Le Canada veut réduire les émissions des camions lourds

Ottawa imposera de nouvelles règles aux camions lourds afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre pour cette catégorie de véhicules _ et de permettre aux camionneurs d'économiser sur le coût du carburant. Ces mesures seront conformes aux standards déjà en vigueur aux États-Unis.

Le ministère de l'Environnement a indiqué lundi que les nouvelles normes seraient appliquées sur les nouveaux véhicules de façon graduelle jusqu'en 2018. Mais dans le milieu des environnementalistes, l'annonce est accueillie avec peu d'enthousiasme.

"Grâce à la mise en place de ces nouvelles mesures, les émissions de gaz à effet de serre des véhicules lourds de l'année modèle 2018 seront réduites jusqu'à 23 pour cent", a déclaré par voie de communiqué le ministre Peter Kent.

Les nouvelles normes entraîneront également une amélioration de l'efficacité énergétique, a fait valoir le ministère. "À titre d'exemple, le conducteur d'un semi-remorque de l'année modèle 2018 économisera jusqu'à 8000 $ par année en frais de carburant", a estimé le ministre Kent.

Ces nouvelles normes se traduiront par une réduction cumulative de 19,1 mégatonnes de gaz à effet de serre pendant la durée de vie des modèles de véhicules qui sortiront de l'usine entre 2014 et 2018, estime le ministère.

Les nouvelles règles visent les grosses camionnettes, les semi-remorques, les camions à ordures et les autobus, et seront pleinement en vigueur pour tous les nouveaux véhicules, qui devront respecter la norme de 2018.

Selon le ministère, les gains au chapitre du rendement de carburant permettront aux chauffeurs de camion d'économiser jusqu'à 1200 $ par année pour un modèle 2018.

Pour les véhicules comme les autobus, les véhicules de transport de marchandises, les bétonnières ou encore les camions à benne, les économies se chiffreraient à un montant pouvant atteindre 1000 $ annuellement.

Le communiqué de presse publié par le cabinet du ministre de l'Environnement, Peter Kent, ne précise pas quels seront les coûts de ces nouvelles règles pour les fabricants.

D'après un analyste en matière de politiques climatiques, P.J. Partington, du Pembina Institute, l'annonce de lundi démontre que le Canada a du rattrapage à faire par rapport aux États-Unis, qui a mis en place de telles normes dès août 2011. Et selon lui, des problèmes plus importants devraient être dans la mire du gouvernement Harper.

"Le monde entier attend que le Canada s'attaque rapidement aux émissions de gaz à effet de serre générés par les secteurs gazier et pétrolier. Sans une action plus musclée pour atteindre notre objectif de 2020, le Canada se dirige tout droit vers une autre promesse non tenue", a-t-il souligné.

Le coordonnateur de la campagne Climat-Énergie à Greenpeace, Keith Stewart, abonde dans le même sens. "Si le gouvernement Harper veut être pris au sérieux dans le dossier des changements climatiques, il doit se pencher sur la source la plus croissante d'émission de gaz à effet de serre: les sables bitumineux", a-t-il déclaré.

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