusieurs des véhicules asiatiques, alors qu’il en va autrement pour les concurrents européens et plusieurs récentes nouveautés américaines.

Photo: Dominic Boucher

En terminant, si les États-Unis ont relâché leurs règles, il en va autrement chez nous, au Québec. Le gouvernement provincial ne suit même pas les décisions du fédéral et, malgré la forte diminution des subventions pour l’achat de véhicules électriques, conserve les mêmes objectifs de ventes – à commencer par 32,5% en 2026 alors que la moyenne du marché actuelle se situe entre 13 et 14%. Un changement de direction s’impose à la CAQ, qui ignore la situation, qui se met la tête dans le sable et qui porte de jolies lunettes roses.

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Alors, assisterons-nous en 2026 à un autre feuilleton de changements d’idées, de direction, de règles et d’exclusions comme ce fut le cas en 2025? Est-ce qu’Ottawa aura de nouvelles idées? Laissera-t-on les Chinois pénétrer notre marché? Est-ce que Trump assouplira les règles relatives aux tarifs douaniers? Chose certaine, il y aura encore de la matière pour beaucoup d’éditoriaux en 2026. D’ici là, un très joyeux temps des Fêtes!

À voir aussi : Faut-il avoir peur des véhicules électriques chinois?

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