Les livraisons de Volkswagen freinées par les droits de douane de Trump
Les livraisons du premier constructeur automobile européen Volkswagen aux États-Unis ont nettement reculé au premier semestre, conséquences de la première salve de droits de douane de Donald Trump qui vient fragiliser les constructeurs allemands déjà en difficulté en Chine.
Au premier semestre, les livraisons du groupe aux 10 marques auto (dont Audi, Skoda, Seat et Porsche) ont reculé de 6,7% sur un an en Amérique du Nord, son troisième marché, à 461 900 unités.
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Le constructeur de Wolfsbourg voit pourtant son volume global de ventes progresser de 1,3% au premier semestre, car « les gains en Amérique du Sud et en Europe ont plus que compensé les baisses attendues en Chine et en Amérique du Nord », détaille mercredi un communiqué.
Donald Trump a déjà instauré des droits de douane de 25% sur l'automobile, secteur vital pour l'industrie allemande en crise, qui espère encore obtenir des concessions du président américain.
Paradoxalement, la politique commerciale de Washington a bénéficié à Porsche au premier semestre, avec des livraisons aux États-Unis en hausse de 10% par rapport à l'an dernier en même période.
L'augmentation des droits de douane a fourni une certaine «protection» à la marque du groupe Volkswagen, qui assure aussi avoir une « plus grande disponibilité de marchandises » sur son marché le plus important.
Du côté de Mercedes-Benz, les droits de douane ont aussi entrainé un effondrement des livraisons de voitures (-12%) et de vans (-26%) aux États-Unis au deuxième trimestre, en glissement annuel.
Cette baisse des échanges avec les concessionnaires automobiles, « soigneusement calibrés pour tenir compte des nouvelles politiques tarifaires » selon un communiqué paru lundi, ne reflète pas la demande robuste des consommateurs américains sur place, assure le groupe de Stuttgart.
Outre-Atlantique, les livraisons aux clients ont ainsi augmenté de 26% au deuxième trimestre, selon Mercedes.
Les livraisons mondiales de Mercedes-Benz chutent néanmoins de 9%, particulièrement affaiblies en Chine sur le segment des voitures (-19%) comme des vans (-37%).
La perte de compétitivité des acteurs allemands sur le marché chinois, longtemps moteur de leur croissance, se confirme également pour le groupe Volkswagen, avec une baisse des livraisons de 2,3% au premier semestre dont une chute 28% pour les voitures de sport Porsche.
Volkswagen suspend l’export de son minibus électrique
Le constructeur Volkswagen a suspendu les livraisons de son minibus électrique ID.Buzz aux États-Unis, officiellement à cause d’un rappel technique, tandis que la presse allemande pointe surtout la forte hausse des droits de douane imposée par l’administration Trump.
« Aucun ID.Buzz électrique fabriqué à Hanovre (nord) n’est actuellement livré en Amérique du Nord en raison d’un rappel technique des autorités américaines », a expliqué à l’AFP Tobias Riepe, porte-parole de la filiale utilitaire du groupe.
Ce rappel concerne « des sièges arrière jugés trop larges dans le véhicule », a-t-il précisé.
Malgré cela, les livraisons de l’ID.Buzz ont progressé de près de 70% dans le reste du monde de janvier à juin, selon la même source.
Volkswagen a notamment exporté environ 3 000 de ses minibus électriques aux États-Unis au premier semestre.
Lancé comme successeur du mythique Combi des années 1960-70, l’ID.Buzz vise à renouer avec ce succès, notamment auprès des surfeurs californiens.
Mais selon le quotidien Handelsblatt, qui a révélé en premier l’arrêt des exportations, la raison première de cette mesure est l’alourdissement des droits de douane par l’administration Trump.
Depuis avril, Washington applique une taxe de près de 25 % sur les voitures neuves européennes, contre 2,5 % auparavant, touchant aussi les composants comme moteurs et batteries.
Cela rend l’exportation de l’ID.Buzz, fabriqué à Hanovre (nord), non rentable.
Ce modèle fait partie de la gamme électrique « ID » au cœur des lourds investissements consentis par Volkswagen dans ce segment.
Le chancelier allemand Friedrich Merz s’est dit « prudemment optimiste » mercredi quant à un accord imminent entre l’UE et les États-Unis sur les droits de douane, soulignant l’enjeu pour l’emploi et la prospérité, en particulier dans l’automobile.
Il a plaidé pour un accord « simple », ciblant plusieurs secteurs-clés, quitte à accepter certaines surtaxes sur d’autres produits.
