Toyota Sequoia, l'autre visage de Toyota

Tel que publié dans le Guide de l'auto 2007

La compagnie Toyota a amplement mérité son titre de championne des véhicules à propulsion hybride et personne ne va s’opposer à la volonté du numéro un japonais de vouloir offrir un moteur hybride sur tous ses modèles d’ici quelques années. Par contre, ce constructeur veut aussi accéder au premier rang mondial des compagnies automobiles et se doit donc d’être présent dans toutes les catégories, notamment celles des grosses camionnettes et les gros VUS. De par leur usage anticipé, ces véhicules doivent être propulsés par de puissants moteurs V8 et cela signifie une consommation élevée...

Aussi, en plus d’être une compagnie exemplaire en raison de ses véhicules à propulsion hybride elle fabrique également des colosses comme le Sequoia dont le moteur consomme même plus que certains autres gros V8. Toujours à propos des dimensions, ce modèle est le plus gros véhicule offert par Toyota au Canada puisque l’énorme Land Cruiser n’est pas vendu au pays de la feuille d’érable. Curieusement, ce dernier est proposé dans la gamme de modèles Lexus en tant que LX470. Concernant ses origines, le Sequoia n’est ni plus ni moins qu’une camionnette Tundra de la première génération transformée en VUS, ce qui explique pourquoi il est relativement étroit et cela lui confère les allures d’un frigo sur quatre roues.

Design corporatif

Les communiqués de Toyota ne cessent de faire mention de leur nouvelle philosophie de design qu’est la « clarté vibrante », une expression pour le moins saugrenue qui est censée inspirer les stylistes maison pour créer des véhicules plus originaux et plus élégants. Il suffit de jeter un coup d’œil au Sequoia pour constater qu’il a été dessiné avant l’élaboration de la nouvelle philosophie de design. Plus haute que large, sa silhouette respecte l’ancienne approche de Toyota avec une lourde calandre avant, des passages de roue prononcés et une partie arrière comptant sur les imposants feux de freinage et de position pour se démarquer. Disons que ça commence à être archaïque. Cela dit, je suis prêt à parier que l’arrivée de la nouvelle camionnette Tundra aura des effets positifs pour le Sequoia qui sera sans doute transformé quelques mois après l’arrivée de la camionnette. Il est permis d’affirmer que la présentation de l’habitacle est mieux réussie que la carrosserie comme c’est souvent le cas chez ce constructeur. Le tableau de bord se distingue surtout par un module de forme ovoïde monté au centre de la console de la planche de bord et qui regroupe les commandes de climatisation et du système audio. Cette présentation bien à part est pratique alors que les différentes commandes tombent sous la main et sont faciles à comprendre ou à actionner. Il faut ajouter que les cadrans indicateurs et les jauges se consultent facilement. Bien entendu, la qualité de la finition et de l’assemblage est dans la plus pure tradition Toyota.

Une bête de somme

Un gros véhicule pour effectuer de gros travaux a besoin d’un moteur puissant. Depuis 2005, cette tâche a été confiée à un moteur V8 de 4,7 litres produisant 282 chevaux et un couple de 325 livres pied. La transmission automatique est à cinq rapports et d’une douceur exemplaire. Ce groupe propulseur est de conception technique raffinée et son rendement et ses performances assurent des accélérations musclées. Le prix à payer est une consommation de carburant qui est d’un peu plus de 14,5 litres si on pilote avec la plus grande des délicatesses. Conduisez comme 90 pour cent des conducteurs et cette cote peu aller chatouiller les 20 litres aux 100 km sans aucun problème. Ce qui n’est pas surprenant lorsqu’on se rend compte que ce gros VUS pèse 2 400 kilos. Imaginez ce que ce sera quand vous aurez attaché une remorque de 2 812 kilos (6 200 livres), la capacité de remorquage maximale du Sequoia.

Heureusement que ce gros costaud est doué pour la conduite hors route. Cette propulsion peut être transformée en quatre roues motrices au toucher d’une commande tandis qu’il est possible de choisir les modes 4hi et 4lo selon les difficultés du terrain. Une garde au sol de 21,6 cm facilite beaucoup les excursions en forêt. Et lorsque la situation se corse vraiment, on peut verrouiller le différentiel central, alors que des systèmes d’assistance électronique à la conduite entrent en jeu. Ceux-ci s’ont d’une grande efficacité. Impressionnant en conduite tout terrain, le Sequoia n’a pas la même aisance sur la route. Son poids imposant, un centre de gravité élevé et une suspension plus conçue pour le remorquage et la conduite tout-terrain risquent de s’associer pour faire une frayeur à un pilote trop agressif.

Et il est facile d’y aller trop fort puisque la souplesse de son moteur, la solidité du châssis et le silence de l’habitacle gomment la perception de vitesse jusqu’à ce qu’on arrive dans un virage à une vitesse trop élevé et c’est la chaleur dont parlent les pilotes de course. D’autant plus que les freins peuvent arriver rapidement à la limite si on s’excite trop. Sur une note plus positive, la présence d’une suspension arrière indépendante est un atout en fait de confort, particulièrement sur nos routes tiers-mondistes. Cette grosse Toyota tout usage n’est pas pour tout le monde et surtout pas pour les pilotes sportifs ou vigoureux. Mais ses qualités d’ensemble lui permettent de faire le travail attendu d’un tout terrain, mais à un prix quand même élevé.

feu vert

Finition impeccable
Bonne capacité de remorquage
Moteur V8 éprouvé
Habitabilité assurée
Rouage intégral efficace

feu rouge

Moteur assoiffé
Gabarit encombrant
Troisième rangée de sièges peu confortable
Prix corsés
Roulis en virage

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