Quelques mots de trop...

C’était lors du lancement du Guide de l’auto 2003. L’humble et toujours excellent journaliste n’en était qu’à ses premières armes dans le domaine. À l’époque, j’étais le rédacteur de la section des voitures d’occasion. Je me permettais à l’occasion quelques moqueries sur les voitures qui avaient mal vieilli. Dont laChrysler/Dodge Neon. J’avais débuté mon texte comme suit : Les attentats du World Trade Center, l’alcoolisme, le conflit au Moyen-Orient, la violence conjugale et la Dodge Neon. Quand on dit que ça va mal dans le monde…

Toujours est-il que, le cœur guilleret, je me rends au lancement du Guide qui se tenait, si ma mémoire est bonne, dans une salle du magasin Les Ailes de la Mode. Le représentant de Chrysler m’aborde fort gentiment en me demandant de me parler seul à seul. J’ai aussitôt pensé à un poste ultra bien rémunéré à la direction de Chrysler. Je me trompais un tantinet. En fait, c’était pour me dire que ces quelques lignes sur la Neon avaient créé une véritable hystérie chez les concessionnaires et que même le président américain de Chrysler aurait demandé « who is the guy who wrote that? » (qui est le gars qui a écrit ça?) J’imagine qu’il a sans doute ajouté un terme bien peu élogieux entre le « this » et le « guy »… Il faut savoir qu’en 2002, les événements du World Trade Center étaient encore très récents et que les Américains avaient une vision de cette tragédie bien différente de la nôtre. Nombre de personnes étaient directement ou indirectement affligées par cette catastrophe.

À mesure que le monsieur de Chrysler me parlait, je sentais mes jambes défaillir. Ma carrière était terminée. Cependant, comme vous pouvez le constater, ça n’a pas été le cas. Mais j’ai retenu la leçon : ne jamais sous-estimer le pouvoir des mots, surtout ceux qui peuvent blesser.

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