Aston Martin DBS - Conduire ne peut pas attendre

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2023

Évoquer James Bond en parlant de l’Aston Martin DBS est un affreux cliché, certes, mais un cliché savamment entretenu par les dirigeants de la vénérable marque anglaise. Peut-on vraiment leur en vouloir? La première DBS est apparue en 1967. Contrairement à la DB6 qu’elle remplace (les deux seront construites en parallèle jusqu’en 1970), le style n’est plus réalisé en Italie, mais par le très anglais William Towns.

Les lignes modernes sont en rupture totale avec celles des précédents modèles. Le moteur devait aussi marquer le changement en passant du traditionnel 6 cylindres en ligne à un nouveau V8. Mais celui-ci ne sera prêt qu’à la fin de 1969, les premières DBS recevant le 6 cylindres. Prenant le nom de V8 en 1972 afin de témoigner de la fin de l’ère David Brown, elle sera produite jusqu’en 1989. On peut voir une DBS dans la série « Amicalement vôtre » ainsi que dans « Au service secret de Sa Majesté », le sixième volet des aventures du célèbre espion. Il faudra attendre 2007 pour que l’appellation DBS revienne chez Aston Martin. Il s’agit alors d’une exécution plus brutale de la DB9. L’esthétique et le V12 sont revus, la puissance passant de 470 à 510 chevaux. Elle sera produite jusqu’en 2012. Ses apparitions les plus connues se retrouvent dans « Casino Royal » et « 007 Quantum ».

Des différences pas si subtiles

La troisième génération de la DBS a été présentée en 2018, deux ans après la DB11, dont elle dérive. Elle porte alors le nom de « Superleggera », en hommage au procédé de fabrication développé par le carrossier italien Touring dans les années 30 et utilisé par Aston Martin sur les DB4 et DB5. Cette dénomination a disparu en 2022 parce que, à plus de 1,8 tonne sur la balance, elle n’a rien de super léger et, apparemment, la clientèle ne faisait pas le lien.

Il est facile de différencier une DBS d’une DB11. D’abord, par la calandre béante, rendue nécessaire par les besoins supplémentaires en air frais du moteur. Ensuite, par les roues de 21 pouces, les extracteurs d’air des ailes avant redessinés, les feux avant et arrière exclusifs, les bas de caisse plus sculptés, les ailes gonflées pour accommoder des pneus plus larges et quatre sorties d’échappement. Dans le parechoc arrière, on trouve un système à doubles diffuseurs qui, combiné à l’aileron « Aeroblade » et à l’air canalisé entre le pilier C et le coffre, permet de générer jusqu’à 180 kg d’appui à vitesse maximale. On a construit les panneaux de carrosserie en fibre de carbone. Les différences sont plus subtiles à l’intérieur avec, notamment, des sièges plus sportifs.

La DBS était l’Aston Martin la plus puissante de l’histoire de la marque, mais elle a maintenant perdu ce titre avec l’arrivée des Valkyrie et Valhalla. Pour passer de 630 à 715 chevaux, le V12 maison a vu le souffle de ses turbos augmenté. Pour encaisser toute cette cavalerie, la boîte automatique ZF à huit rapports a été renforcée et les supports moteur actifs ont été modifiés. La partie châssis a aussi été revue. L’assiette a été abaissée de 5 mm par rapport à la DB11 et le carrossage, augmenté pour mieux supporter les accélérations latérales. Les freins conventionnels ont cédé leur place à des unités en carbone/céramique. Les trois modes de conduite de la suspension adaptative ont été recalibrés, ainsi que la direction à assistance électrique.

Évolution continue

En plus de présenter une version cabriolet Volante, Aston Martin a lancé plusieurs séries spéciales : OHMSS (50 exemplaires pour célébrer les 50 ans de « Au service secret de Sa Majesté », 59 (pour fêter les 60 ans de la victoire aux 24 Heures du Mans), Concorde ou bien 007 (évidemment!), dont l'introduction devait coïncider avec la sortie de « Mourir peut attendre », reportée en raison de la pandémie. Et puis, il y a eu la DBS GT Zagato, qui venait de pair avec une recréation de la DB4 GT Zagato (fabriquée à 19 exemplaires entre 1960 et 1963). Dix-neuf chanceux ont pu les obtenir contre 6 millions de livres sterling.

Lawrence Stroll, le patron d’Aston Martin, a indiqué que, tout comme la DB11, la DBS connaîtra de profondes modifications fin 2022, début 2023 : esthétique modernisée, partie mécanique (moteurs, transmission, suspension) revue et système d’infodivertissement Mercedes MBUX dernier cri, personnalisé pour la marque anglaise.

En observant l’histoire agitée d’Aston Martin, certains affirment que le constructeur n’aurait pas survécu sans l’association avec l’agent le moins secret du monde (ses autos se trouvent dans 12 des 25 films). Mais au-delà de ça, la marque entretient avec la DBS un savant mélange de sportivité et d’élégance qui est de plus en rare… et c’est bien dommage!

Feu vert

  • Un boxeur dans un costume de tailleur
  • Performante pour une 2+2
  • On se prend pour James Bond!

Feu rouge

  • Système multimédia dépassé
  • Prix très élevé
  • La concurrence est forte

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