Rolls-Royce Phantom Drophead Coupé, l'excès à ciel ouvert

La voiture, qui brille sous les doux rayons du soleil de Toscane, est la nouvelle version cabriolet de la Rolls-Royce Phantom. Portant le nom approprié de Drophead Coupé, cette voiture est la suite logique de la voiture-concept 100EX – la toute première de l’histoire de la marque britannique – et elle s’adresse à une clientèle très limitée dont le style de vie va de pair avec le niveau stratosphérique de la fortune personnelle... Bien sûr, ces clients très riches n’ont pas à demander quel est le prix de la Drophead Coupé, mais précisons pour le reste des mortels que la facture sera de l’ordre de 450 à 470 000 dollars américains, selon le choix des options... Et bien que l’idée d’une Rolls-Royce Cabriolet ne soit pas récente, la Drophead Coupé incarne véritablement l’évolution moderne du concept selon lequel on peut agréablement joindre les notions de dolce vita et de vida loca.

Élaborée sur une version modifiée de la plate-forme de la Phantom, la Drophead Coupé présente une configuration inusitée avec ses deux portes suicides (qui sont évidemment montées à l’avant), et retient la même motorisation, soit le moteur BMW V12 de 6,75 litres développant les 453 chevaux nécessaires pour animer cette voiture de 2 620 kilos. Ce qui ne l’empêche pas de réussir le sprint de 0 à 100 kilomètres/heure avec un chrono stupéfiant de 5,9 secondes. Au volant, on constate qu’il s’agit d’une voiture étonnamment agile et agréable à conduire malgré son gabarit hors normes. En fait, on croirait presque qu’elle plane littéralement au-dessus de la chaussée et la très grande précision de la direction inspire confiance. Le seul ajustement requis de la part du conducteur est d’apprendre à regarder autour et même au travers des piliers de toit en forme de « A » qui supportent le pare-brise, ce qui peut s’avérer problématique lorsqu’on doit négocier certains virages parfois très serrés que l’on retrouve à l’occasion sur les routes de la Toscane. De plus, la visibilité devient sérieusement limitée avec le toit souple en place, la capote elle-même créant alors deux très grands angles morts. Un autre défaut important est l’absence de sièges ventilés, maintenant présents dans plusieurs voitures luxueuses.

Ce n’est que lorsque le rythme s’accélère que la Drophead Coupé tend au roulis en virage, mais je doute fort que la plupart des propriétaires roulent assez vite pour s’en rendre compte ! Compte tenu du poids de la voiture, la performance au freinage est également impressionnante, la Drophead Coupé s’immobilisant juste au-dessus de 40 mètres à partir d’une vitesse de 100 kilomètres/heure. Le confort est tout simplement exquis, et la vie à bord est des plus agréables sur les routes italiennes où il est toujours possible de s’arrêter pour admirer le paysage en cassant la croûte, assis dans un confort relatif sur la banquette recouverte de tapis qui est créée par la découpe en deux morceaux du couvercle du coffre. La Drophead Coupé est une voiture à quatre places, pas une 2+2, et l’accès aux places arrière est assez aisé, mais pour en sortir, cela requiert un peu plus d’agilité.

Les concepteurs ont retenu l’option d’un toit souple, plutôt que d’un toit rigide rétractable, car cette proposition aurait forcé certains compromis en ce qui a trait au style de la voiture, qui s’apparente à celui d’un yacht de luxe, et aurait réduit le volume du coffre qui est de 315 litres avec le toit souple replié. L’analogie avec le monde nautique se poursuit avec le couvercle de toit réalisé en teck véritable, qui est offert en option et qui a été choisi par la très grande majorité des acheteurs jusqu’à maintenant. Toujours dans l’allure nautique, il y a les coutures subtiles des sièges en cuir et les tapis qui ne sont pas confectionnés en laine vierge d’agneau, mais bien en sisal, un matériau plus résistant. Bien sûr, les clients qui trouvent l’habitacle trop spartiate à leur goût peuvent commander plus de bois ou de chrome, une peinture deux tons où même une flying lady en argent ou en or solide, afin de rehausser le facteur bling de leur Drophead personnalisée. Cela pourrait être le cas dans la région de Los Angeles, où Rolls-Royce a vendu plus de voitures l’an dernier que dans tout autre marché du monde. Cependant, ne vous attendez pas à voir des célébrités portées sur la cause environnementale, comme Leonardo di Caprio, descendre d’une Drophead à la prochaine première d’un film, car la consommation de carburant s’est chiffrée à 19,2 litres aux 100 kilomètres...

La Drophead Coupé est donc une voiture très opulente qui permet à la marque de proposer une expérience de conduite plus décontractée à une clientèle très sélecte. D’ailleurs, cette dernière ne manquera pas d’apprécier l’exclusivité conférée par la production limitée de cette voiture qui sera construite au rythme d’environ 200 exemplaires par année, compte tenu du fait que l’assemblage de chaque voiture requiert plus de 360 heures de travail. Une version coupé à toit fixe devrait suivre prochainement, sa mise en production étant prévue pour la fin de 2008, alors qu’une nouvelle berline devrait voir le jour en 2009, Rolls-Royce s’affairant actuellement à doubler la capacité de production de ses installations de Goodwood.

Partager sur Facebook

À lire aussi

Et encore plus

En collaboration avec nos partenaires