McLaren Artura - L’art et le futur

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

Depuis le lancement de la MP4-12C, en 2011, McLaren a soutenu un rythme effréné d’introduction de nouveaux modèles. L’Artura représente pourtant un sérieux bond en avant avec un véhicule entièrement repensé pour affronter les défis de la circulation moderne, notamment dans les grands centres urbains. Pour la première fois, la marque utilise un nom, qui serait la contraction d’art et de futura. Artura signifierait aussi « noble » en celte. Il y aurait des poètes chez McLaren?

L’Artura est censée proposer un tout nouveau langage de design. Cependant, on retrouve une grande familiarité avec les produits existants, spécialement la face avant et la partie arrière. Par rapport aux 540C, 570S et 600LT, le traitement des flancs est différent, mais ceci est d’abord pour optimiser le flux d’air. Rob Melville, directeur du design, explique : « Nous ne décorons pas nos autos. Nous prenons ce dont nous avons besoin et nous le rendons beau ». Dessous, on découvre une inédite structure centrale en fibre de carbone, baptisée MCLA (McLaren Carbon Lightweight Architecture). Elle a été pensée pour être plus légère, plus rigide et intégrer les batteries en toute sécurité. Elle est fabriquée à l’interne dans une toute nouvelle usine.

Le cœur

Le V6 M630 de 3 litres, une cylindrée favorisée fiscalement dans certains pays, a remplacé le V8. Son ouverture à 120 degrés permet d’abaisser le centre de gravité et d’installer les turbos au-dessus du V. Leur temps de réponse est amélioré grâce à des tubulures d’échappement dirigées vers l’intérieur plutôt que l’extérieur, réduisant la distance de circulation de l’air chaud. Des carters de turbos asymétriques ont permis d'optimiser le dessin des tubulures. Le V6 est ainsi plus compact et ne pèse que 160 kilos (50 de moins que le V8). Il est encapsulé pour une meilleure gestion thermique et sa chaleur est évacuée par une cheminée sur le capot arrière alors que les gaz d’échappement passent par des filtres à particules. Il délivre à lui seul 577 chevaux.

Ajoutez le moteur électrique, installé entre le V6 et la nouvelle boîte double embrayage à 8 rapports (contre 7 auparavant). Sa technologie à flux axial (les moteurs électriques traditionnels sont à flux radial) le rend plus compact, tout en améliorant sa densité énergétique. Sa puissance est de 94 chevaux. La batterie de 7,4 kWh autorise une autonomie de 30 km en électrique pure. Une fonction « charge à 100% » permet une recharge complète grâce au moteur thermique avant d’entrer en zone urbaine. La boîte n’intègre plus de marche arrière; le moteur électrique tourne simplement dans l’autre sens. L’ensemble ajoute 160 kilos sur la balance, mais avec un poids à peine plus élevé que celui de la 570S, l’Artura réalise le 0 à 300 km/h en 21,5 secondes, tout en n’émettant que 129 g de CO2 par kilomètre (cycle EU WLTP). Impressionnant!

Le système nerveux

Pour supporter l’augmentation des flux de données, le système bus CAN, introduit en 1991 avec la Mercedes Classe S W140, ne suffit plus. McLaren utilise une technologie Ethernet qui offre plusieurs avantages : taux de transfert plus élevé, réduction du poids des câbles, intégration de nouveaux composants facilitée et mise à jour « Over the air ». L’auto peut ainsi s’adapter plus aisément aux futures normes et technologies et gérer de nouvelles aides à la conduite optionnelles (régulateur de vitesse adaptatif, reconnaissance de panneaux, assistance de changement de voie), les trois modes de conduite, un système d’infodivertissement plus puissant et une climatisation/chauffage entièrement électrique (l’air chaud ne provient plus du moteur).

Toute la partie châssis est pilotée par informatique : suspension adaptative, différentiel électronique (intégré à la boîte) assurant le contrôle vectoriel du couple, contrôle de traction avec mode drift réglable, direction (à assistance hydraulique pour un meilleur ressenti) et même les pneus Pirelli, qui incorporent dans leur gomme une puce mesurant en temps réel la température et la pression. L’Artura devrait être aussi enivrante à conduire que toutes les McLaren modernes.

Le constructeur propose quatre ambiances intérieures et les options ne manquent pas : ensemble technologie (système audio Bowers & Wilkins 12 HP, aides à la conduite), utilité (ajustement de la hauteur de l’essieu avant, capteurs de stationnement, caméra de recul), sièges électriques chauffants, échappement sport, télémétrie pour circuit, personnalisation esthétique… Pour les besoins uniques, il reste McLaren Special Operations.

L’Artura est cruciale pour l’avenir de McLaren. La marque affirme avoir entendu ses clients et amélioré sa qualité (garantie de base portée à 5 ans). L’important retard de sa commercialisation, causé par la pénurie de microprocesseurs, a occasionné de nombreux soucis au constructeur. L’attente en vaudra certainement la chandelle!

Feu vert

  • Technologie de pointe
  • Faibles émissions et plaisir de conduire
  • Performances proches de la 720S pour moins cher

Feu rouge

  • Évolution stylistique modeste
  • Un peu trop d’options
  • Fiabilité?

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